Ce dimanche 12 mars, j’ai donné ma toute première conférence, et bien évidemment le sujet portait sur… Dire Straits !
Depuis 4 ans déjà, je donne des cours d’Histoire de la Musique à l’école du GRIM. Donc parler devant un auditoire avec des illustrations visuelles et/ou sonores ne m’est pas complétement inconnu. Aussi, quand HiFiLink m’a contacté pour me demander si je pouvais donner une conférence sur l’album Brothers in Arms de Dire Straits dans le cadre du salon Art & Hifi organisé ce week-end, j’ai accepté en me disant que l’exercice ne serait pas très différent. Ma fille qui m’a accompagné me l’a confirmé durant le trajet jusqu’au salon : « c’est comme tes cours, sauf que là les personnes qui t’écoutent seront plus âgées que tes étudiants »… certes, mais surtout bien plus pointues en matière de son !
Ce salon installé à l’Hôtel NH de l’aéroport Saint-Exupéry, près de Lyon, affichait sa 6ème édition ces 11 et 12 mars. Un « comeback » après une période d’Interruption due au Covid, la dernière édition ayant eu lieu en 2019.
Plusieurs exposants présentaient des équipements audio (très) haut de gamme, des disquaires invitaient à découvrir des pressages rares, des salles proposaient des écoutes comparatives, et plusieurs conférences se déroulaient sur des thèmes plutôt techniques : les Enceintes Acoustiques, avec des tests sur générateurs de fréquences sur enceintes et mesures, ou bien Le pressage des vinyles et le mastering à partir de bandes analogiques. Dans ce programme s’insérait ma présentation de Brothers in Arms, disque moteur dans l’essor du CD, et une référence sonore dans l’histoire de l’enregistrement numérique.
Je disposais de 30 minutes (+15 de questions-réponses) et j’ai essayé de synthétiser les principales informations autour de l’album : son nombre de ventes, le partenariat avec Philips, le premier album en DDD, des expérimentations techniques en studio, quelques anecdotes sur Money for nothing, etc…
Pour rendre le moment vivant et attractif, nous avions convenu que j’apporte mes guitares, au moins celles en lien avec le sujet : la National bien sûr, qui orne la célèbre pochette, la Strat Sunburst, comme celle que l’on entend sur Ride across the river, et enfin la Strat rouge qui même si elle n’a pas été utilisée (a priori) sur l’album, reste emblématique de Dire Straits et Mark Knopfler.
L’occasion de parler rapidement des coloris Fender issus des catalogues de voitures, de glisser quelques mots succincts sur la transition aux Schecter dans les années 80 par Mark Knopfler, et surtout de s’attarder un peu plus longuement sur la fameuse National.
J’ai malheureusement foiré les arpèges de Romeo and Juliet, mais les personnes présentes ont quand même reconnu le morceau ! Je ne sais pas pourquoi mais je n’ai pas pu m’empêcher de dire « si vous avez reconnu c’est que je joue pas trop mal »… alors que c’est tout le contraire ! C’est très mal joué ! Dommage, sachant que d’habitude j’arrive à les jouer assez correctement. On va mettre ça sur le compte du trac…
Enfin, on a terminé par quelques écoutes comparatives du morceau-titre sur différents supports : le remaster des studios Abbey Road d’il y a quelques années, ultra-compressé, le Mo-Fi bien meilleur avec plus de dynamique, et surtout une copie bande des master tapes ! Quel bonheur d’entendre des basses bien pleines, le grain organique de la Les Paul, la fluidité de l’orgue… Comme l’a très justement fait remarqué quelqu’un dans l’assistance, c’est quand même un paradoxe que le premier album DDD sonne le mieux sur une copie bande DDA !
Quelques échanges entre connaisseurs sur des questions pointues autour de l’audio, et puis plusieurs personnes venues me remercier et discuter de divers thèmes : pourquoi David a quitté le groupe (vaste sujet) ? Pourquoi Alchemy n’est pas réédité comme les autres albums ? De quand date le concert de Live at the BBC ? Et l’album en cours ? etc… L’occasion de proposer et dédicacer des exemplaires du Hors-Série Crossroads, de rencontrer des abonnés du blog, et de prendre des photos avec les guitares.
Un monsieur m’a même dit « merci, c’est rare de rencontrer des encyclopédies vivantes ! » C’est très flatteur, mais je ne me considère pas comme une encyclopédie, loin de là. Juste quelqu’un qui aime partager sa passion, et si la cinquantaine de personnes présentes a passé un bon moment, j’en suis ravi.
Le soir, Max qui m’avait prêté son stand de guitare, m’a dit « tu es le Yazid Manou de Mark Knopfler ! » En associant l’immense respect que j’ai pour Yazid (LE spécialiste français sur Jimi Hendrix), et l’admiration que je porte à Mark, je ne pouvais pas rêver plus beau compliment. Comme diraient mes filles, je suis refait. Continuez de liker et partager ce blog, notamment à travers les réseaux sociaux, c’est le meilleur remerciement à mon travail.
La conférence a été filmée et est disponible en podcast :
© Jean-François Convert – Mars 2023
Merci à Laurine, Alexandre et Patrice pour les photos et vidéos
Un bijoux inédit, cette fois en complet ! Chapeau à la chaîne Knopflertk.
https://youtu.be/FLxUVCPIdzw
Bonjour, FAN de MK et de DS bien sûr, j’ai appris de nouvelles choses à propos de cet album. Et comme je l’ai lu « c’est clair et limpide ». Un grand merci aussi pour le contenu du Hors Série du Crosswords consacré à Mark Knopfler.
Thierry
c’est EXCELLENT
pourvu qu »il y ait eu une captation totale de la prestation ? 😉 😀
tu es extremement à l’aise , tu n’en fait pas trop, c’est clair et limpide…
je pense qu’on frole la perfection … je ne vois d’ailleurs pas de critique … pour moi donc ça semble parfait 🙂
merci 🙂
Félicitations pour cette première prestation scénique…
Tu sait très bien faire partager ta passion à la fois à des connaisseurs très pointus et des béotiens sur cette musique….
Nous attendons impatiemment le podcast pour en parler avec toi.
A bientôt pour ta prochaine prestation….
Bises
Merci Jef pour cette conférence.
C’est la première fois que je participe, merci de nous faire partager ta passion sur le monument qu’est Dire Straits et son disque Brothers in Arms.
Tu devrais en faire plus souvent.
Merci encore 👏👏
Jef, notre Angel of… Merci !
Autre que la « technologie du CD », le groupe avait un studio ambulant dans leur avion, pour l’écoute/mixage. Un niveau de pointe équivalent au Dark Side Of The Moon une dizaine d’années auparavant.
j’ai justement fait le parallèle avec Dark side of the moon en début de conférence 🙂
Bravo pour cette courageuse présentation, un exercice qui n’est jamais facile. Ton avantage c’est de bien connaître le sujet ! Mark serait flatté de savoir que sa musique est défendue avec passion par un spécialiste de la musique rock et blues, et amoureux de la guitare tel que toi. Tu as dû faire sensation avec la dob…la National O (private joke!). Quant au son de BIA ça devait être jouissif !
Petite anecdote:
Sur la 1ère photo on voit la pochette de Brothers In Arms en version « special edition » (encadrement rose et pas bleu).
À l’époque où je decouvrais Dire Straits, je suis tombé immédiatement amoureux de cette musique (BIA est le 1er album que j’ai aimé du début à la fin) et j’avais repéré cette pochette dans un catalogue Philips.
J’ai envoyé un courrier à Philips pour savoir où me procurer cette version.
Si je me souviens bien, il était indiqué « live in ’85 » au bas de la pochette et je m’étais imaginé qu’il s’agissait de la captation d’un concert.
Ce n’est que bien plus tard que j’ai appris qu’il s’agissait d’un CD single (le premier de l’histoire du CD, si ma mémoire est bonne).
Depuis cette époque je n’ai jamais arrêté d’aimer la musique de Mark et c’est l’un des rares artistes dont je suis l’actualité (enfin, façon de parler 😉) de près.
effectivement il s’agit du tout premier single en CD, en l’occurrence le morceau-titre de l’album
Bravo Jef 👏, on sent la passion.
Parler en public de l’album phare de son idole, je comprends le trac au moment de jouer.
C’est toujours avec un grand plaisir que je consulte (quotidiennement !) ton blog.
merci 🙂