Le nouvel album d’Arman Méliès ‘Obaké’ sortira le 15 septembre. Un double disque dense aux couleurs electro et ambiances cinématographiques.
J’ai eu l’occasion d’interviewer Arman Méliès pour son précédent album Laurel Canyon il y a deux ans. Après ce disque dédié à la musique acoustique, aux grands espaces américains et la période mythique de la fin des sixties, l’auteur-compositeur-interprète revient avec un double opus Obaké aux couleurs bien plus electro, annoncé pour le 15 septembre.
Le premier single Haunted sorti fin avril annonçait déjà ces arrangements qui font la part belle aux claviers et où les guitares sont quasi absentes. Chanté par Fredrika Stahl, il s’inscrivait dans une influence plutôt pop. En écoutant le reste de l’album, on est immergé dans une atmosphère encore plus planante, et très cinématographique, notamment avec ces longs passages instrumentaux qui entrecoupent les chansons. Plusieurs artistes invités rejoignent Arman Méliès : Adrien Soleiman, Jonathan Morali, La féline, Abd Mondkopf, où encore Al Malik qui apporte une incursion rap avec Les Mondes Périphériques.
Il y a deux semaines est sorti le second extrait, le très beau Un royaume :
Arman Méliès s’est exprimé sur les thèmes qui lui ont donné l’inspiration, entre autres des fantômes japonais, les spectres d’Ennio Morricone et de Christophe, et le souvenir de ses propres parents, disparus il y a 25 ans :
« Au départ, c’est un cadre, accroché à un mur, qu’il faut redresser et qui inlassablement, s’incline à nouveau. Je me suis dit qu’il fallait faire un disque sur ces âmes qui vacillent, ces esprits qui chancellent, s’évanouissent, sans jamais véritablement disparaitre. Obaké qui signifie esprit en japonais est né comme ça »
Ce double album, Arman Méliès le présente comme un « disque monde », à la fois plein de mélancolie mais aussi une ode à la vie, et une méditation sur les absents et leur héritage. Un opus fleuve sous forme de double disque qui peut sembler anachronique aujourd’hui à l’heure de la musique dématérialisée. Mais son auteur explique que « Ces chansons ont besoin de temps et d’attention pour se déployer, et trouver leur place ». C’est effectivement dans cette démarche qu’il faut l’aborder et tout le mal qu’on lui souhaite est que le public saura l’apprécier sous cet angle.
© Jean-François Convert – Juillet 2023