Le 21 juillet 2010, j’allais voir mon idole en concert pour la cinquième fois.
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Un cadre somptueux
Été 2010, un an avant la quarantaine pour moi, et un cinquième concert de Mark Knopfler dans mon existence (en comptant celui de Dire Straits en 1992). Je ne l’ai pas vu depuis 5 ans, pour son concert à la Halle Tony Garnier en avril 2005 (► chronique du concert), car sa tournée de 2008 n’est pas passée par Lyon, et je n’ai pas pu aller le voir ailleurs.
Encore une fois, j’ai tenté de me préserver des infos de setlist, et j’arrive au concert vierge de tout à priori. Je passe l’après-midi à faire la queue pour être bien placé dans la fosse . Le concert est dans le cadre du festival Les Nuits De Fourvière, du nom de ce magnifique théâtre romain. Parmi le public, un invité plutôt connu, et grand fan de Knopfler : Michael Jones. Ce dernier est en compagnie d’un autre talentueux guitariste, lui aussi fan de Mark, dont il reprend les tubes avec son tribute band Rockaway : Aurélien Brusset.
Pas de grosse surprise
Cette tournée du printemps-été 2010 fait suite à la sortie de l’album Get Lucky l’année précédente, en septembre 2009 (► chronique de l’album). Mais étonnamment, les chansons du disque ne vont pas prédominer pendant le concert : tout au plus 2 morceaux, l’un en ouverture, l’autre en clôture, et basta !
Néanmoins, il faut reconnaître que Border Reiver ouvre particulièrement bien la soirée (débutée cependant par la chanteuse folk Kate Walsh en première partie) :
Suite à un problème de sciatique, Mark Knopfler est contraint depuis quelques semaines à jouer assis, car il ne peut se tenir debout trop longtemps. Mais plutôt que d’annuler la tournée, le guitar-hero a choisi de poursuivre les concerts dans cette position.
Pas d’énorme surprise dans la setlist, hormis Coyote auquel je ne m’attendais vraiment pas. The ragpicker’s dream est décidément l’album dans lequel Mark a le plus souvent pioché, bien des années après. Comme s’il avait toujours voulu compenser l’annulation de la tournée 2003 (due à son accident de moto).
Les autres chansons restent plutôt « standard » : les classiques de Dire Straits, et ses titres solos habituels depuis la précédente tournée. N’ayant pas pu y assister, je découvre pour la première fois en live les morceaux Hill farmer’s blues et Marbletown, les deux avec grand plaisir.
Petit bonus pour ce concert lyonnais : le fameux Olé olé, entonné par le public, et accompagné par le groupe. On n’y a pas droit tous les soirs, alors autant en profiter.
Et c’est pour enchaîner avec LE tube tant attendu : Sultans of swing. Certes dans une version loin des envolées épiques des années 80-90, mais de toute façon c’était déjà le cas depuis la tournée 2001, où le titre avait été considérablement raccourci, en supprimant le « breakdown ». Et depuis 2005, la Stratocaster a fait son retour sur ce morceau, après la décennie Pensa.
Un autre angle de prise de vue, qui donne à voir l’intégralité de la scène, avec les jeux de lumières :
Et on constate que le fait de jouer assis n’empêche pas notre guitar-hero de délivrer puissance et dextérité, comme il le prouve aussi avec le fougueux Speedway at Nazareth, dédié aux courses automobiles, son autre grande passion :
Enfin, la soirée se termine sur le poignant Piper to the end, un hommage à son oncle joueur de cornemuse (« piper »), mort au combat durant la seconde guerre mondiale :
Pour le salut des musiciens, le public ne faillit pas à la tradition du festival : les coussins volent sur la scène. Le groupe dit au revoir sous cette pluie de tissus verts. Encore une fois, on a trouvé le concert trop court. Quand en plus on apprend le lendemain, sur le journal de Guy Fletcher, qu’ils ont eu un problème de transports et qu’ils ne sont arrivés que pendant la première partie, donc sans réglages de balance… on se dit que Mark Knopfler et ses « 96ers » sont d’un grand professionnalisme, même si on aurait aimé parfois un peu plus de folie, et d’escapade hors de leur zone de confort.
Mais c’est ainsi, on connait le bougre, et on ne vient pas le voir comme on irait à un concert de Springsteen. La voix et la guitare de Dire Straits ont une fois de plus joliment résonné dans ce théâtre romain de Fourvière. C’était il y a tout juste 10 ans…
La setlist
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Border reiver
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What it is
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Sailing to Philadelphia
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Coyote
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Hill farmer’s blues
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Romeo and Juliet
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Olé, olé
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Sultans of swing
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Done with Bonaparte
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Marbletown
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Speedway at Nazareth
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Telegraph road
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Brothers in arms
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So far away
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Piper to the end
© jean-François Convert – Juillet 2020
Ce fut en effet une très belle soirée, chaude, un soir d’été dans l’arène de Fourvières. Une ambiance de festival comme je les aime, MK de bonne humeur et un concert de très grande qualité avec le traditionnel lancer des sièges bleus sur la scène à la fin.
Merci pour tous les articles sur DS et MK que je lis et relis, avec une belle nostalgie. Du très bon travail d’archives et une qualité rare dans les textes.
Merci encore.
avec grand plaisir. tant mieux si le partage de ma passion est apprécié 🙂
J’ai assisté à ce concert à Fourvière. J’ai toujours mon billet. Je me rejouissais de voir le grand Mark. Mais j’ai été très déçu non pas par la musique ni les morceaux, mais par Mark qui n’a eu aucun échange avec le public, aucune présence. Il semblait jouer pour jouer, sans intérêt pour nous. Il a fait le job, c’est tout…
Olivier
je comprends cette impression.
d’une part, Mark n’a jamais été très expansif sur scène, ni très bavard entre les chansons. Donc de manière générale, ses concerts sont déjà un peu tous comme ça.
Mais là en plus, il souffrait d’une sciatique, raison pour laquelle il jouait assis, et je pense que ça n’a pas arrangé les choses quant à son humeur
De toute façon, quand on va à un concert de Mark, il ne faut pas s’attendre à des effusions d’échanges avec le public… ce n’est pas Bruce Springsteen 🙂
bonjour, la semaine dernière un matin sur Europe 1, on a eu droit à une rétro-prospective sur le groupe DIRE STRAITS durant 10 minutes, moment très rare sur un radio généraliste, c’est pourquoi c’est à signaler.