Le premier album des Rolling Stones a 60 ans !

Le 16 avril 1964 arrivait dans les bacs le premier disque des Rolling Stones. 60 ans après, ils sont toujours là !

Après avoir signé un an auparavant chez Decca, les Rolling stones ont déjà sorti Come On (reprise de Chuck Berry) et I Wanna Be Your Man (composé par le duo Lennon-McCartney) quand parait ce premier album au printemps 64, constitué presque uniquement de reprises. Chuck Berry, Willie Dixon, Jimmy Reed, Slim Harpo… les Stones puisent dans le répertoire blues et rock’n’roll, que le groupe reprend sur scène.

Le disque contient néanmoins trois compositions originales, dont deux sont signées par le pseudonyme Nanker Phelge, qui cache en réalité un travail collectif de tous les membres du groupe. Brian Jones expliquera plus tard que les «nankies» sont «des gentils mecs qui jouent les flics», et que Phelge est un vieux copain des Stones qui est imprimeur. Les deux morceaux en question sont Now I’ve Got a Witness (Like Uncle Phil and Uncle Gene) et Little by Little. Le troisième, Tell Me (You’re Coming Back), est signé Jagger/Richards. On ne le sait pas encore, mais le duo prendra plus tard le leadership du groupe au détriment de Brian Jones (on remarque d’ailleurs sur la pochette que ce dernier est le seul à ne pas porter de costume, comme s’il était déjà un peu « à part » des autres…).

Pourquoi eux deux ? C’est le manager Andrew Loog Oldham qui décide que la tâche d’écrire des compositions originales leur revient. La légende a été maintes fois racontée : il les enferme dans la cuisine d’un appartement du quartier de Willesden à Londres en leur précisant qu’il ne les laissera pas sortir avant qu’ils n’aient composé une chanson. Les futurs Gimmer Twins en ressortent avec It Should Be You qui sera enregistré une première fois par un chanteur de la maison de production d’Oldham, George Bean, et As Tears Go By qui sera donnée à une jeune chanteuse anglaise Marianne Faithfull, avant que les Stones ne l’enregistrent eux-mêmes à Noël 1965.

Mais pour l’heure, ceux qui ne vont pas tarder à être catalogués comme les mauvais garçons du rock face aux gentils Beatles jouent du rhythm and blues et du rockabilly. Ce premier 33 tours démarre sur les chapeaux de roues avec le classique Route 66, et enchaine les standards américains de la même veine. L’édition qui sort outre-Atlantique porte le titre de England’s Newest Hit Makers et insère Not Fade Away de Buddy Holly en lieu et place de I Need You Baby (Mona) d’Ellas McDaniel, plus connu sous le nom de Bo Diddley. Ce changement reste toutefois dans le même esprit puisque le morceau de Buddy Holly est lui aussi basé sur « Bo Diddley beat », rythme popularisé par Bo Diddley.

Tout au long de leur discographie, les Stones intégreront régulièrement des reprises au milieu de leurs compositions originales (Prodigal Son sur Beggars banquet, Love in vain sur Let it bleed, You gotta move sur Sticky fingers, Shake your hips sur Exile on main St., Ain’t too proud to beg sur It’s only rock’n’roll…) et sortiront même un album entier de reprises en 2016 : Blue and Lonesome.

Paul McCartney a un jour ironisé en disant que les Stones n’était « qu’un groupe de reprises de blues ». C’est en tout cas comme ça qu’ils ont commencé… il y a maintenant 6 décennies, notamment avec ce premier album qui sortait il y a tout juste 60 ans aujourd’hui.

Les Rolling Stones à l’aéroport d’Amsterdam le 8 aout 1964 © Hugo van Gelderen (ANEFO) / Wikimedia Commons

© Jean-François Convert – Avril 2024

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