‘Tales From Topographic Oceans’ de Yes a 50 ans

Le 7 décembre 1973 arrivait dans les bacs ce sixième opus studio de Yes. Un double album composé d’uniquement quatre morceaux, un par face.

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Dans le rock progressif, il n’est pas rare de voir un seul morceau occuper toute une face de vinyle. Et Yes l’avait déjà fait sur Close to the Edge en 1972, et le refera sur Relayer en 1974, mais dans les deux cas en complétant par d’autres titres plus « courts » (d’une dizaine de minutes tout de même, tout est relatif…). Entre les deux, le groupe sort ce double album Tales From Topographic Oceans, et choisit tout bonnement d’occuper chaque face par une seule et unique pièce musicale. Un procédé que Mike Oldfield reprendra sur Incantations, et qu’il avait déjà utilisé sur Tubular Bells.

Ici, Yes propose un album concept inspiré du cheminement spirituel d’un des grands maîtres du XXe siècle, le Yogi Paramahansa Yogananda. Les quatre pièces instrumentales sont présentées comme quatre mouvements, chacun autour d’un texte hindou portant sur un domaine spécifique de la connaissance. Dans l’ordre des morceaux, on explore ainsi les Shrutis, les Suritis, les Puranas et et enfin les Tantras. C’est Jon Anderson qui indique cette source d’inspiration. On retrouve l’explication dans le livret de l’édition remaster en CD, mais elle figurait déjà dans le fascicule de la tournée en 1974 :

Anderson a écrit tous les textes, et le guitariste Steve Howe la majeure partie des musiques, tandis que les trois autres musiciens ont ensuite apporté leur contribution dans les arrangements. On retrouve toujours Chris Squire à la basse et Rick Wakeman aux claviers, ce dernier quittant momentanément le groupe sur l’album suivant Relayer, avant de revenir pour Going for the One. C’est le premier disque de Yes en studio où apparait le batteur Alan White qui a remplacé Bill Bruford sur la tournée suivant Close to the Edge. Ancien membre du Plastic Ono band, et ayant déjà joué avec entre autres Joe Cocker et George Harrison sur All Things Must Pass, Alan White a déjà une solide carrière derrière lui.

Musicalement, Tales From Topographic Oceans est un florilège d’envolées épiques typiques du rock progressif de Yes. Des mélodies imparables, des césures rythmiques constantes, des harmonies complexes, des longs passages instrumentaux rivalisant de virtuosité entre tous les musiciens, des ruptures de métriques, de tonalités… des couleurs rock, pop, symphoniques, et parfois même free jazz comme dans certaines parties de guitare sur The Ancient (Giants Under the Sun). Un morceau qui se termine par une magnifique ballade acoustique où la voix de Jon Anderson et les doigts de Steve Howe font merveille.

Le guitariste nous offre d’ailleurs au cours des quatre faces un festival de ses talents à la six-cordes, et même au sitar électrique dans Ritual (Nous sommes du soleil). Sur ce dernier morceau qui clôt magistralement l’album, il réexpose plusieurs thèmes musicaux des différents titres et glisse même un clin d’œil à Close to the Edge.

Le compositeur classique Doug Helvering propose régulièrement des analyses de morceaux, et très souvent dans le genre progressif, qui naturellement se rapproche à bien des égards de la musique dite classique. Le répertoire de Yes est ainsi très souvent passé dans son Daily Doug, et l’album Tales From Topographic Oceans ne fait pas exception.

Il explique dans une de ses vidéos que le propos de ces quatre morceaux peut aussi être vu comme la métaphore de notre cerveau. La topographie des océans serait ainsi une allégorie de notre cartographie mentale, ce qui correspond bien à l’intention de départ de Jon Anderson.

Il existe plusieurs sources vidéo et audio de la tournée 1974 où on peut entendre les morceaux de Tales From Topographic Oceans en live, et même un mini-documentaire qui nous en dit un peu plus sur cet album :

Il est souvent qualifié comme plus difficile d’accès que les autres disques de Yes. Personnellement je l’aime beaucoup. Son côté un peu mystique et mystérieux lui donne je trouve une aura particulière. La musique est à la hauteur du propos et le tout forme un ensemble cohérent qui invite à la méditation. Ces envolées lyriques et épiques m’emportent dans une autre dimension, et je ne me lasse jamais de réécouter cet album. Un album sorti il y a tout juste un demi-siècle.

© ROGER DEAN

© Jean-François Convert – Décembre 2023

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5 commentaires sur “‘Tales From Topographic Oceans’ de Yes a 50 ans

  1. Cet album de mettait en transe, mon âme mystique s’envolait vers ce à quoi j’aspirais, j’avais éliminé Dieu de ma vie, et dix années plus tard (1984) je découvrais le soufisme. Tout cela est cohérent, finalement. Quel œuvre ! Les membres de Yes n’étaient âgés que de 25 à 29 ans quand ils ont réalisé cet opus marquant.

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  2. Tale from topographic ocean est un album que l’on écoute les yeux fermés et au calme.On découvre un nouveau style de musique. Avec la venue d’Alain White, la finesse de Steve Howe, la puissance du synthétiser de Rick Wakeman sans oublier la voix douce et feutrée de Jon Anderson et du leader du groupe Chris Squire.
    Aujourd’hui il serait difficile de refaire la même chose.

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  3. Le premier album de Yes que j’ai acheté suite à une rencontre avec un gars qui m’a parlé de ce groupe en vacance durant deux semaines. Un choc musical instantané et une passion pour Yes que j’ai vu plusieurs fois en concert jusqu’au départ de Jon Anderson qui pour moi reste la voix du groupe.
    A noter que tous ont réalisé aussi d’excellents albums solo..
    J’ai 65 ans et toujours autant de frissons lorsque je dépose un disque de Yes sur ma platine…
    Philippe DENNEULIN

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  4. Un des meilleurs albums rock par un des meilleurs groupes de tous les temps. Heureux d’avoir pu les voir en live.

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  5. Pour moi un des albums majeurs de l’histoire du rock dans le style progressif. Je l’ai acheté en vinyles quand il est sorti,j’avais 13 ans. J’ai 50ans de plus et il m’accompagne toujours et jusqu’à ma mort!!

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