Le 5 décembre 1791, à Vienne, disparaissait le compositeur classique le plus célèbre de toute l’Histoire de la Musique.
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Un nom universel
Demandez à quiconque de vous citer un compositeur classique, et il y a une très forte probabilité pour que le nom de Mozart arrive en premier. Encore plus que Bach ou Beethoven, Wolfgang Amadeus Mozart symbolise la quintessence de la Musique classique. Il est d’ailleurs le principal héraut du mouvement « classique » qui n’est qu’une période relativement courte l’Histoire de la Musique (1750 -1800). Mais par abus de langage, on appelle « musique classique » toute la musique allant quasiment du moyen-âge au XXe siècle.
Peut-être est-ce justement dû à l’aura de Mozart, qui a tellement rayonné et dont le nom est devenu si célèbre, qu’on associe son courant musical à plusieurs siècles d’Histoire de la Musique et globalement à tout ce qui est interprété par un orchestre symphonique ou par des instruments le constituant.
Mozart c’est LA star de la « musique classique », le Elvis Presley de la Symphonie, le Michael Jackson du Concerto, le Bob Dylan de l’Opéra. Le nom qui vient instantanément à l’esprit dès qu’on entend un quatuor à cordes, un orchestre symphonique, un hautbois, un clavecin ou un piano.
Célèbre depuis toujours
Et tous ses « tubes » étaient déjà renommés de son vivant. Une des première scènes du film Amadeus illustre bien ce statut qu’avait Mozart déjà à son époque : Le fameux air de la Petite musique de nuit instantanément reconnu par le prêtre au chevet de Salieri, le serait encore aujourd’hui par tout quidam de tous horizons géographiques et culturels.
Ce film de Milos Forman sorti en 1984 m’a profondément marqué quand Monsieur Beaujean, notre professeur de musique au collège a emmené la classe le voir au cinéma. L’exubérance et le génie de Mozart y sont dépeints avec lyrisme et emphase, à l’image du compositeur.
Lyrisme et virtuosité
La pléiade de « tubes » sortis de son cerveau est interminable : La marche turque, Le Molto Allegro de la Symphonie n°40, La flûte enchantée avec notamment L’air de La Reine de la nuit, Les noces de Figaro, ses nombreux concertos pour piano ou violon, et bien sûr celui pour clarinette : L’œuvre K. 622 en La majeur, qu’il a composé en 1791 quelques mois avant sa mort a été magnifiée dans le film Out of Africa de Sydney Pollack (1985) et a accompagné le départ trop tôt d’un de mes oncles.
Un des éléments caractéristiques de la musique de Mozart et qu’elle allie souvent un sens inné de la mélodie et du lyrisme avec des accents de virtuosité issus de son enfance hors-normes. Le jeune Wolfgang Amadeus avait parcouru l’Europe avec son père démontrant ses talents plus que précoces : premières œuvres composées à 6 ans (!), maitrise du violon et du clavecin, interprétation les yeux bandés ou à l’envers, déchiffrage instantané des partitions, capacité à reproduire n’importe quel morceau après une seule écoute… il savait déchiffrer une partition « a prima vista » et jouer en mesure avant même de savoir lire, écrire ou compter.
Mais il a su dépasser ce stade qui aurait pu le destiner à une vie de bête de foire, pour transcender cette virtuosité et la mettre au service de sa musique. La marche turque par exemple est extrêmement difficile à jouer (ma fille Zoé en sait quelque chose), mais sa complexité ne se cantonne pas à un simple exercice de gammes au piano. Elle embrasse une mélodie qui trotte dans la tête pour ne plus en sortir. On peut siffloter la musique de Mozart, et c’est justement cela qui la rend accessible et universelle.
Une dimension sacrée
Et si le nom de Mozart est passé dans le langage courant comme synonyme de génie et de virtuosité, il fait aussi souvent référence à une dimension mystique de la musique. Bien avant les légendes des stars du rock et du Club des 27, la mort de Mozart a donné lieu à des multiples suppositions, notamment celle qu’il aurait été assassiné. Et la composition inachevée de son Requiem a fini de parachever la vision romantique et mythique de la fin de sa vie.
Comme nombre de compositeurs « classiques », Mozart a écrit plusieurs œuvres sacrées, et le fait que sa dernière partition était un Requiem a ajouté à la dimension mystique de toute son œuvre. Quelques mois auparavant, il compose cet motet Ave verum corpus, de toute beauté :
De l’exubérance, de la virtuosité, du lyrisme, de l’emphase, du sacré… Même si je lui préfère personnellement celle de Beethoven ou de Chopin, il faut bien reconnaitre que la musique de Mozart reste encore aujourd’hui, 230 ans après sa mort, synonyme de génie, et LA référence dans toute l’Histoire de la Musique.
© Jean-François Convert – Décembre 2021