Un panel de différents albums pop et rock sortis ces derniers mois ou en prévision dans les prochaines semaines.








Sommaire
Shaggy Dogs : Pinball Boomers – 26 septembre
Les Shaggy Dogs délivrent un pur rock’n’roll qui peut faire penser à Dr. Feelgood mais avec parfois l’ajout de cuivres. Une énergie indéniable, un enthousiasme communicatif, ces « Chiens Hirsutes » sortent un album dont le titre semblerait s’adresser à la génération des boomers fans de flipper… un clin d’œil à Tommy des Who ? En tous les cas, les amateurs de classic-rock des sixties te seventies y trouveront largement leur compte, comme le laissent entendre les deux singles Who’s Gonna Vote?, Your Love Is Dynamite et City Guy :
► Le CD disponible en précommande dès à présent
Laura Cox : Trouble Coming – 31 octobre
Celle qui avait commencé à se faire connaitre sur YouTube est maintenant devenue une artiste à part entière. Je la suis depuis plusieurs années, j’ai eu l’occasion de la voir deux fois en concert (2021 et 2024), et même de la côtoyer lors d’un bœuf à la Vache Rouge. Son quatrième album Trouble Coming, réalisé par le duo No Money Kids et qui sort le 31 octobre, marque un tournant dans sa carrière comme elle l’explique : « Trouble Coming marque une nouvelle ère de mon évolution musicale, toujours bien ancrée dans le rock qui m’a forgée, mais guidée par une totale liberté d’écriture et de composition. Cet album reflète le lâcher-prise aussi bien à travers les thèmes abordés que les sonorités plus modernes nées d’une collaboration inattendue. » les deux premiers singles No Need to Try Harder et le morceau-titre Trouble Coming (dont je vous ai déjà parlé) laissent entrevoir un subtil cokcatil entre gros son toujours bien présents et riffs à l’atmosphère plus introspective.
► L’album est disponible en précommande
Emerald Moon : The Sky’s The Limit – 13 juin
Ce groupe est constitué de plusieurs connaissances : la chanteuse Vanessa Di Mauro est lyonnaise et joue entre autres avec Steve Marsala que je croise régulièrement à La Vache Rouge ; le guitariste Fabrice Dutour est lui aussi originaire de la région et a collaboré avec Christian ‘Popa’ Schultz que j’avais côtoyé au sein d’un projet il y a deux ans ; l’autre guitariste Michaal Benjelloun est le fidèle accompagnateur de Gaëlle Buswel et membre des Zélectrons frits, et nous nous sommes déjà croisés à plusieurs reprises ; quant au bassiste François Delacoudre, je l’avais rencontré lorsqu’il officiait au sein de Julien Bitoun Trio. Il n’y a que le batteur Laurent Falso dont le nom m’était inconnu jusqu’alors.
Avec cinq musicien-n-es bercé-e-s au son du classic-rock seventies, rien d’étonnant à ce que leur musique baigne dans les riffs acérés à la Led Zep et Lynyrd Skynyrd, les guitares harmonisées façon Allman Brothers ou Thin Lizzy, une voix à mi-chemin entre Pat Benatar et Beth Hart, et une rythmique rouleau compresseur pour soutenir l’ensemble. Du son comme on l’aime et la critique unanime dans tous les magazines blues-heavy-rock ne s’y est pas trompée.
► Emerald Moon a sorti son premier album The Sky’s The Limit le 13 juin
Born Idiot : Infinite Life Trauma – 26 septembre
Changement de style : avec leur indie-pop mélodique teintée d’electro, les rennais de Born Idiot ont su s’imposer sur la scène française mais avec des textes en anglais. Après une pause post-covid de trois ans et demi, le groupe a sort son troisième album Infinite Life Trauma où se côtoient des rêveries solitaires (Lonesome), des visions dystopiques où l’humain se perd dans la machine (Human Price), ou encore des romances suspendues entre nostalgie et apocalypse (The Last Bisou). L’atmosphère globale est plutôt mélancolique, et les guitares s’effacent devant les claviers et des ritournelles entêtantes, notamment le très beau Harvey Wind, un morceau cinématographique où l’on goute au déclin du monde moderne.
► Infinite Life Trauma sort le 26 septembre chez Monomaniac / Alter-K

FYRS : The Dangerous Beauties – 21 novembre
Autre ambiance : le style planant de FYRS dans le single WDYWB? avec la participation de Kate Stables la chanteuse de This Is The Kit. Morceau mystérieux, WDYWB? (acronyme signifiant Who Do You Wanna Be ?) questionne l’identité personnelle et artistique, dans un monde où la réussite semble imposée comme modèle. Il évoque la quête de soi, les injonctions sociales et la peur de se perdre en poursuivant un idéal. Le clip en noir et blanc emprunt de volutes où le flou nous transporte dans les limbes renforce cette sensation d’introspection flottante.
► l’album The Dangerous Beauties sort le 21 novembre sur le label La Ruche

Daffo : Where the Earth Bends – 26 septembre
À seulement 20 ans, Daffo est une artiste indie-rock basé·e à Brooklyn. Ancien·ne violoniste classique, passé·e par les sous-sols de Philadelphie, révélé·e par l’émouvant Poor Madeline puis l’EP Pest, son nouvel opus Where the Earth Bends, un album de 12 titres, débute avec des guitares nerveuses au son entre post punk et garage qui ne sont pas sans rappeler le Dinosaur Jr de Green Mind, surtout dans Habit. Une couleur qu’on retrouve dans Absence Makes the Heart Grow et Go Fetch. Mais finalement ce en sont que 4 morceaux sur les 12. Les autres chansons naviguent entre ambiances plus posées voire introspectives (Carrot fingers), ballades pop (Dagger Song), voire carrément acoustique (Bad Dog, Quick Fix, Unveiling, Sideways, et le morceau-titre qui referme le disque). Les morceaux sont courts (certains font moins de deux minutes), et les différents singles reflètent plutôt l’aspect électrique qu’acoustique de l’album :
Where the Earth Bends, le premier album de Daffo, sortira le 26 septembre (Concord Records)

Luha : Please talk softly – 20 juin
LUHA est le projet musical de Léa Beneteau, chanteuse, compositrice et autrice française originaire de Saint-Nazaire. Issue d’une famille d’artistes — un père joueur de théorbe et guitariste baroque, un frère musicien — LUHA grandit au son des instruments à la maison, entre deux chansons de Bob Dylan et Nick Cave. Après un premier EP en 2021 puis un projet co-réalisé avec son frère Maxime Beneteau en 2023, LUHA a sorti en juin dernier Please talk softly, un opus de 5 titres. Avec ses ritournelles entêtantes (Do you really understand, I’ll be better, number one), une incursion acoustique (I don’t know) et un morceau up-tempo plus énergique (Nothing), ainsi qu’un soin particulier apporté aux textures et aux sonorités, ce nouvel EP est très prometteur.
l’EP Please talk softly est sorti le 20 juin

One-Eared Boy : One-Eared Boy & the Orphan Train Riders – Automne 2025
De son vrai nom Paul B. Picard, le normabd One-Eared Boy propose une musique clairement influencée par le rock anglais et le blues. Une voix écorchée à la Jeff Buckley, des modes mineurs et des ambiances crépusculaires sur We know et The bells, desquelles on s’échappe rapidement le temps du refrain entêtant de Ballad of Unsung Heroes puis avec le funky Daddy Long Legs et enfin sur le morceau-titre.
Mais le final nous replonge dans les abysses avec une adaptation du blues (Death don’t have no mercy) In This Land, à l’origine du Reverend Gary Davis, repris aussi par Grateful Dead. Ce qui débute dans une épure piano-voix se termine sur final épique plein d’emphase, qui dépasse largement les frontières du blues.
L’EP One-Eared Boy & the Orphan Train Riders sortira à l’automne 2025
© Jean-François Convert – Septembre 2025
Merci pour cette sélection.
Mais… Où sont les artistes chantant en français ? Je trouve assez désespérant de voir tous ces artistes (pour ceux qui sont francophones) utilisés uniquement la langue de Shakespeare, comme s’il était impossible de faire du pop-rock dans la langue de Molière ?…
J’ai prévu une sélection francophone prochainement