Franck Carducci et Laura Cox au festival Koodshow

Samedi dernier, la 7ème édition du festival Koodshow accueillait Laura Cox avec en première partie Franck Carducci & The Fantastic Squad que je voyais en concert pour la première fois.

Franck Carducci & The Fantastic Squad

Depuis plusieurs années, je croise régulièrement Franck Carducci et Mary Reynaud que ce soit à la Vache Rouge, ou à Vienne pour voir Joe Bonamassa… Et j’ai même eu l’occasion de jouer avec Franck (et Léa à la batterie) l’année dernière à l’Eden Rock Café. Mais je ne l’avais encore jamais vu sur scène avec son groupe de compositions originales. Il faut bien avouer, comme il le dit lui-même, qu’il tourne peu en France, alors qu’il a beaucoup de succès outre-manche. Rien d’étonnant avec son style musical très ancré dans le mouvement progressif des seventies, mais qui sait aussi envoyer des riffs solides de pur rock’n’roll.

Alors samedi dernier au Festival Koodshow qui fêtait sa 7ème édition (l’année dernière j’y avais vu Sanseverino, et nous avions participé à notre première scène ouverte avec Alaia) l’occasion était trop belle. J’ai enfin pu apprécier ce show qui est un véritable spectacle à la fois pour les oreilles et pour les yeux. Les costumes, les lumières, les jeux de scène, tout est en place pour en prendre, aussi, plein la vue. À ce titre, la façon incroyablement sexy dont Mary s’amuse avec le Thérémine offre un grand moment de tension fiévreuse.

L’un des autres clous du spectacle est le costume lumineux de Mary sur The Angel. Un instant féérique où le temps semble suspendu. Les sensations visuelles et auditives sont en parfaite symbiose et la vision du tournoiement des ailes est superbement accompagnée par une musique aérienne et lyrique.

Et justement, côté musiques, tous les ingrédients du prog-rock sont là : des morceaux complexes forcément, avec de longues plages instrumentales, des ruptures de rythmes, de métriques, de tonalités… mais toujours avec un sens aigu et affirmé de la mélodie. Et j’ai été agréablement surpris d’entendre le guitariste au jeu très influencé blues-classic-rock, ce qui n’était pas pour me déplaire, bien au contraire.

Franck rappelle qu’il a eu l’honneur d’avoir le grand Steve Hackett sur son album Torn Appart en 2015, et que sur ce disque figure la chanson Artificial Paradises qui n’était plus jouée en live depuis plusieurs années. Elle est revenue dans la setlist à la demande de Mary, car c’est sa préférée, et on la comprend. Un petit bijou de symphonie pop-rock qui se clôt sur un superbe final repris en chœur par le public.

Le set mêle passages à la couleur dramatique et d’autres au contraire plus hard-rock. On entend bien toutes les références du genre, et on a même droit à un petit côté mi-cabaret mi-glam avec la chanson Alice’s Eerie Dream nous comptant une version plus moderne de l’Alice de Lewis Carroll. En raison de la présence d’enfants dans la salle, Franck est resté vague sur cette histoire revisitée, en disant simplement que sa nouvelle Alice était un peu comme la Roxanne de Sting… dont le groupe a assuré la première partie.

Le concert se termine sur la très belle ballade folk On the Road to Nowhere, interprétée en pur acoustique, avec de magnifiques harmonies vocales supportées uniquement par la guitare 12 cordes.

Laura Cox

En deuxième partie de soirée, Laura Cox (que j’avais déjà vue au Festival des Grosses Guitares il y a 3 ans) a débuté sur Lapsteel pour une entrée en matière plutôt bluesy avant de marteler son instrument avec une baguette dans une formule guitare-batterie façon Black Keys. Puis le duo a été rejoint par la basse et le clavier, le quatuor installant ensuite le son qui a dominé l’ensemble du concert.

La chanteuse-guitariste a déroulé un show bien huilé, un peu trop peut-être… Du bon gros heavy rock avec des riffs en acier trempé, du gros son, des morceaux qui s’enchainent sans temps mort… mais avec du coup une sensation d’être tout le long au même niveau sonore et au même tempo rythmique. Pour ma part, il m’a manqué un peu de dynamique et de moments plus calmes qui auraient à mon goût permis de mieux savourer quand ça envoyait du bois. Un seul titre a fait retomber la pression, le concert en aurait mérité un peu plus à mon sens. Mais ce n’est que mon avis.

Le morceau en question verse dans une ambiance southern blues, presque limite country. Et le retour à la Lapsteel en mode ternaire a été très appréciable. Mon passage préféré du concert à titre personnel :

Pour les aficionados de guitare, on a eu droit à un modèle singulier : on connaissait les Stratos ou Teles avec des micros doubles (comme par exemple celle du guitariste de The Fantastic Squad en première partie), mais c’est la première fois que je voyais une SG avec des micros simples ! Des lipsticks très exactement. Un peu comme si Laura avait voulu des simples bobinages mais ne pouvait pas se passer de la forme Gibson…

Petit détail cocasse : les membres du groupe portent le même modèle de baskets à carreaux rouges et blancs. Un soin apporté au look, mais de manière discrète !

Au final, deux concerts différents mais complémentaires, avec une préférence personnelle pour la première partie. Restez à l’affût des actualités de Franck Carducci et Laura Cox en les suivant sur les réseaux sociaux :

© Jean-François Convert – Octobre 2024

Étiqueté , , , , , ,

1 commentaire sur “Franck Carducci et Laura Cox au festival Koodshow

  1. Super tes analyses comme d habitude.. pour Laura je suis un peu de ton avis. son set manque un peu moments cool….de respiration. il n empêche que ça joue…pour Franck vu 4 fois et du même avis que toi. Ça mériterait une plus grande reconnaissance dans l’hexagone….

    1

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Suivez ce blog sur les réseaux