On le savait malade et hospitalisé. Le batteur des Rolling Stones s’est éteint ce 24 août.

Un groove, une classe, un style

Dire qu’il avait fêté ses 80 printemps il y a un peu plus de deux mois (le 2 juin). Le batteur le plus flegmatique de l’histoire du rock était adoré du public. Discret, sympathique, élégant, il incarnait sans doute le côté le plus british des Rolling Stones. Il était amoureux du jazz et s’était pourtant retrouvé batteur du plus grand groupe de rock de monde….

Keith Richards aime à répéter que le plus important dans le Rock’n’Roll c’est le Roll. Et c’est sûr que Charlie Watts savait groover juste comme il faut. Une façon classique de tenir les baguettes, mais une frappe suffisamment pêchue pour accompagner les notes de « Monsieur riff du Rock’nRoll ».

Et il savait garder la distance, ne pas se prendre trop sérieux, comme par exemple lors du concert One World Together At Home, où sa prestation de mime sur une batterie invisible avait raflé tous les suffrages de popularité :

Discret et en même temps une icône du groupe

Il se mettait rarement en avant laissant la lumière au duo Jagger-Richards voire au trio Jagger-Richards-Jones dans les sixties. Mais une pochette des Stones le met en valeur : celle du live Get Yer Ya-Ya’s Out ! Et c’est justement un des clichés de la session photo de David Bailey qui trônait à l’exposition Unzipped dans la salle consacrée aux enregistrements studio :

Cette photo prise par David Bailey aurait été inspirée par une phrase dans la chanson de Bob Dylan Visions of Johanna : « Des bijoux et des jumelles pendent de la tête du mulet ». Après une première session en 1969 à l’époque des concerts, une deuxième a dû être effectuée début 1970, pour aboutir au collage de la pochette finale.

Une exposition où je suis allé il y a moins d’une semaine. Je savais qu’il était malade bien sûr, et remplacé provisoirement par Steve Jordan. Mais j’espérais qu’il allait se remettre, et pourquoi pas pouvoir aller le voir en concert l’année prochaine…

Et en publiant aujourd’hui une chronique pour les 40 ans de Tattoo You, je ne me doutais pas finir la journée par ces quelques lignes… Une semaine et une journée très Stones… mais j’aurais préféré qu’elle le soit un peu moins…

Bon vent Charlie

© Jean-François Convert – Août 2021