Jack Sonni, l’un des nombreux seconds guitaristes de Dire Straits est mort hier, 30 août. La famille a officialisé le décès aujourd’hui.
La triste nouvelle circulait hier en fin de journée sur les réseaux sociaux. Mais la famille de Jack Sonni avait demandé de retirer toutes les publications et de rester discret en attendant des informations fiables.
Bien qu’ayant vu les posts d’Alan Clark et Joop de Korte, j’ai respecté cette demande jusqu’à aujourd’hui où l’annonce du décès de Jack a été officialisée, notamment par une publication il y a un quart d’heure de la part de Mark Knopfler :
Jack Sonni a été le second guitariste de Dire Straits entre 1984 et 1986., en prenant la succession de Hal Lindes. Il a participé à l’enregistrement de l’album Brothers in Arms, et a accompagné le groupe sur la tournée mondiale qui a suivi. Il avait rencontré Mark Knopfler au début des années 80 lorsque ce dernier était venu s’installer à New York. Jack travaillait au magasin de musique de Rudy Pensa, chez qui Mark allait dorénavant exclusivement se fournir.
Le style de Jack était plutôt exubérant, comparé au flegme légendaire de Mark. Les deux clichés de l’américain et de l’anglais. Son accoutrement au Live Aid est resté culte, et sa propension à sautiller en permanence sur scène pouvait parfois apparaitre légèrement surjouée. Mais indéniablement, il apportait toujours une énergie, une bonne humeur communicative, et un peu de folie chez les (trop ?) sages Dire Straits.
Il lui arrivait souvent d’en faire des tonnes, que ce soit en se roulant par terre torse-nu sur Solid Rock au concert de Sydney, ou a travers son long solo, pas toujours d’une grande finesse, en final de Wild west end. Il sonnait parfois même faux, comme sur Private Investigations, à Sydney encore.
Je préfère me souvenir de ses interventions plus subtiles à la wah-wah sur Ride across the river, ou de son groove très rock’n’roll sur Two Young Lovers, dont l’intro lors du concert de Sydney s’était trouvée considérablement rallongée du fait que Mark s’était cassé un ongle en jouant le riff ! Je me souviens avoir lu une interview de Jack où il disait qu’un bon guitariste rythmique était celui qui pouvait faire danser quelqu’un jusqu’à ce que ses jambes lui supplient d’arrêter. Dans cette intro somme toute assez basique, et bien qu’il soit le soliste, je trouve qu’il illustre parfaitement son adage, en jouant beaucoup sur le rythme :
En studio, on retiendra également ses coups de semonce à la guitare-synthé dans The Man’s too strong, et le prêt de sa Stratocaster verte à Mark pour la partie de guitare bluesy et nerveuse sur One World.
Jack Sonni aurait dû jouer au concert pour les 70 ans de Mandela en juin 1988. Mais la naissance de ses jumelles l’avait rendu indisponible, et il avait été remplacé par Eric Clapton. L’une de ses deux filles est décédée il y a quelques années. Son père est allé la rejoindre. RIP Jack.
© Jean-François Convert – Août 2023
Ce que l’on ingore sur Jack, c’est qu’il avait connu en premier David Knopfler puis Mark. Qq jours après avoir pris la décision de tronquer sa casquette musicale (8 ans sans succès à NY) pour étudier la littérature (son premier amour), il reçut un appel de Mark pour le rejoindre à Montserrat. Il faisait partie du top management chez Line 6, avant de connaître des drames familiaux aux années 2000 qui l’ont forcé à s’exiler pour qq temps au Mexique.
Paix à son âme.
Le groupe avait tellement besoin de son énergie, qu’on l’avait adopté d’une manière express. Il avait, par ailleurs, su se retirer du groupe avant les autres (le temps a fini par lui donner raison, le groupe étant devenu ingérable au yeux de MK).