Ce jeudi 14 mars, je suis allé voir ‘Elliott Erwitt, Une rétrospective’ exposée à La Sucrière à Lyon.
Je dois être honnête, j’ai connu le nom d’Elliott Erwitt d’abord par la photo ornant la pochette de l’album The Ragpicker’s Dream de Mark Knopfler. Et puis, à la mort du photographe en novembre dernier, j’en ai appris un peu plus sur lui en lisant quelques articles sur son style particulier mêlant humour et observation pertinente de ses semblables. L’exposition intitulée Elliott Erwitt, Une rétrospective affiche plusieurs de ses aphorismes qui témoignent d’un esprit toujours plein de répartie.
Cette exposition illustre d’ailleurs bien son propos « Le but de prendre des photos est de ne pas avoir à expliquer les choses avec des mots ». Même si des panneaux écrits et les audioguides nous décortiquent et analysent son œuvre, le mieux est encore de s’immerger dans les clichés.
Les différents espaces sont bien conçus, combinant photos encadrées, toiles suspendues, textes explicatifs, planches contact, matériel, vidéo, et citations mises en exergue.
J’avoue avoir été surpris et quelque peu déçu de ne voir aucun commentaire sur la photo de The Ragpicker’s Dream. Juste l’indication du lieu (Valence en Espagne) et de l’année (1952). Que l’album de Mark Knopfler ne soit pas mentionné, rien d’étonnant. En revanche, pourquoi ne pas avoir précisé que le couple qu’on voit à l’image n’est autre que le photographe Robert Frank et son épouse Mary ?
De même, aucune mention sur le fait que la photo d’un immeuble new-yorkais a servi de pochette au disque Physical Graffiti de Led Zeppelin (ce même immeuble qui sert aussi de décor au clip de Waiting on a friend des Rolling Stones).
Dans les deux cas, j’ai trouvé étrange que ce genre d’info ne figure pas en légende, sur un des panneaux explicatifs, ou dans un passage de l’audioguide.
Mis à part ces deux petits « oublis », cette rétrospective offrait une bonne vision d’ensemble de l’œuvre d’Elliott Erwitt. De ses travaux personnels en noir et blanc à ses commandes professionnelles en couleurs, en passant par l’évocation de ses films, ses nombreux voyages, ses rencontres avec des personnalités, que ce soit dans le monde politique (le Che, Castro, De Gaulle, JFK, Khrouchtchev face à Nixon…) ou celui de l’art (Andy Warhol et Grace Jones, le tournage du film Les Désaxés…).
Plusieurs salles mettent avant tout l’accent sur sa prédilection pour les sujets liés à l’enfance, mais aussi à l’étude sociologique des plages, et bien sûr son amour des modèles canins.
L’exposition se termine même par un stand proposant de se prendre en photo avec des chiens en peluche ! Une installation en hommage à l’humour du photographe ?… Savoir si Elliott Erwitt aurait apprécié ?… Lui qui expliquait comprendre les chiens mieux que les humains. Comme il le dit lui-même « le point de vue du chien » l’intéresse. Il en a photographié des milliers et leur a consacré plusieurs livres, le plus célèbre étant Dogs Dogs en 1988.
A travers ses photos d’humains et de chiens, Elliott Erwitt nous invite à regarder le monde autrement, comme tout bon photographe sait et doit le faire. En sortant de cette rétrospective, on ne voit plus les enfants, les plages et nos amis canins de la même façon.
© Jean-François Convert – Mars 2024
On partage beaucoup de goûts dot celui d’Erwitt.
J’avais vu l’expo à Paris au musée Maillol.
Appréciant l’oeuvre d’Erwitt, je n’ai pas hésité à y retourne. Je vous rejoins sur vos remarques. A noter qu’un livre retraçant fidèlement l’exposition est disponible (les livres de photos d’Erwitt sont chers et introuvables)à un prix abordable.
Merci
Oui j’ai acheté le livre de l’expo