Cream sortait son dernier album il y a 55 ans

Le 5 février 1969 arrivait dans les bacs ‘Goodbye Cream’, le dernier opus du premier Power Trio – Supergroupe de l’Histoire du rock.

Cream se sépare fin 68, après deux courtes années d’activité. En février 69, alors que Clapton et Baker se retrouvent déjà pour former Blind Faith avec Steve Winwood et Rick Grech, la maison de disques Polydor sort un album testament du power trio qui a révolutionné le rock des années soixante. « Album », c’est un bien grand mot, puisqu’il ne s’agit que de 6 titres, dont trois live. Le groupe n’a pas enregistré suffisamment de morceaux pour un disque complet, alors on regroupe ce qu’ont peut : I’m so glad, Politician et Sittin’ on the top of the world sont tirés d’un des derniers concerts de Cream, au Forum de Los Angeles, le 19 octobre 1968, tandis que Badge, Doing That Scrapyard Thing et What a Bringdown constituent les derniers enregistrements studio du premier supergroupe de l’Histoire.

Pour bien enfoncer le clou sur le fait que Cream n’est plus, l’intérieur de la pochette est illustré par des pierres tombales aux noms des morceaux ! Une imagerie qui tranche avec celle de la pochette où les trois musiciens sourient en costumes de music-hall.

Le mélange des deux reflète ce qu’on percevait déjà dans Wheels of fire : la sauvagerie brute et primale des versions live côtoie le raffinement sophistiqué des arrangements en studio. Cream en concert joue à fond sur l’énergie, le volume, la saturation, en délivrant un blues-rock en fusion. En studio, les morceaux se font plus mélodiques, les guitares plus cristallines et accompagnées par toutes sortes d’autres instruments (piano, mellotron, orgue…) avec la complicité de Felix Pappalardi.

On remarque également la présence d’un « ange mystérieux » (« L’Angelo Misterioso ») qui n’est autre que… George Harrison ! Le Beatle, grand ami de Clapton, l’a effectivement aidé a composer Badge, et y assure la guitare rythmique et les chœurs. Certains entendent d’ailleurs des similitudes entre le riff central à la Leslie et le pont de Here come the sun. Le morceau deviendra un classique du répertoire de Clapton sur scène, et sera interprété en live par Cream pour la première fois en 2005 lors du concert de réunion des trois musiciens.

Chacun compose son morceau puisque Jack Bruce signe (avec le poète parolier Pete Brown) Doing That Scrapyard Thing et Ginger Baker What a Bringdown. Un titre supplémentaire sort en single : Anyone for Tennis? de Clapton et Martin sharp figure également comme bande-son du film The Savage Seven. Polydor a ajouté cette chanson à l’album Goodbye, mais les éditions récentes l’ont supprimé. Un morceau psychédélique pur qui tranche avec le heavy-blues-rock auquel nous a habitué Cream.

Goodbye Cream s’avère au final un dernier album frustrant car on aurait aimé en entendre plus de ce trio légendaire. Les précurseurs du hard-rock mettaient fin à leur courte carrière avec ce disque sorti il y a tout juste 55 ans aujourd’hui.

© Jean-François Convert – Février 2024

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