Le Tedeschi-Trucks Band toujours au top avec son dernier album “Signs”

Quatrième album du groupe résultant de la fusion du Derek Trucks Band et du Susan Tedeschi band, Signs est sorti dans les bacs ce 15 février. Encore un grand cru, et l’occasion de revenir sur le parcours de ce prodige de la guitare slide.

Tedeschi-Trucks-Band
© Tedeschi Trucks Band

Un son et un toucher unique

Derek Trucks est le neveu de Butch Trucks, l’un des 2 batteurs du Allman Brothers Band. Mais plutôt que de marcher sur les pas de son oncle, il s’inspire d’un autre membre du groupe, Duane Allman, et choisit la guitare. Pas n’importe quel style de guitare, la guitare slide. En prenant exemple sur son illustre modèle, il opte pour une Gibson SG, et un bottleneck en verre. Et dès l’âge de 9 ans il joue avec son oncle, au sein du Allman Brothers Band ! Quelques exemples qui démontrent son jeu époustouflant pour un jeune ado :

  • 1991, donc à 12 ans : Satesboro blues (qui faisait partie du répertoire des Allman Brothers de la grande époque, notamment sur leur Live at Fillmore east)
  • 1996, donc à 17 ans : Sleepwalk (grand classique de Santo & Johnny, repris entre autres par les Shadows et les Stray Cats)

Il développe un style bien à lui, mêlant influences orientales et southern rock. Et puis ce fameux “rake”, cette façon de racler les cordes avec les doigts, donnant une attaque rauque à chaque phrase. Mais cet aspect rugueux n’empêche pas des envolées limpides, des arabesques luxuriantes, des détours jazzy, et des mélodies qui rendent sa guitare chantante, telle une voix éthérée surgissant des limbes.

3 exemples significatifs de son jeu :

Get What You Deserve

Down Don’t Bother Me

Chevrolet

Et une compilation de quelques uns de ses plus beaux solos live

Un parcours sans faute

A 12 ans il fonde son premier groupe. Il joue avec des pointures comme Buddy Guy. Il accompagne le Allman Brothers Band pendant 10 ans, avant d’en devenir membre à part entière en 1999. La même année, il rencontre la chanteuse de blues Susan Tedeschi, avec qui il se marie en 2001. Il fonde The Derek Trucks Band en 2004 et continue à jouer avec les Allman Brothers. Susan Tedeschi et Derek Trucks se produisent ensemble avec un groupe appelé Soul Stew Revival, qui devient en 2010 le Tedeschi Trucks Band.

Leur premier album en commun, Revelator, sort en 2011, et contient, entre autres, le superbe Midnight in Harlem.

Depuis, ils ont publié deux autres albums studio (Made up mind en 2013, et Let me get by en 2016) ainsi que deux albums live (Everybody’s talkin en 2012 et Live from the Fox Oakland en 2017). Le groupe compte au total 12 musiciens avec rythmique, section de cuivres, claviers, et chœurs, autour du couple qui occupe le devant de la scène en duo guitare-voix.

Derek Trucks et Susan Tedeschi sur scène © Stuart Levine

Un quatrième album riche et varié

Leur dernier album studio, Signs, reste dans leur style de blues-rock mâtiné de soul. Soyons honnête, le disque ne révolutionne pas le genre, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. La voix puissante et sensuelle de Susan se marie toujours aussi parfaitement avec la guitare accrocheuse et aérienne de Derek, et le reste du groupe assure méticuleusement le job avec des arrangements taillés au cordeau, bénéficiant de l’apport d’invités de marque tels les guitaristes Warren Haynes et Doyle Bramhall II.

La pochette de l’album

Des cuivres chaleureux, des chœurs magnifiques, une ambiance qui évoque souvent une soul seventies (I’m Gonna Be There), mais aussi des ballades mélancoliques (All the world, ou Strengthen What Remains), du blues fiévreux (Shame), et une rythmique bien assise qui ose des accents funky comme dans le premier single Hard case, dont le clip vidéo affiche un design très dessin animé :

Un deuxième extrait était sorti au début du mois avec They don’t shine, mais depuis le 14 février, l’album est disponible entièrement à l’écoute sur la chaîne YouTube officielle.

Et c’est sur une note acoustique qu’on termine, avec le bien nommé The ending : un duo guitare-voix, agrémenté d’une partie slide sur ce qui ressemble fort à un dobro. Après les arrangements foisonnants des titres précédents, qui nous ont fait passé par le rock, la soul, une pointe de country et de jazz, on revient à une formule épurée qui nous rappelle l’origine de cette musique, de toutes les musiques : le blues. Et le Tedeschi Trucks Band reste à ce jour un des meilleurs ambassadeurs qui continue à faire vivre cette âme nourricière.

© Jean-François Convert – Février 2019

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