Avec Sultans of Swing et Telegraph Road, Tunnel of Love fait partie du trio de tête des morceaux de Dire Straits les plus prisés par les fans. Une pièce épique qui a donné un virage plus rock au groupe lors du tournant des années 80, après des débuts laid-back à la fin des seventies. Le morceau est devenu encore plus culte depuis que Mark Knopfler a décidé de ne plus le jouer depuis plus de 25 ans. Retour sur la genèse et l’évolution de ce “tunnel de l’amour”.
Sommaire
L’origine de la chanson
En 1980, le groupe Dire Straits a presque 3 ans d’existence, a déjà sorti 2 albums, et passé le plus clair de son temps en tournée. Après une dernière série de concerts en décembre 1979 au Rainbow Theatre de Londres, le quatuor s’offre un break, avant de retourner en studio au printemps.
Mark Knopfler va dans le même temps s’installer à New York, et franchir un cap : il devient co-producteur (avec Jimmy Lovine) du prochain album intitulé Making Movies, et qui prend un virage plus rock que les 2 précédents. Les guitares sont plus mordantes, la rythmique plus pêchue, et surtout, tous les morceaux sans exception sont arrangés avec des claviers, assurés par Roy Bittan, pianiste et organiste du E-Street Band. L’influence de ce dernier est indéniable sur la couleur musicale du disque, certains entendent même des similitudes entre l’intro piano de Jungleland du Boss sur Born to Run, et les célèbres arpèges à la guitare National Steel de Romeo and Juliet.
Pour ouvrir cet album, Mark Knopfler a composé son premier morceau “épique” qui se détache des portraits laid-back des débuts. Il se pourrait que l’ambiance générale de la chanson lui ait été inspirée en partie par son frère David.
Le morceau est en effet un mélange de fougue adolescente, d’emballement amoureux, d’énergie positive, et en même temps de nostalgie de l’enfance. En concert, Mark Knopfler le présente comme un texte qui parle de “grandir, être amoureux, faire partie d’un groupe…” Les paroles mêlent allégorie amoureuse et nombreuses références à la “Cité d’Espagne” (Spanish City), une fête foraine située à Whitley Bay où les frères Knopfler avaient l’habitude de se rendre durant leur jeunesse passée à Newcastle. Le morceau est depuis devenu l’hymne officieux de Spanish City, et est joué chaque matin à l’ouverture des manèges.
► Retrouvez de nombreuses photos de Spanish City dans cet article du Chronicle
Mais alors que cette chanson pouvait symboliser une forme d’innocence, les sessions d’enregistrement de Making Movies vont voir la fratrie Knopfler se déchirer. Pour des désaccords qui restent, presque 40 ans plus tard, encore un peu flous, David quitte le groupe, retourne en Angleterre, et Dire Straits devient provisoirement un trio.
La version studio
Côté guitare, deux révolutions sur cet album en général, et donc sur Tunnel of Love :
I/ Mark Knopfler joue toutes les guitares
en effet, du fait du départ de David, Mark se retrouve à jouer toutes les parties de guitare. MAIS :
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sur les deux premiers albums, il jouait déjà sur la plupart des morceaux la partie rythmique prédominante, David étant cantonné à la deuxième rythmique, souvent plus discrète.
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Pour les sessions d’enregistrement, un guitariste de studio est embauché : Sid McGinnis. Il n’est pas crédité sur la pochette. De deux choses l’une :
- soit c’est un “oubli” volontaire de Mark et de la production, pour des raisons de désaccord au niveau du cachet. Il semblerait que McGinnis ait été un peu trop gourmand et demandait trop cher. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il ne sera pas retenu pour la tournée à suivre. Et c’est l’américain Hal Lindes qui prendra la relève de David jusqu’en 1984, tandis que les claviers seront assurés par Alan Clark (lui aussi natif de Newcastle) qui va réellement apporter une autre dimension au son de Dire Straits.
- soit McGinnis a uniquement joué des “backing tracks” servant de guides pour les enregistrements des autres parties, et Mark a ensuite rejoué les rythmiques, et ce sont bien les siennes qui figurent sur le mix final. On ne saura jamais vraiment le fin mot de l’histoire, et un élément qui maintient le doute est cette version de Expresso Love jouée en 1985 lors du “Late night with Letterman show” : Sid McGinnis fait partie du backing band de l’émission, et accompagne Mark Knopfler, venu sans Dire Straits. A ma connaissance, c’est la seule version live de Expresso Love reprenant le solo harmonisé à deux guitares tel que sur la version album (en tournée, Mark le joue différemment). On peut se poser la question : pourquoi l’avoir joué ainsi, justement ce jour-là en présence de Sid McGinnis ? Est-ce parce qu’il le joue également sur l’album ?….
Quoi qu’il en soit, Tunnel of Love comprend 3 parties de guitare :
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Une rythmique électrique au riff bien marqué, jouée au mediator (canal centre/droit, panoramique situé environ à 2h00)
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Une rythmique acoustique pour soutenir et donner plus d’espace, elle aussi au mediator (canal gauche, à partir de 1:11)
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Une partie lead mélodique et lumineuse, jouée en fingerpicking (canal centre)
A noter qu’en live, Mark combinera la partie rythmique en faisant un mediator “virtuel” avec ses doigts sur la première moitié de la chanson, puis passera à son jeu habituel en fingerpicking pour la deuxième moitié.
II/ Exit les Fender, place aux Schecter
L’autre changement radical est qu’après avoir été adepte des Stratocaster Fender aux débuts de Dire Straits, Mark Knopfler fait l’acquisition au printemps 1980 de plusieurs modèles Schecter “Dream Machines” :
- Une Stratocaster rouge métallique (“Candy Appel red”) équipée des micros d’origine F500T qui seront replacés en 1981 par des Seymour Duncans SSL-1. C’est cette guitare qu’on voit dans les clips vidéo du morceau, et dans les apparitions télé de l’automne 1980.
- Une Telecaster noire, utilisée notamment sur Solid Rock, et aussi plus tard en 1986 sur Two young Lovers, ainsi que sur les premières versions de Telegraph Road en 1981.
- Une Stratocaster Sunburst “Tobacco”, avec repères sur le manche. C’est à priori cette guitare qu’on entend sur la version studio de Tunnel of Love. Malheureusement, elle sera volée avant le début de la tournée.
Au final c’est un morceau qui déjà dans sa version studio peut être qualifié “d’épique” : il dure plus de 8 minutes, contient des changements de rythme et des arrangements étoffés qui passent du riff nerveux aux arpèges délicats, une intro piquée à Rodgers et Hammerstein (The Carousel Waltz) en référence aux musiques de fête foraine, et un solo final parmi les plus inspirés de Mark Knopfler : une mélodie qui transporte, qui s’envole, et qui par ses arabesques, évoque les tourbillons du cœur, et les sensations grisantes des manèges. Et le morceau se termine comme il a commencé : avec des claviers majestueux qui montent et descendent comme des montagnes russes.
Les paroles sont elles aussi plus qu’évocatrices : la nostalgie de l’adolescence et ses émois amoureux (“les stand de tirs où se disent toutes les promesses”), l’énergie et la détermination (“c’est la vie que j’ai choisi”), les rêves les plus fous (“je suis sur le toit du monde”) et les souvenirs d’une époque innocente (“la cité d’Espagne quand nous étions enfants”).
Une chanson qui touche à l’affectif, à l’émotionnel, et dont la musique retranscrit bien ce sentiment de tourbillon de la vie.
Les deux clips vidéo
Les 3 clips sortis pour promouvoir l’album Making Movies (Tunnel of love, Romeo & Juliet, et Skateaway) sont très loin de briller par leur bon goût artistique…D’un kitsch difficilement surpassable, ils se regardent aujourd’hui avec un sourire moqueur qui ne leur laisse même pas un soupçon d’indulgence ni de nostalgie, envers ce qui aurait pu garder un éventuel charme désuet.
Pour une raison inconnue, Tunnel of Love bénéficie d’un deuxième clip vidéo, beaucoup moins diffusé, à l’esthétique tout aussi eighties, mais avec un côté un peu plus cinématographique, et moins carton pâte que le premier :
Les premières versions live (promo Télé 1980)
L’album sort le 17 octobre 1980, la tournée débute le 22 octobre à Vancouver. Parallèlement, plusieurs passages à la télé sont programmés pour promouvoir l’album. Les chansons jouées lors de ces passages télévisuels sont Romeo & Juliet, Skateaway et bien sûr Tunnel of love, comme sur cette vidéo du 29 novembre pour l’émission “The old grey whistle test”.
Sur ces versions, tout comme sur les clips vidéo, Mark joue sur sa Stratocaster Schecter rouge, en remplacement de la Sunburst qui a été volée. On peut en déduire qu’il n’est pas encore en possession de la deuxième Sunburst.
Pour l’intro Carousel Waltz, Mark joue la mélodie sur l’orgue Hammond B3, tandis qu’Alan Clark la double au piano. Pour maintenir l’accord final de l’intro, c’est le technicien guitare Ron Eve qui vient plaquer les touches du B3, libérant ainsi Mark qui peut alors entamer la partie guitare. On aperçoit Ron Eve accroupi sous l’orgue vers 0:20 et sa main à 0:22. Ce procédé sera utilisé tout au long de la tournée.
Sur la version studio, la guitare rythmique (jouée par Mark) opère un rapide “glissando” au début du riff. Sur cette tournée, c’est Hal Lindes qui joue ce gimmick (à 0:30). On verra que pour les tournées suivantes, c’est Mark qui reprendra ce motif.
La tournée On Location 1980-1981
Le 19 décembre 1980, Dire Straits joue à Dortmund, au festival “Rock-Pop” (plus d’infos sur ce concert avec cet article d’Ingo Raven). Sur Tunnel of Love, Mark y arbore sa deuxième Stratocaster Schecter Sunburst, qui remplace définitivement celle qui a été volée. Celle-ci n’a pas de repères sur le manche (seulement sur l’arrête supérieure), et une sortie jack située sur la tranche du corps, à la façon d’une Telecaster et non d’une Stratocaster. A noter qu’au cours de cette tournée, il utilise également cette guitare sur Where do you think you’re going ?
Cette version de Tunnel of Love figure sur le Live at the BBC sorti en 1995. Le morceau a déjà évolué par rapport à la version studio et aux promos télé.
Une intro piano a été rajoutée dès le début de la tournée : on peut l’entendre sur les concerts de Philadephie (Emerald City) du 12 novembre, de Passaic du 15 novembre, de Boston du 16 novembre, mais elle tournait essentiellement en boucle sur un seul accord. A partir du concert de Newcastle du 10 décembre apparaît le fameux thème joué au piano, puis repris par la guitare. Cette intro (immédiatement enchaînée après les accords de fin de Angel of Mercy) va devenir iconique pour le morceau durant 3 tournées, mais à ce stade, elle ne contient pas encore les citations musicales qui apparaîtront sur les tournées suivantes.
La chanson reste globalement sous cette forme jusqu’à la fin de la tournée en juillet 1981.
La tournée Love Over Gold 1982-1983 et Alchemy
Sur la tournée 1982-1983 qui fait suite à l’album Love Over Gold et qui culmine en juillet 1983 sur le live Alchemy, le morceau se développe encore un peu plus. Au début de la tournée à l’automne 82, il est encore sensiblement pareil aux versions de 81, comme avec cet exemple de Birmingham le 17 décembre 1982.
Côté guitare, Mark utilise toujours la Stratocaster Shecter Sunburst (qu’il joue également sur Telegraph Road).
Mais au cours de la tournée va venir s’ajouter un élément nouveau : le saxophone de Mel Collins, qui apparait sur Two Young Lovers, Solid rock, Going Home, Portobello Belle et bien sûr Tunnel of Love. L’intro se voit considérablement rallongée, et est en fait le prolongement du final de Portobello Belle.
Le live Alchemy enregistré lors du dernier concert de la tournée, le 23 juillet 1983 restitue cette version développée au cours du printemps 83 : après le final de Portobello Belle, le saxo et le piano s’offrent une “pause” atmosphérique et reposante, avant de monter crescendo jusqu’au thème de l’intro datant de fin 80, mais cette fois joué également au saxo, en plus du piano et de la guitare (à 1:32).
On peut noter 3 petites nouveautés par rapport à la version de 80-81 :
- Alan Clark joue seul à l’orgue l’intro Carousel Waltz. Plus de subterfuge avec le technicien, le thème n’est pas doublé au piano. C’est assez surprenant puisque le groupe s’est alors doté d’un deuxième claviériste en la personne de Tommy Mandel, et qu’il aurait été ”logique” que ce dernier joue le thème à l’orgue, tandis qu’Alan Clark le double au piano (c’est ce qui sera fait sur la prochaine tournée).
- Ce n’est plus Hal Lindes qui joue le “glissando” juste avant le riff de départ, mais Mark qui reprend les rênes sur ce gimmick du morceau (clairement visible sur la vidéo à 4:23)
- Enfin, on entend pour la première fois une citation musicale pendant le passage calme de l’intro, juste après que Mark ait parlé de “Spanish City” et de la musique qu’il écoutait, jeune, à la fête foraine (ce passage est coupé sur la version audio, et ne figure uniquement que sur la vidéo à 3:07). Il s’agit du riff d’intro de Don’t let me be misunderstood, dans sa version par The Animals, groupe que Mark écoutait dans sa jeunesse, qui passait sans doute en fond sonore à la Cité d’Espagne. On entend Mark le jouer à 3:40 sur la version audio (ci-dessus) et à 3:27 sur la vidéo où Mark parle de The Animals juste avant.
Cette version de Tunnel of Love, tout comme celle de Sultans of Swing ou encore Once upon a time in the west, figure parmi les plus plébiscitées des fans. Le live Alchemy reste en effet pour beaucoup l’apogée de Dire Straits, et beaucoup de morceaux y sont joués dans leur plus belle version, y compris Tunnel of Love.
La tournée Brothers in Arms 1985-1986
La tournée suivante, faisant suite à l’album Brothers in Arms, va aller encore plus loin dans la surenchère : les morceaux encore plus longs, un son plus puissant, des claviers omniprésents, le saxophone encore plus mis en avant, le son de guitare un peu plus saturé, la batterie fortement “triguée”…les années 80 à leur paroxysme.
Tunnel of Love va connaitre ses versions les plus boursouflées, mais tellement jouissives. Le morceau n’est plus relié au précédent (qui se trouve être Wild West End) et démarre par un break de batterie tonitruant, puis sur le thème Saxo-Piano-Guitare, présent depuis fin 80.
Les deux principales nouveautés sont :
- le rajout d’une citation musicale de Stop, in the name of love des Supremes, dans l’intro du morceau, couplée avec celle de Don’t let me be misunderstood, dans sa version par The Animals
- après le dernier couplet et avant le solo final, l’insertion d’un intermède (“breakdown”), destiné à présenter les musiciens, et à laisser place à l’improvisation avec notamment d’autres citations musicales, toujours en référence aux sixties, et à la jeunesse de Mark. Ce passage rallonge ostensiblement la durée du morceau, qui atteindra 24 minutes à l’automne 85 !
Wembley, juillet 1985
S’il y a bien un autre concert qui a le statut de “culte” chez les fans de Dire Straits, c’est celui du 10 juillet 1985 à Wembley, filmé et retransmis à la télé…les effets vidéo “so eighties” ne trompent pas sur l’époque…
La citation des Supremes est à 2:17, celle des Animals à 3:07. Le breakdown commence à 8:20, mais a été coupé par la télévision, ce qui fait qu’on n’entend pas la présentation des musiciens, ni de citation musicale supplémentaire.
Les versions de l’automne 1985
Durant l’été 85, le breakdown va se rallonger, et plusieurs citations musicales vont faire leur apparition. La plus notable est Ghost Riders in the sky, chanson composée en 1948 par un certain Stan Jones et reprise par de nombreux artistes : Burl Ives, Johnny Cash, Duane Eddy, The Shadows, et bien d’autres. On peut parfois entendre une autre citation, chantée celle-là. Il s’agit de Runaway de Del Shannon, Mark chante les paroles, mais en modifiant la mélodie originelle pour l’adapter aux arrangements du breakdown
Quelques exemples :
- Philadelphie, 7 Août 1985 : le breakdown commence à partir de 8:14. Citations : Runaway à 8:54, Ghost riders in the sky à 10:59
- Boston, 6 Octobre 1985 : le breakdown commence partir de 8:35. Citations : Runaway à 10:34, Ghost riders in the sky à 13:05
- Uniondale, 11 Octobre 1985 : Avec David Sanborn invité au saxophone, il s’agit de la plus longue version connue de Tunnel of Love : 24 minutes ! Beaucoup d’improvisation dans le breakdown qui commence partir de 9:57. En plus des citations “habituelles” (Runaway à 11:05, Ghost riders in the sky à 13:15), on entend Riders on the Storm des Doors à 13:38, suivi par une incursion de reggae du guitariste Jack Sonni.
- Vienne, 7 novembre 1985 : le breakdown commence à partir de 7:55. Citations : Ghost riders in the sky à 10:45. Bizarrement, plus de Runaway.
- Stuttgart, 19 Novembre 1985 : le breakdown commence à partir de 7:02. Citations : Ghost riders in the sky à 9:33. Pas de Runaway non plus.
Sydney 1986
Pour le dernier concert de la tournée, le 26 avril 1986 à Sydney, la chanson est jouée en version “raccourcie” : pas d’intro, ni de breakdown avant le final. Le morceau dans sa version telle que sur l’album, avec simplement le solo de fin rallongé.
Le concert “warm-up” pour le concert des 70 ans de Mandela en 1988
Le 11 juin 1988, Dire Straits joue au stade de Wembley pour le concert événement célébrant les 70 ans de Nelson Mandela (alors encore en prison) avec Eric Clapton à la deuxième guitare (Jack Sonni n’étant pas disponible à cause de la naissance de ses filles). Afin de se préparer à ce concert énorme, le groupe joue 2 concerts “warm-up” à l’Hammersmith Odeon (la même salle que pour le concert d’Alchemy). Le groupe, accompagné de Clapton, propose quasiment la même setlist qu’il jouera le 11 juin, à une exception près : Tunnel of Love ! Il s’agit des premiers concerts où Mark joue sur la Pensa-Suhr MKI.
Pas d’intro, mais le retour du breakdown qui débute à 4:55. Citations : Runaway à 5:23, Ghost riders in the sky à 7:23
La tournée On Every Street 1991-1992
C’est une version similaire qui est reprise lors de la tournée On Every Street : il n’y a plus l’intro tonitruante comme en 1985, mais une intro qui ressemble à celle du début de la tournée 1980, calme au piano. Puis, toujours le breakdown avec présentation des musiciens, et citation de Ghost riders in the sky. La guitare est la Pensa-Suhr MKI. Quelques exemples :
Le dernier concert au cours duquel aurait été joué Tunnel of Love serait celui de Barcelone, le 2 Octobre 1992
Autour du morceau
La chanson a été utilisée dans le film Officier et Gentleman (1982) réalisé par Taylor Hackford, avec Richard Gere et Debra Winger.
En 2008, sur son album Evolver, John Legend sample une phrase du solo de fin et la joue en boucle dans I Love, You Love :
Pourquoi Knopfler ne joue-t-il plus cette chanson ?
Lorsqu’en 1996, Mark Knopfler débute sa carrière solo avec l’album Golden Heart, il reprend en tournée de nombreux titres de Dire Straits : Sultans of swing bien sûr, mais aussi Telegraph Road, Brothers in Arms, Money for Nothing, etc…, mais pas Tunnel of Love, qu’il ne rejouera plus jamais. Pourtant, le morceau figure dans toutes les compilations, dont la dernière Private Investigations en 2005, preuve qu’il fait partie des incontournables de la carrière de l’auteur-compositeur-chanteur-guitariste.
Alors pourquoi ne la joue-t-il plus depuis la tournée On Every Street ? Une théorie avancée par certains fans est la suivante :
La chanson aurait été la préférée du père de Mark, Erwin Knopfler, décédé en 1993, et ce serait la raison pour laquelle il ne souhaite plus la jouer depuis.Mais cette information n’a jamais été vérifiée, ni confirmée par ses proches collaborateurs comme par exemple Guy Fletcher, et encore moins par Mark lui-même.
Connaissant son tempérament, et son peu d’entrain à se livrer sur ce genre de questions personnelles, il y a fort peu de chances qu’on ait un jour la réponse.
On peut également penser que par ses thèmes (émois amoureux adolescents, fête foraine, vivacité de la jeunesse, etc…), et son style musical plutôt “rock”, la chanson ne sied plus vraiment au style actuel de Mark Knopfler, qui rappelons-le, aura 70 ans l’année prochaine.
Il faudra donc nous contenter d’écouter, et réécouter encore, les fabuleuses versions passées de ce morceau unique et culte dans le cœur de bien des fans….dont l’auteur de ces lignes.
Sources
- “Dire straits” (1984) de Michael Oldfield, Ed. Albin Michel
- MK-guitar.com, blog de Ingo Raven (j’ai co-rédigé la partie “Gear on all songs”)
- On Every Bootleg, site de Jeroen Van Tol
- Amarkintime, forum de fans
- Wikipedia
© Jean-François Convert – Décembre 2018
Quel incroyable blog, merci
très touché. merci 🙂
Bonjour,
Super blog. Je suis inconditionnel de Dire Straits et de Mark Knoppfler, j’ai tout les albums du groupe plus celui de Mark avec Notting Hillbillies.
Mais ce blog m’a fait découvrir plein de choses que j’ignorais et je vais dorenavant avoir un regard et une oreille différente sur les versions de Tunnel of Love.
Merci
Merci pour cet article érudit qui m’a beaucoup appris sur ma chanson préférée de Dire Straits
merci merci. J ai découvert ce blog hier et j ai dévoré vos articles sur romeo and juliet et tunnel of love mes 2 morceaux préférés de Knopfler. Le solo de fin de tunnel of love est plus que mythique. Il y a une progression fantastique autour de quelques notes au départ et une histoire racontée tout le long du solo. Je joue de la guitare depuis longtemps j’ai entendu beaucoup de guitaristes et de solos dans de nombreux styles différents. Celui-ci reste incomparable. Et malgré son apparente simplicité, le faire sonner aussi bien avec autant de sensibilité … et bien il faut un Mark Knopfler. Merci encore et bravo pour toutes ces recherches !
la page consacrée à DS/MK avec toutes les chroniques :
https://textes-blog-rock-n-roll.fr/dire-straits-mark-knopfler/
Excellent article, complet, j’ai appris plein de choses sur cette chanson, qui reste ma préférée de Dire Straits.
Merci, et bravo pour le super boulot !
La version live 1985 est juste magnifique, le solo final de 5 minutes qui monte crescendo est orgasmique. Dommage que cette version ne soit trouvable qu’avec un son de piètre qualité, je n’imagine même pas le plaisir à écouter ce live en audio de haute qualité.
Une version d’un live à San Antonio est aussi disponible sur Youtube, 20 minutes de bonheur pour les oreilles!
certes ce n’est pas un son aussi bon qu’un live officiel, mais il existe différents bootlegs soundboard de cette tournée qui permettent quand même d’apprécier grandement cette version effectivement magnifique
C’est un très bon article, qui avance des éléments pertinents et exposent toutes les versions de Tunnel Of Love qu’il faut écouter et voir !
And the big wheel keep on turning, neon burning up above And I’m just high on the world Come on and take a low ride with me girl On the tunnel of love, yeah love love