‘Méphistofélange’, premier véritable album de Jean-Pierre Kalfon sous son nom seul, sortira le 21 octobre.
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Il n’y a pas d’âge pour un premier album
A 83 ans, Jean-Pierre Kalfon a gardé un esprit rebelle et indépendant. Méfistofélange est l’aboutissement d’un chemin d’écriture qui, enregistré, composé et accompagné d’un blues-rock aux racines évidentes, écrin parfait pour sa voix rocailleuse, fait voyager l’auditeur dans l’univers unique, onirique et rock’n’roll de son auteur. Lui qui se définit comme un Rock’n’Bluesman, ce fan de toutes les musiques et particulièrement d’Elvis ainsi que de la musique noire, s’est nourri de racines musicales qui ne l’ont jamais quitté. Spécialement dédié à son icône Amy Winehouse, diva disparue beaucoup trop tôt, Méfistofélange (un titre qu’il lui dédicace) rassemble au total 14 ‘chansons’ sur CD et digital, contre 12 en version vinyle.
Premier « album », mais pas le premier disque
Attitude rock’n’roll, démarche anti-yéyé, posture proto-punk et curiosité sans œillères résument le début de la vie musicale de Jean-Pierre Kalfon au milieu des années soixante. Parallèlement à sa carrière d’acteur, au théâtre comme au cinéma ou à la télé qui lui fait croiser les chemins de Pierre Clémenti, Marc’O, Bernadette Lafont, ainsi que de beaucoup de représentants de la Nouvelle Vague – et pas que – : Bénazéraf, Astruc, Lelouch, Rivette, Godard, Boisset, Granier-Defferre, Truffaut, Chabrol, Verneuil, les productions Walt Disney, Rochant, Barbet Schroeder, etc… Jean-Pierre a toujours rêvé de Jazz, de Blues, de Boogie, de Rock’n’roll et de Rythm’n’blues depuis sa prime jeunesse.
Pour sa première sortie discographique en 1966, Jean-Pierre, porté par les arrangements de Michel Portal et Ivan Jullien mais également par sa plume, celles de Marc’o, de Victor Hugo et de Valérie Lagrange, à travers un EP CBS 4 titres, (My Friend Mon Ami et surtout le titre Chanson hebdomadaire, qui sera réédité pour le plaisir des diggers en 2019 par le label toulousain ‘Pop Superette’) devance d’une dizaine d’années la vague punk, comme l’observe le – nouveau – propos de la couverture qui, en dehors de cette affirmation, a repris celle de l’époque. Ensuite, c’est une histoire d’envies soudaines , de découvertes et de rencontres. Jean-Pierre Kalfon traverse, avec son allure dandyesque et sa voix reconnaissable entre mille, la France musicale underground derrière une batterie, une guitare ou un micro au travers de multiples groupes : fondateur de Crouille-Marteau, guitariste avec Jacques Higelin, créateur de Sugar Baby Bitch, Monsieur Claude ou encore Kalfon Roc Chaud avec lequel il participera au premier festival punk français de Mont-de-Marsan en 1977.
Une vie rock’n’roll
Artiste rock avant-gardiste, Jean-Pierre voyage beaucoup hors des frontières. Son périple dans le New-York du début des années 70 lui fait croiser le chemin de Bob Marley, Octavio Escali, Neon Leon ou encore les New-York Dolls. “C’était NYC en direct-live par ces beaux temps déraisonnables. Et je jouais tous les jours du rock, du blues, du funk, du punk, du reggae avec des musiciens dont c’étaient la culture…” peut-on lire dans sa biographie Tout va bien, M’man ! Souvenirs Rock’n’rôles publié en 2018 (éd. l’Archipel).
Durant les années quatre-vingt et les quatre-vingt-dix, Jean-Pierre Kalfon continue d’explorer les milles et une facettes du rock dans une attitude inclassable et touche-à-tout en publiant plusieurs EP dont Camion, Gypsies’ Rock’n’Roll Band, Elle m’emmène danser le rock’n’roll, La chair à vif, Le déclic en 1980/83 ou L’Amour à La Gomme en 1987, écrit avec Boris Bergman (parolier d’entre autres Alain Bashung) et Paul Ives, dans lequel il aborde le thème du Sida.
En 1993, c’est au tour d’un autre monument du Rock d’approcher Jean-Pierre, le mythique label New Rose Records, en sortant le LP, qui donnera son nom à un nouveau groupe : Black Minestrone, avec la participation à l’harmonica de Patrick Mathé, l’un des fondateurs du label parisien.
Une nouvelle aventure
C’est ainsi qu’avec ce Méphistofélange on peut parler de véritable premier album sous son propre nom. Comme pour tous les projets musicaux qui ont jalonnés sa vie, ce disque est une histoire de rencontre qui remonte à 2021 grâce au batteur, compositeur et arrangeur Amaury Blanchard qui, de fil en aiguille, lui fera contacter le label ‘Déviation Records’ pour cette nouvelle aventure.
Il en ressort un disque où Kalfon cultive son image rock’n’roll à travers des textes sulfureux (Sextoy), des pamphlets sociaux (Partie de la Party, Chope le cash), du jeu avec les noms d’oiseaux façon Boby Lapointe (Costard), ou des ambiances crépusculaires (Noire la nuit, Train fantôme). Deux allusions à Dylan : Solitaire et son ode aux marginaux avec clin d’œil à Like a Rolling Stone, et Train fantôme qui évoque le morceau No Direction Home de « Bob ».
Le tout sur des musiques très rock (Retour solo, Solitaire, Championne), bluesy (les couplets de Une main amie, qui vire rock sur les refrains) ou Rhythm and blues avec cuivres clinquants (Gypsies rock n’roll band, un titre complètement revisité, publié en 1980 sur 45t).
Avec cet album, Jean-Pierre Kalfon apporte une touche différente à son parcours en collaborant avec le jeune label ‘Déviation Records’ dont la devise empruntée à Frank Zappa correspond exactement à Jean-Pierre : “Without deviation with the norm, progress is not possible”.
© Jean-François Convert – Août 2022
Infos via Bruno Labati
Bravo Mr Kalfon,moi qui est musicalement ecletique, je trouve cet idée merveilleuse. j’aimerai tant travailler avec un tel artiste.Je suis longtemps Mr Kalfon depuis rue barbare
Jluc saumon (Percussionniste)
Il est super ce mec ! Il est jamais trop tard pour faire du Rock ou autre style. Mes respects Mr Jean Pierre K. J espère qu il y aura concert pour la suite de cette belle aventure, en compagnied’Amaury Blanchard.
Longue vie Mister Kalfon.
Keep on Rockin’
Richard (batteur dispo)