Dimanche soir je suis allé voir ‘Back to Black’ le film sur la vie d’Amy Winehouse. Marisa Abela est bluffante dans le rôle de la chanteuse mais le scénario édulcore certains aspects de l’entourage de la star de la soul.
Je dois bien l’avouer, à part quelques uns de ses tubes, je ne suis pas grand connaisseur de l’œuvre d’Amy Winehouse, et encore moins de l’histoire de sa vie. Mais je suis toujours enclin à aller voir un biopic sur une star de la musique, ne serait-ce que pour y apercevoir des bribes des coulisses de l’industrie musicale, des clins d’œil, des anecdotes… Sauf que dans Back to Black, le film consacré à l’autrice du hit du même titre, la musique n’est pas l’élément prépondérant. Pourtant, l’actrice Marisa Abela réussit le tour de force d’interpréter elle-même les chansons, et l’illusion est assez bluffante. C’était pour moi la très bonne surprise de ce long-métrage.
Mais c’est l’aspect sur sa vie personnelle qui a été choisi comme axe principal par la réalisatrice, et forcément ça m’a moins captivé du fait de mon intérêt limité dans ce domaine… pour cette chanteuse… alors qu’en revanche j’ai beaucoup aimé Nowhere Boy sur l’enfance de Lennon, car j’y ai trouvé de nombreuses clés qui permettent de comprendre l’œuvre souvent torturée du Beatle, et que je connais beaucoup mieux.
De plus, en me renseignant auprès des personnes plus compétentes que moi sur le sujet, j’ai appris que dans l’entourage d’Amy Winehouse, son père Mitch et son mari Blake Fielder-Civil, n’ont pas particulièrement aidé à l’équilibre émotionnel et psychologique de la chanteuse, l’un menant de main de fer la carrière de sa fille, l’autre initiant sa femme aux drogues dures. Or, le film présente le premier comme un papa plein de tendresse et de bonhommie, et le deuxième comme un séducteur qui serait presque victime des démons de sa bien-aimée…
Quand on sait que les deux sont eux encore en vie, à la différence d’Amy qui a malheureusement rejoint le tristement célèbre club des 27 en 2011, et que le projet du film a été réalisé suite à un accord passé entre les studios et les « successeurs » de la chanteuse, on peut trouver cette réécriture de la réalité un brin partisane en faveur des intéressés… Certes ce n’est pas le premier biopic qui s’affranchit de certains faits réels, mais ici, le scénario semble vouloir redorer le blason de deux personnes au comportement plus que discutable.
Les biopics musicaux sont décidemment à la mode en ce moment (et beaucoup sont encore en préparation), et si quelques uns plus « anciens » tels Bohemian Rhapsody, Walk the line, Ray, Nowhere Boy (et d’autres que j’oublie) m’avaient plu, les derniers que j’ai vus (Elvis, Priscilla, Bob Marley…) m’ont plutôt déçu.
Malgré la bonne performance de son actrice principale, celui-ci poursuit dans la même pente en ce qui me concerne. Finalement rien ne vaut les bons documentaires comme par exemple celui de la sériée Classic Albums consacré à Amy Winehouse et son opus Back to Black.
© Jean-François Convert – Mai 2024