Le 16 août 1977, on apprenait le décès d’Elvis Presley, ‘The King of Rock’n’roll’.
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Une icône
Difficile de faire plus célèbre que lui. Michael Jackson peut-être ? Et encore. Bob Marley ? Pas sûr. Prononcez le patronyme Presley et instantanément c’est le terme de « King » qui vient à l’esprit. Le roi, rien que ça. Même après l’avènement des Beatles qui n’ont rien de moins qu’inventé la pop-music, ou des Rolling Stones autoproclamés « le plus grand groupe de rock du monde », même après Bob Dylan le troubadour folk-rock du XXe siècle, même après le prince de la pop et le porte-parole du tiers-monde, rien à faire, Elvis reste encore et toujours « The King of Rock’n’roll« . Même le design de la pochette de son disque de 1956 a été reprise par The Clash sur London Calling :
Bien que John Lennon ait dit (à raison) que « si on devait donner un autre nom au Rock’n’roll ce serait Chuck Berry« , c’est encore aujourd’hui Elvis qui incarne le symbole de cette musique qui a révolutionné l’Histoire. Un visage d’ange mais un regard à tomber, un déhanché rythmé et sexy, une voix de bluesman puis plus tard de crooner, la première incarnation de la rockstar sex symbol.
L’inventeur du rock’n’roll ?
On pourrait en parler pendant des heures, voire des jours : de nombreux exégètes rivalisent d’arguments documentés pour expliquer que le rock’n’roll n’est pas né en un jour et que de Sister Rosetta Tharpe à Ike turner en passant par Fats Domino et bien d’autres, les artistes qui ont participé à l’émergence du rock’n’roll sont pléthore.
Mais comme il faut bien des repères, on date souvent la naissance officielle du Rock’n’roll en 1954 à travers deux morceaux : Rock Around the Clock de Bill Haley et That’s Allright Mama d’Elvis, venu au départ enregistrer un disque pour sa mère. Si le premier a marqué les esprits avec sa chanson figurant au générique du film Graine de violence, il avait un look trop gentil pour affoler les adolescentes. Ce que va apporter Elvis en plus des tempos cadencés, c’est l’allure lascive, la prestance désinvolte, le magnétisme sauvage, un sex appeal latent… tous les passages obligés de n’importe quelle future star du rock. Si cette musique a commencé à sentir le souffre, c’est dès ses premiers pas avec le jeune Presley. Oui, Elvis a défini les codes. Il est l’étalon du showman auquel on comparera inévitablement tous les nouveaux prétendants aux trône.
Et quand je dois expliquer à mes étudiants la différence entre binaire et ternaire (principale caractéristique musicale de la transformation du blues en rock’n’roll), je choisis toujours cette version de Hound Dog, où le passage en mode shuffle permet à Elvis de multiplier les poses suggestives, auxquelles le public féminin ne reste pas de marbre, loin s’en faut :
Une deuxième carrière
Et puis il connaitra quand même sa traversée du désert. le départ pour l’armée, une série de films insipides, des bluettes romantiques destinées plus aux ménagères qu’aux ados révoltés. Malgré tout, j’avoue avoir un faible pour Can’t Stop Falling In Love et ses sublimes harmonies, même si le film Blue Hawaii dont la chanson est tirée ne restera pas dans les annales cinématographiques :
Mais le roi déchu ne se laissera pas abattre. Un come-back digne de son rang le remettra en selle, avant de terminer sa vie dans un palais au luxe boursouflé, tout comme lui. Quelque soit l’image que l’on garde du King, celle du jeune insolent prêt à mener la révolte aux Etats-Unis, ou celle du chanteur engoncé dans des costumes à paillettes d’or, on ne peut nier l’impact énorme qu’Elvis Presley a eu sur le rock’n’roll, sur la musique, sur l’Histoire.
45 ans ans après sa mort, même si certains esprits fantasques persistent à croire qu’il est toujours vivant, ce qui est sûr en revanche c’est que sa musique demeure intemporelle. Bientôt un demi-siècle que le Rock’n’roll a perdu son roi, mais la musique du King, elle, est toujours bien vivante.
© Jean-François Convert – Août 2022
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