Un projet de 3 nouvelles guitares qui commence par ce modèle unique et inédit. Explications.
Sommaire
Pourquoi cette guitare ?
Pour comprendre d’où vient cette guitare, un petit retour en arrière s’impose : j’ai souhaité faire modifier mes deux guitares électriques. Ma toute première, une copie de Stratocaster rouge, de marque coréenne Hondo, acquise en 1991. Et ma seconde, une vraie Stratocaster Fender américaine noire, acquise en 2006.
Pourquoi les faire modifier ? Depuis toujours, je voulais avoir une Stratocaster rouge et une Sunburst. Plutôt que d’en racheter des nouvelles, j’ai préféré réutiliser celles que je possédais déjà, et pour cela j’ai fait appel à Luis Henriques, luthier situé à Lentilly, près de Lyon, et conseillé par un collègue. Et je dois dire que je suis déjà plus que satisfait de ses services, alors même qu’on en est qu’au tiers du projet.
Quelles modifications ?
Mon idée de départ était simplement de refaire la finition de la Strat noire en sunburst, et d’améliorer légèrement la rouge pour qu’elle ressemble plus à une vraie Strat. J’avais déjà par le passé changé le manche, un Godin avec mécaniques autobloquantes Sperzel. Puis à l’acquisition de la noire américaine, j’ai revendu le manche et réinstallé celui d’origine. Entretemps, j’avais également changé les micros par ceux d’une Strat japonaise, offerts par un ami (Michel, si tu me lis…). La plaque de la Hondo n’étant pas aux dimensions standard de Fender, j’avais été obligé d’ôter les caches des micros pour leur permettre de passer à travers les ouvertures de la plaque Hondo :
Pour en faire une « vraie » strat, je devais donc à présent remettre un manche et une électronique adéquats. C’est alors que je me suis souvenu qu’Ingo Raven proposait à la vente sur son site les éléments permettant de constituer une réplique de la Stratocaster Schecter Tobacco Sunburst de Mark Knopfler… Cette guitare m’a toujours fasciné. Outre son look magnifique, elle offrait de surcroit des combinaisons de sons inédits pour une Strat, et en plus c’était l’instrument des plus grands morceaux du maitre : Tunnel of love, Telegraph road, Ride across the river…
Nul besoin de réfléchir plus longtemps, j’avais trouvé de quoi faire d’une pierre deux coups : la Stratocaster noire allait devenir la réplique de la Sunburst, tandis que la rouge accueillerait l’électronique et l’accastillage de l’ex-noire. Avec l’ajout d’un « vrai » manche de Strat, elle se rapprocherait ainsi au plus près d’une véritable Fender.
Des pièces de récup…
Mais à la sortie, une fois ces deux projets réalisés, j’allais me retrouver avec un manche et un chevalet-vibrato Hondo ainsi que 3 micros Fender-Japon sur les bras. Il eût été dommage de ne pas les utiliser… J’ai d’abord pensé à une sorte de Cigar-Box ou sinon l’équivalent d’une « guitare-bâton » façon Steinberger. Et puis, l’idée d’un petit corps en bois, juste assez grand pour contenir l’électronique et le chevalet m’est apparue comme une évidence. Quelque chose à mi-chemin entre la Chiquita Erlewine mythique de Retour vers le futur et les modèles custom de John Mayall :
… pour une guitare unique
Et mes indications données à Luis ont été au-delà mes espérances : superbe travail de lutherie avec un corps en châtaignier, finition naturelle, la tête poncée et vernie, avec la pointe coupée pour faire un joli arrondi, un cache pour le dos sur mesure, bref encore mieux que dans mes rêves.
Pour les micros, je voulais un double bobinage. Mes deux autres guitares étant des Stratos, je souhaitais une configuration différente sur celle-ci. Je pensais au départ qu’on pourrait coupler deux simples pour en faire un double, mais ce n’est justement pas aussi simple, sans mauvais jeu de mots. Sur un micro double type Humbucker, les deux bobines ont une polarité inversée, il ne suffit donc pas de juxtaposer deux simples pour obtenir le même effet. Qu’à cela ne tienne, l’installation d’un « EVH Wolgang » a résolu le problème !
Et le résultat est jouissif : une guitare miniature mais qui a tout d’une grande ! Deux vidéos improvisées pour entendre comment elle sonne :
Quelques étapes de la fabrication :
Au final, ce qui devait être la partie annexe et secondaire du projet global s’est fait en premier, pendant que je disposais encore de ma Strat noire pour aller jammer. Maintenant que la « Shorty » est opérationnelle, les deux Strats sont chez Luis en attendant de ressortir dans leurs nouveaux atours. Ce sera l’objet d’un prochain article bien sûr.
D’ici là, cette petite guitare va faire ses première armes dans une dizaine de jours, au plus tard lors de la jam mensuelle à La Vache Rouge le 25 mai.
Stay Tuned !
N.B : au passage, Luis a également redonné une seconde jeunesse à ma guitare folk en recollant le manche, et en lui rendant une justesse que j’avais perdue depuis bien longtemps :
© Jean-François Convert – Mai 2022
Superbe création que cette jolie guitare. Félicitations
Ce projet a été très intéressant et comme il me reste du châtaigner, il y a de grandes chances pour qu’une jumelle sorte prochainement de l’atelier !
Plus qu’à lui trouver un nom 😅