Le 19 avril 1974, le film ‘L’arnaque’ arrivait dans les salles françaises. Un long-métrage que j’ai d’abord découvert par sa musique en l’apprenant au piano.
L’Arnaque (The Sting en V.O.) est un film américain réalisé par George Roy Hill et sorti à noël 1973. Mais il n’arrive dans les salles françaises qu’en avril 1974. Il met en scène le duo paul Newman / Robert Redford, quatre ans après Butch Cassidy et le Kid du même réalisateur. L’histoire raconte la mise en place d’une arnaque au poker puis aux jeux de courses par les associés joués par les deux acteurs-stars pour venger la mort d’un ami, assassiné par un caïd de la pègre, incarné par Robert Shaw. Ce dernier sera le dindon de la farce, au terme de plusieurs rebondissements et coups de théâtre.
L’action du film se déroulant dans le Chicago des années 30, la musique se devait de sonner rétro. Chargé de la bande originale, le compositeur Marvin Hamlisch signe quelques morceaux originaux (Hooker’s Hooker, Luther, The Glove) mais choisit surtout d’illustrer la reconstitution d’époque par des grands classiques du répertoire ragtime (datant du début des années 1900, alors que la musique des années 30 était plutôt le Swing). Il adapte plusieurs titres composés par le maitre du genre, Scott Joplin. On trouve ainsi Pineapple Rag, Gladiolus Rag, ou le très beau et mélancolique Solace (en version piano seul, et en version orchestrée).
Mais le morceau qui retient le plus l’attention en apparaissant dès le générique début, et qui devient rapidement comme le « tube » du film est sans conteste The Entertainer. Cette pièce de piano mondialement connue date de 1902 et est une des chansons les plus populaires de la Belle Époque, classée n°10 sur 100 des Songs of the Century (chansons du siècle) par la Recording Industry Association of America (RIAA).
Déjà une œuvre à succès dans sa première édition, elle atteint une popularité internationale dans les années 1970 grâce au film. Marvin Hamlisch obtient l’oscar de la meilleure musique de film en 1974, et The Entertainer se classe n°1 du Hot Adult Contemporary Tracks et n°3 du Billboard Hot 100. Tout comme pour Solace, The Entertainer figure dans la bande originale en deux versions : piano seul, et avec orchestre.
Pour ma part, je découvre le morceau avant de voir le film, au début des années 80 lorsque je demande à ma prof de piano de m’apprendre autre chose que du classique. Après l’incontournable Lettre à Elise de Beethoven, puis des musiques de films comme par exemple Il était une fois dans l’ouest de Morricone, je me suis donc exercé sur ce fameux The Entertainer qui est rapidement devenu mon morceau fétiche. Je l’ai joué de nombreuses fois à l’occasion de retrouvailles familiales, de représentations avec le club musique du collège, ou plus récemment sur le piano électrique Yamaha Clavinova acquis pour mon ainée Zoé.
Encore aujourd’hui, chaque fois que j’ai l’occasion de m’assoir à un piano, je joue ce thème intemporel et universel. Une musique qui accompagnait un film sorti en France il y a tout juste 50 ans aujourd’hui.
© Jean-François Convert – Avril 2024