Une 3ème photo inédite de Robert Johnson !

Cette nouvelle photo du célèbre bluesman est la couverture d’une biographie à paraître le 9 juin.

C’est Philippe Manoeuvre qui l’a postée sur son compte instagram aujourd’hui :

Jusqu’à présent, seules deux photos de Robert Johnson étaient connues, dont l’une a servi pour illustrer la pochette du disque regroupant ses enregistrements :

Le bluesman est célèbre pour sa fameuse légende du crossroads : au carrefour des routes 49 et 61, à Clarksdale au Mississippi, il aurait vendu son âme au diable une nuit de 1929, en échange de talents de chanteur et guitariste, et serait ainsi devenu l’un des pères du blues moderne. Un Faust revisité, dans le Deep Down South. Le lieu est depuis devenu culte, voire sanctuarisé, et un passage obligé pour tous les passionnés de musique américaine en général :

© Joe Mazzola

Cette histoire a forgé le mythe du blues comme « musique du diable », qui a ensuite déteint sur le rock’n’roll, et toutes ses anecdotes dérivées, liées au soi-disant satanisme de cette musique, en opposition à celle de Dieu, le Gospel.

Lire ma chronique sur l’histoire des différentes musiques afro-américaines

Robert Johnson a relaté son aventure mystique dans un blues portant le nom du célèbre carrefour :

Le morceau est devenu LA référence en matière de blues, et a été repris d’innombrables fois par des musiciens de tous horizons musicaux. Une des plus célèbres versions est celle du groupe anglais Cream, avec Eric Clapton au chant et à la guitare :

Le même Eric Clapton a gardé la chanson dans son répertoire tout au long de sa carrière, en la jouant avec ses diverses formations, de Blind Faith aux Dominos et également en solo.

La légende du Crossroads a été exploitée dans de nombreux films et livres, comme dernièrement celui de Serge De Bono, qui en propose une relecture singulière : Crossroads, dans l’ombre de Jimi Hendrix.

Sur son post Instagram, Philippe Manœuvre joue de cette aura mystérieuse de Johnson, en ne révélant pas précisément l’origine de cette nouvelle photo, jusqu’alors inconnue. Il s’agit en fait de la couverture de la biographie du musicien, co-écrite par sa demi-sœur Annye Anderson qui n’avait que 12 ans à la mort prématurée de Robert en 1938. Brother Robert, Growin up with Rober Johnson est annoncé le 9 juin chez Hachette. On peut supposer que notre journaliste-chroniqueur-rock français a tout simplement reçu le livre en avant-première.

© Hachette Books

Âgée aujourd’hui de 94 ans, Annye Anderson s’est entretenue avec Preston Lauterbach afin de relater ses souvenirs avec son demi-frère. Elle y raconte entre autres l’histoire de cette photo, réalisée par un appareil, ancêtre des photomatons. Le bluesman s’est ainsi lui-même pris en autoportrait, bien avant la mode des selfies. Et sa demi-sœur a par la suite conservé cette photo jusqu’à la ressortir pour la couverture de ce livre où elle se remémore ce grand frère, loin de cette image véhiculée au cours des décennies :

« Cela décrit mon frère Robert de la façon dont je me souviens de lui – ouvert, gentil et généreux. Il ne ressemble pas à l’homme de toutes les légendes, l’homme décrit comme un ivrogne et un bagarreur par des gens qui ne le connaissaient pas vraiment. Ce livre est mon frère Robert. »

Annye Anderson

Un livre à paraître le 9 juin, qui peut-être lèvera partiellement le voile sur l’un des musiciens les plus énigmatiques du XXè siècle.

SOURCES :

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