Il y a 40 ans, Police sortait son dernier album

Le 17 juin 1983 arrivait dans les bacs ‘Synchronicity‘, le dernier opus du groupe The Police.

Avec ce dernier album, The Police s’éloigne clairement de ses premières influences post-punk et reggae des premiers disques. Synchronicity sort en juin 1983 et sera le dernier opus du groupe. Il est en grande partie l’œuvre de Sting puisque 8 titres sur les 10 originaux sont écrits et composés par le chanteur-bassiste. Un rôle qu’il dépasse ici largement en jouant du saxophone sur O my God, et du hautbois sur Mother et Tea in the Sahara ! Moins surprenant, il assure les claviers sur plusieurs chansons, dont le tube de l’album, et sans doute le plus connu de Police, Every Breath You Take :

La deuxième face du disque enchaine 3 tubes de la discographie de Police : après Every Breath You Take, ce sont Wrapped Around Your Finger et King Of Pain qui trusteront les charts en ce milieu des années 80. Des chansons qui annoncent déjà l’orientation musicale de la future carrière musicale de Sting. Production léchée, arrangements raffinés, ambiance tamisée à l’image du clip de Wrapped Around Your Finger.

Ce changement de couleur musicale s’était déjà opéré sur le précédent opus Ghost in the Machine mais est ici encore plus proéminent. Les claviers prennent une part importante dans le son du groupe et les arrangements élaborés rendent compliquées les interprétations en concert à seulement trois musiciens. La tournée qui suit l’album nécessite des choristes, des séquenceurs, et des parties préenregistrées… sur cette vidéo de King Of Pain, on remarque par exemple une voix en playback, par-dessus laquelle Sting chante une autre partie, ce qui lui vaut un départ un peu raté !

Parmi les autres titres du chanteur, on trouve l’aérien Walking in Your Footsteps, l’énergique O my God et sa basse bien en avant, le planant et sinistre Tea in the Sahara inspiré du roman de l’écrivain américain Paul Bowles, publié en 1949, et surtout les deux volets du morceau qui donne son titre à l’album. Il se réfère à l’essai d’Arthur Koestler The Roots of Coincidence (Les Racines du hasard en français) paru en 1972, lequel fait mention du concept jungien de synchronicité. Le clip de Synchronicity II montre les trois musiciens dans un style vestimentaire qui n’est pas sans rappeler celui que portera Sting dans Dune, le film de David Lynch qui sort en décembre 1984.

De leurs côtés, Summers et Copeland signent chacun un morceau, respectivement le lugubre et à la fois loufoque Mother qui semble tout droit sorti du scénario de Psychose avec sa mère plus que possessive, et le dansant et orientalisant Miss Gradenko. Enfin, l’édition CD et cassette de l’album offre un titre supplémentaire par rapport au vinyle : Murder by Numbers, signé Sting et Copeland, qui évoque… la méthodologie d’un tueur en série… Le morceau figure d’ailleurs dans le film Copycat, où les enquêteurs l’étudient pour comprendre le fonctionnement psychique de leur suspect !

Un message caché des auteurs souhaitant « tuer » le groupe ? La pochette avec les trois bandes de couleurs où Copeland, Sting et Summers apparaissent chacun séparément affichait nettement les dissensions au sein de Police. En même temps qu’il sortait son plus grand tube avec Every Breath You Take, le trio mettait la dernière pierre à sa discographie en sortant cet album. C’était il y a 40 ans aujourd’hui.

© Jean-François Convert – Juin 2023

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