Mon ami Denys qui illustrait mes chroniques s’en est allé il y a tout juste un an aujourd’hui. Il me manque terriblement. Ses dessins aussi.
En septembre 2018, je lance Textes, Blog & Rock’Roll. A la même époque, on crée un groupe d’ami-es autour du thème de la musique sur Facebook. Parmi les membres se trouve Denys qui a vécu de multiples vies, et qui surtout dessine. Très vite, je lui demande de pouvoir utiliser ses dessins dans mes chroniques, et rapidement, il me propose à son tour de les illustrer toutes, sans exception. Aucun sujet ne lui résiste : rock, chanson française, cinéma, actualité, science-fiction…
J’ai regroupé une bonne partie de ces illustrations à travers une mosaïque dans cette chronique publiée l’année dernière :
J’en avais oublié plein, notamment cette galerie de personnages des films de Charlie Chaplin pour mon article sur les talents de musicien du réalisateur, publié à l’occasion des 130 ans de sa naissance, ou cette superbe reproduction d’un paysage du Bayou pour illustrer la chanson Old times Good times, figurant sur le premier album solo de Stephen Stills, sorti en 1970, et chroniqué en 2020, pour ses 50 ans :
Expatrié à Tanger, Denys n’avait pu revenir en France ces dernières années, en particulier à cause de la crise du COVID et ses contraintes sanitaires aux frontières. Nous n’avions ainsi pas pu nous rencontrer en chair et en os. Mais même si on ne s’était parlé que par écran interposé, notre amitié était loin d’être virtuelle. C’est aussi ça parfois la magie des réseaux sociaux. On échangeait régulièrement, et pas uniquement en rapport avec mes articles, mais aussi sur l’actualité. Denys avait un regard acerbe sur notre monde, et il usait souvent d’un humour au vitriol pour fustiger les travers de notre époque.
Là aussi, j’ai regroupé la plupart de ses dessins et détournements d’images relatifs à l’actualité à travers une mosaïque dans cette chronique :
Il m’avait expliqué sa technique pour réaliser ses illustrations :
« D’abord un crobard vite fait (un rough) pour définir le volume, puis un crayonné poussé. Table lumineuse, dessin fin des lignes maîtresses. couleur à l’acrylique, ou lavis (encre + eau pour définir une palette de gris), et final avec l’encrage, presque toujours avec des feutres d’art. Après, selon, un petit coup de Paint pour nettoyer les pétouilles et pour un dégradé. »
Denys Legros
Et toujours une modestie aussi grande que son talent indéniable. Une immense humanité, une écoute bienveillante, et des valeurs intransigeantes sur la solidarité, la dignité, la probité, l’intégrité… qui lui valaient souvent des coups de gueule en réaction aux infos paraissant dans les médias. Il était entier Denys, et il me manque, il nous manque. Puissent ses dessins continuer à le faire vivre à traverse les réseaux. On ne l’oublie pas.
© Jean-François Convert – Janvier 2024
