Sorti le 12 avril, ‘A mazy night’ est le premier album du groupe blues-rock lyonnais Midnight Burst.
J’ai découvert le groupe Midnight Burst à l’automne 2020 avec leur reprise de la musique de Goshtbusters en version metal. Puis assisté à leurs concerts, en formule duo ou quatuor. Et même eu l’occasion de jouer avec eux lors de boeufs à la Vache Rouge, que ce soit avec le bassiste Stan sur Ramble On, avec le guitariste Nikk sur Money ou récemment avec le batteur (et bassiste !) Nico sur plusieurs morceaux dont Sultans of swing. Il n’y a que l’harmoniciste Vinz avec qui je n’ai pas encore eu l’occasion de partager la scène.
Après plusieurs singles, de nombreux concerts, une popularité croissante sur les réseaux sociaux, le quatuor lyonnais vient de sortir son véritable premier album A mazy night chez Rock’n’Hall du célèbre label DixieFrog. Sept titres liés par un fil conducteur narratif autour du thème des nuits blanches : le « petit démon rouge » qui pousse au vice, l’insomnie qui en découle, les virées nocturnes, la gueule de bois du lendemain (« je ne me suis pas levé ce matin » en clin d’œil à la phrase la plus utilisée dans le blues), la reprise du standard Going down qui s’inscrit bien dans cette descente aux enfers, le labyrinthe du morceau-titre qui fait perdre les pédales, avant de finir sur le classique Oh well qui évoque un état léthargique (« Je ne peux rien faire pour l’état dans lequel je me trouve ») dont seule la musique semble pouvoir nous sortir.
- Litte Red Demon
- Insomnia
- Into The Night Blue
- Didn’t Wake Up This Morning
- Going Down (Freddy King) featuring Fred Chapellier
- The Maze
- Oh Well (Fleetwood Mac) featuring Popa Chubby
Les différentes étapes passent par des couleurs musicales différentes qui transpirent les influences du groupe : Litte Red Demon est dans la veine du hard-blues-rock seventies avec son refrain entêtant ; Insomnia démarre dans une ambiance lancinante façon deep south delta avec slide au Dobro et harmonica moite avant d’exploser sur un riff zeppelinien en diable ; Into the Night Blue offre un magnifique intermède instrumental acoustique qui lui aussi n’est pas sans rappeler Led Zeppelin ; Didn’t Wake Up This Morning ironise sur les paroles les plus connues de tout bon blues qui se respecte ; Going Down est joué plus lent que les versions de Freddie King, Gary BB Coleman ou Jeff Beck, et voit l’intervention de Fred Chapellier sur ce qui semble bien être une Telecaster ; The Maze verse dans le riff lourd et pesant avec wah-wah et guitares harmonisées ; enfin Oh Well remonte le tempo pour finir sur un rythme enlevé, avec un deuxième invité en la personne de Popa Chubby.
Du gros son, des ambiances blues et rock, un album qui raconte une histoire, deux invités de marque, Midnight Burst démarre fort avec ce premier album d’une discographie qu’on leur souhaite riche et dense.
Pour vous procurer le disque, rendez-vous sur leurs réseaux sociaux :
© Jean-François Convert – Mai 2024
Très bon groupe découvert au festival de Jarnioux en 2023.
En plus un 1er album avec comme invités deux fines gâchettes de la 6 cordes, c’est signe de la grande qualité de ce groupe !