Vendredi et samedi dernier avait lieu la 35ème édition du Sathonay Blues Festival. Une programmation riche et diversifiée. Et surtout, plein de têtes connues et même des potes sur scène.




Première année que j’assistais au Sathonay Blues Festival, parrainé par Fred Chapellier. Mais j’étais tout de même en terrain connu dés l’arrivée dans le parc de la mairie en croisant plusieurs musiciens avec qui je joue régulièrement ou ponctuellement, notamment en jams : Martin, Arnaud, Pascal, Alain, Léo… et c’était également un plaisir de revoir Luc Blackstone, qui se prépare à enregistrer son 4ème album.
Je n’ai assisté qu’au samedi, à partir de 18h30, juste après avoir joué avec Alaia à Genay. Je n’ai donc pas vu Polyphenols (avec Margot Viotti) le vendredi soir, ni le duo Only 2 le samedi après-midi. J’ai pu apprécier trois artistes : Joharpo, Leo Benmass, et Pacôme Rotondo.
Sommaire
Joharpo
Superbe découverte pour ma part. Une voix chaude et habitée du chanteur, également banjoïste et harmoniciste, un excellent jeu du guitariste soliste, une rythmique à la fois carrée et légère. Mais surtout, des couleurs musicales inédites avec le mélange du banjo et de la Telecaster. L’harmonica transpire une ambiance Chicago blues, tandis que la guitare folk ou le banjo lorgnent plus du côté country-folk-bluegrass. Le cocktail acoustique-électrique apporte une réelle fraicheur et change des formations blues classique qu’on a l’habitude d’entendre.
Toutes les infos sur Joharpo :
Leo Benmass
J’ai déjà eu l’occasion de jouer plusieurs fois avec Léo, que ce soit à la Vache Rouge ou au King Arthur. Mais c’est vraiment la première fois que je le voyais à l’œuvre sur scène, ici en trio avec Arnaud à la batterie (comparse régulier de jams) et Pascal à la basse (qui joue entre autres avec Colorkode).
Si j’avais qualifié Maxime Pambrun de Hendrix lyonnais, alors Léo Benmass peut revendiquer le titre de Stevie Ray Vaughan des gones ! La première fois que j’ai croisé Léo c’était au Sirius, et il avait avec lui une réplique de la fameuse Stratocaster 59 Number One du bluesman texan. Et sa Strat préférée est un modèle couleur crème comme celle Vaughan arbore sur la pochette de Live Alive. Autant dire que Léo est pleinement influencé par Stevie : son jeu, son attaque de la main droite, ses sonorités, sa posture, ses mimiques… et même s’il n’a pas joué sur la Number One samedi soir, on a eu droits à plusieurs reprises du texan : Cold shot, Texas flood, un final avec Voodoo Child (slight return) bien plus à la façon de Stevie que de Jimi…
Et j’ai eu le plaisir d’entendre l’un de mes morceaux préférés du texan, Mary had a little lamb, dans une excellente version, malgré un petit souci de son avec la basse de Pascal. Et qui plus est, enchainé au grand classique Hey Joe qui lui aussi sonnait comme s’il était joué par SRV !
Excellente reprise puisque YouTube a reconnu Mary had a little lamb !
Outre une adaptation de Riders on the storm avec une Strat noire semblable à la Black Beauty 1968 de Jimi Hendrix (avec une grosse tête, et une touche en érable rapportée sur le manche, donc pas de ligne derrière), les autres morceaux étaient issus de l’album Origins sorti il y a quelques mois. Léo a débuté le concert sur Les Paul en invitant les gens à danser. Une belle énergie, et un répertoire qui a visiblement séduit le public.
Toutes les infos sur Léo Benmass :
Pacôme Rotondo
La tête d’affiche ne m’était pas inconnue puisque j’ai écouté récemment son dernier album Crimson Reverie, sorti le 16 mai. Pacôme Rotondo sort du créneau pur blues pour s’aventurer sur des contrées rock, voire hard rock, à tendance psyché. Du gros son, des solos qui s’étirent, et un mélange de groove funk-soul avec des sons de guitare qui semblent venir de l’espace. D’ailleurs, le set s’est terminé sur une reprise de Foxy Lady du divin gaucher. Et puis parfois des incursions tendance folk-rock, ou encore des interventions en slide sur dobro électrifié.
Au milieu du concert j’ai été interpelé par une adaptation surprenante du classique Country Roads de John Denver. Le morceau a été transposé entièrement en mineur ! Il est toujours intéressant de revisiter des chansons connues, mais dans ce cas précis cela m’a procuré une sensation bizarre. Country Roads est tellement célèbre, qu’on la reconnaissait sans vraiment la reconnaitre… un sentiment étrange…
Toutes les infos sur Pacôme Rotondo :
Au final, trois teintes de blues très différentes et complémentaires. Le Sathonay Blues Festival a su proposer une fois de plus une programmation diverse et variée. Qui sait si pour une prochaine édition, le Kurt Blues Band n’y aurait pas sa place ?… À suivre…
Toutes les infos sur Le Sathonay Blues Festival :
© Jean-François Convert – Juin 2025
Merci à Pascal Sauriat pour les photos
Un groupe formidable. Chansons d’amour