Rolling Stones : il y a 50 ans survenait le drame d’Altamont

Cela fait 50 ans aujourd’hui que s’est produit le tristement célèbre drame d’Altamont. Retour sur les faits.

Nous sommes le 6 décembre 1969. Ayant snobé le festival de Woodstock en août, les Stones veulent marquer les esprits en créant un événement d’aussi grande ampleur. Leur idée va effectivement faire date, mais malheureusement pas pour de bonnes raisons.

Ils décident d’organiser un festival sur la côte ouest, en réponse à celui du champ de Bethel, à l’est. Ils choisissent le circuit automobile d’Altamont en Californie du nord. Il s’agit d’un festival gratuit, destiné à contrecarrer les critiques à propos du prix de leurs concerts durant leur tournée américaine de novembre.

L’affiche du festival

Le dispositif est organisé dans l’urgence, et le service d’ordres est confié aux Hell’s Angels…. sans doute pas l’idée la plus judicieuse que les Rolling Stones aient eu au cours de leur carrière.

Dès les prestations des autres artistes (Santana, Jefferson Airplane, CSN&Y…) la tension se fait sentir au sein du public : des bagarres, des bad trips, et les Angels qui ne calment pas le jeu, bien au contraire.

A l’arrivée des pierres qui roulent en fin d’après-midi en hélicoptère, l’ambiance est déjà bien détériorée, et Jagger et frappé au visage en rejoignant la scène. Il passe outre et le groupe démarre le concert. Au troisième morceau, Sympathy for the devil au titre tristement prémonitoire, une première bagarre éclate. Le groupe s’interrompt puis reprend.

Un quart d’heure plus tard, c’est pendant Under my thumb que le drame va avoir lieu : un jeune noir de 18 ans, Meredith Hunter est poignardé et battu à mort par les Hell’s Angels.

D’après le service d’ordre, le jeune homme brandissait une arme à feu, ce que l’on peut effectivement voir sur les images filmées du concert. Ce qui est surprenant, c’est que cette arme ne fut jamais retrouvée. Selon sa petite amie, Meredith aurait été repoussé puis frappé une première fois par le service d’ordre et sous l’effet combiné de la colère et des amphétamines, serait retourné vers la scène. L’autopsie du corps de Meredith confirmera le fait qu’il était sous l’effet de la méthamphétamine, et qu’il a reçu cinq coups de couteau.

Inconscients du drame qui vient de se jouer, les Rolling Stones poursuivent le concert. Et le lendemain, bizarrement, le San Francisco Chronicle rapporte que le festival d’Altamont a été un grand succès, en dépit de plusieurs décès. Car en effet, outre Meredith Hunter, trois autres personnes ont trouvé la mort. Deux enfants ont été écrasés dans leur sac de couchage par un conducteur sous acide, et une personne s’est noyée dans un canal d’irrigation. Il y a eu également quatre naissances.

Les jours suivants vont faire basculer l’opinion sur l’événement, qui va devenir un symbole de chaos, de violence et de désolation. Ce climat est parfaitement retranscris dans le film Gimme Shelter :

Certes, Woodstock a également connu 3 décès, mais aucun ne s’apparentant à un meurtre comme c’est le cas pour Altamont. Le hell’s Angel responsable de la mort de Hunter se trouvera acquitté car considéré en état de légitime défense. En raison de rumeurs persistantes selon lesquelles le coup fatal aurait été porté par une autre personne, la police a, cependant, considéré le dossier comme toujours ouvert de nombreuses années après le procès. L’affaire a été définitivement classée en 2005. (Wikipedia)

A l’opposé de ce qu’espéraient les Rolling Stones, Altamont est resté dans l’histoire du rock comme le symbole de la fin du rêve hippie. La fin des utopies de paix et d’amour de Woodstock. En devenant le théâtre de violences et de meurtre, un festival pop s’affichait comme potentiellement dangereux pour la société bien-pensante. Et le spectre du satanisme infiltré dans le rock ne pouvait que resurgir, surtout après un tel événement survenu le lendemain de la sortie de Let it bleed, album sulfureux s’il en est.

Un épisode qui a contribué à forger la légende des Stones, bien malgré eux. Leur sympathie pour le diable s’est exprimée au sens propre ce soir-là, et si un demi-siècle plus tard les papys du rock sont toujours là, certains disent que c’est justement parce qu’ils lui ont vendu un peu de leur âme…

 

© Jean-François Convert – Décembre 2019

SOURCE : Wikipedia

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