Le 4 juillet 1978, le quatuor anglais donnait un concert à Birmingham dans le cadre de sa tournée promotionnelle suite à la sortie de son premier album. Un des premiers bootlegs que j’ai écouté.

Un club mythique

Le Barbarella’s est une boite de nuit qui a ouvert à Birmingham en 1972 et a fermé en 1979. Le lieu qui devait son nom au film de Roger Vadim avec Jane Fonda, et appartenait à Eddie Fewtrell, a vu passer des illustres groupes de rock tels AC/DC, Queen ou encore The Clash et les Sex Pistols durant l’apogée du mouvement punk en 1976. Les deux groupes The Prefects et The Photos ont chacun composé et enregistré une chanson intitulée Barbarella’s, la deuxième déplorant la fermeture du club.

Un nom évocateur d’un lieu mythique qui résonne dans l’histoire de la musique moderne au même titre que le Marquee et le Ronnie Scott à Londres, le Paradiso à Amsterdam, le Bus Palladium à Paris, ou le Cafe Wha? à New York. Et c’est dans ce club culte que Dire Straits joue un des concerts de sa première vraie tournée, suite à la sortie du premier album. En janvier 78, ils étaient la première partie des Talking Heads, mais là ils jouent en tête d’affiche. Comme on peut le voir ci-dessous, le groupe sera les deux jours suivants dans un autre temple du rock de l’époque : le fameux Marquee à Londres.

Un de leurs meilleurs concerts des débuts

Quand on évoque les concerts des premières années de Dire Straits, on pense souvent en premier lieu au multi-diffusé Rockpalast de février 1979, à leur première apparition à la télé française avec Chorus en octobre 1978, leur tout premier concert enregistré à Leeds en janvier 1978, ou les enregistrements américains du Tower Theatre à Philadelphie et du Old Waldorf à San Francisco au printemps 1979. La raison est simple : ce sont des enregistrements provenant de la console audio (puisque diffusés en télé ou radio) et donc de bonne qualité. Alors pourquoi parler de ce concert du 4 juillet plus particulièrement, sachant qu’il est enregistré depuis le public ?

J’ai pour ce concert un attachement particulier car il s’agit du premier réel « bootleg » que j’ai découvert en 1992, quelques semaines avant d’aller voir Dire Straits en concert. Auparavant, en dehors de la discographie officielle que j’écoutais en boucle depuis presque 4 ans, je ne connaissais que le concert des 70 ans de Mandela, la version de Sultans of swing dans l’émission Chorus de 1978, et les deux titres du Live Aid de juillet 1985. Des enregistrements certes non officiels, mais pas vraiment des « bootlegs ».

Par le biais d’une petite annonce dans un magazine, je contacte une personne qui vend des copies sur cassettes. On discute une heure au téléphone… mon père me passera une soufflante pour la facture… Mais quand je reçois et écoute la dite cassette (avec aussi les Demos de 77 et le concert avec Clapton en décembre 85) je découvre un concert fabuleux !

Quelques exemples qui me font sursauter à la première écoute :

• Des titres que je n’ai jamais entendus : Me and my friends (connu aussi sous le nom Move it away), Nadine, Real girl, What’s the matter baby (le Live at the BBC n’est pas encore sorti)…
• Des morceaux que j’ai du mal à reconnaitre aux premières notes : Southbound again, Eastbound train qui diffère de la version demo que je viens de découvrir juste avant
• David au piano sur une des toutes premières versions de Portobello Belle !
• Et une ambiance visiblement explosive si on se fie aux réactions du public

La setlist

1. Down to the waterline
2. Six blade knife
3. In the gallery
4. Eastbound train
5. Water of love
6. Portobello belle
7. Wild west end
8. Lions
9. What’s the matter baby
10. Me and my friends
11. Sultans of swing
12. Real girl
13. Nadine
14. Southbound again

Ce concert reste pour moi un des meilleurs du Dire Straits des débuts, à cause de son énergie et de sa setlist inhabituelle en regard des autres enregistrements dont on dispose à cette même période. Ce qui fait également sa rareté, c’est qu’il n’a jamais été édité en bootleg pressé (ni CD ni vinyle), il n’est disponible qu’en circulation entre fans. Un must-have comme disent les anglais !

Maintenant avec Internet, vous pouvez l’écoutez à loisir sur YouTube sans même avoir besoin de vous le procurer. Si vous ne le connaissez pas encore, je vous le conseille vivement. Un concert qui se déroulait il y a tout juste 45 ans aujourd’hui.

© Jean-François Convert – Juillet 2023