Le 19 juillet 1974 arrivait dans les bacs ce cinquième album studio de Neil Young, le disque qui ouvrait la période noire du Loner.

C’est un des albums les plus sombres de la discographie de Neil Young avec Tonight’s the Night. D’ailleurs les deux opus sont enregistrés dans la foulée, mais la maison de disques préfère sortir d’abord On the Beach pourtant enregistré après, et pas franchement plus enthousiaste que l’autre…. Tonight’s the Night sortira l’année suivante.

Sur les huit titres de l’album, quatre comportent le mot « blues », témoin de l’humeur du songwriter canadien. Les thèmes oscillent entre noirceur et violence (Revolution Blues, inspiré par Charles Manson), ou solitude et désespoir (le morceau-titre). Il fuat dire que Neil Yung a écrit ces chansons alors qu’il se séparait de Carrie Snodgress, mère de son premier fils Zeke. Le solo sur On the Beach est à ce titre réellement déchirant de mélancolie. Et Motion Pictures est suivi sur les notes intérieures de la mention « (For Carrie) ».

Mais le Loner garde aussi sa verve caustique sur un pamphlet contre le lobby pétrolier (Vampire Blues) ou pour clore enfin sa soi-disant mésentente avec Lynyrd Skynyrd avec Walk On qui ouvre l’album sur un rythme enjoué qui tranche avec le reste des autres titres. Le disque se referme sur la longue ballade mélancolique Ambulance Blues, où le violon de Rusty Kershaw apporte une couleur inédite.

The Band ainsi que Crosby et Nash viennent prêter main forte aux musiciens de Crazy Horse (Molina et Talbot) et des Stray Gators (Ben Keith, Tim Drummond). Particularité, Neil Young joue du banjo sur For the Turnstiles, en même temps qu’il y partage le chant avec Ben Keith qui officie également au dobro.

Des arrangements le plus souvent épurés, pour mettre en valeur les textes et la voix du Loner. Même s’il a quelque peu dérouté le public et les critiques à sa sortie, On the Beach demeure un des grands albums de Neil Young. Un album sorti il y a tout juste 50 ans aujourd’hui.

© Jean-François Convert – Juillet 2024