Il y a 45 ans, les Stones sortaient ‘Some Girls’

Le 9 juin 1978 arrivait dans les bacs ce quinzième album studio des Rolling Stones, souvent jugé comme leur meilleur avec Ron Wood.

Autant le dire tout net : je vénère la période des Rolling Stones avec Mick Taylor, et j’écoute très rarement leurs albums postérieurs à 1974. Comme dirait Louis Bertignac, « Ron Wood ?… il est sympa ! »… certes, mais je ne me suis jamais laissé emporté par ses qualités musicales… Pourtant il faut bien reconnaitre que certaines de ses interventions guitaristiques sont bien senties, et son osmose avec Keith Richards est indéniable. Cette version live de Beast of Burden en 1978, juste après la sortie de l’album Some Girls, en est un bon exemple :

Some Girls est souvent considéré comme le meilleur album des Stones avec Ron Wood. J’avoue ne pas l’avoir suffisamment écouté pour rendre un avis tranché sur la question, mais c’est vrai que les nerveux When The Whip Comes Down, Lies, Respectable et Shattered ou le bluesy morceau-titre témoignent d’un bon cru. La reprise des Temptations Just My Imagination rappelle que les Stones ont toujours affiché fièrement leurs influences et adoubé leurs modèles. Far Away Eyes semble tiré d’un disque de country et Beast of Burden donne dans le registre ballade rock avec succès. Quant à Keith, il a droit à sa chanson avec Before They Make Me Run.

© Michael Putland

De son côté, le nouveau venu est enfin intronisé comme un Stone à part entière. Sur Black and Blue, Ron Wood n’apparaissait pas sur tous les morceaux, certaines parties de guitares étant assurées par les musiciens de studio Wayne Perkins et Harvey Mandel. Ici, il officie non seulement aux guitares électriques et acoustiques, mais aussi à la basse (et même la grosse caisse !) sur Shattered ou la pedal steel sur 3 titres (When The Whip Comes Down, Far Away Eyes et Shattered) et aux chœurs sur la plupart des chansons. Le brun hirsute a sans aucun doute apporté un vent de fraicheur au plus grand groupe de rock’n’roll du monde.

Enfin rock’n’roll, c’est vite dit… Les Stones ont toujours su s’adapter à leur époque, et en pleine vague disco ils n’hésitent pas à redoubler de grosse caisse pour enflammer les dancefloors. Le titre d’ouverture Miss You devient un de leurs plus gros tubes, au point qu’il était impensable qu’ils ne le jouent pas l’année dernière pour leur tournée des 60 ans.

Et en regardant la liste des musiciens invités aux sessions, outre John Fogerty et Matt Clifford ou Ian McLagan (pianiste des Faces) et Simon Kirke (batteur de Bad Company), je découvre un nom qui ne m’est pas inconnu : Mel Collins !

Le saxophoniste qui joue sur Miss You n’est autre que celui qui a œuvré au sein de King Crimson, mais surtout qui rejoindra en 1983 un groupe du nom de… Dire Straits ! Groupe dont on fête aujourd’hui également les 45 ans du premier album. Tout comme ce Some girls. Il n’y a pas de hasard.

© Jean-François Convert – Juin 2023

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