Manu Lanvin a enflammé la Vache Rouge

Vendredi dernier, le blues-rock de Manu Lanvin a ravi le public de la Vache Rouge. La brasserie de Vénissieux, près de Lyon, a fait salle comble et le show était à la hauteur des espérances.

© Pascal Sauriat

Un gros concert pour la Vache Rouge

Habituée principalement à des groupes locaux et/ou de reprises, la Vache Rouge était en configuration spéciale ce vendredi 10 février: un réaménagement des tables pour faire rentrer le maximum de monde dans cette salle dont la jauge maximale se situe autour de 200 personnes. Et pour cause, la basserie de Vénissieux accueillait un artiste de renommée au-dessus de la moyenne de sa programmation. Manu Lanvin fait partie des bluesmen français reconnus et joue sur les scènes de grandes salles et festivals. Mais ce vendredi, il s’est donné à fond pour le public lyonnais, dont une partie le suit visiblement depuis longtemps. Certains l’avaient vu au transbordeur en octobre 2016 et même en 2015 à la Halle Tony Garnier, en première partie de Johnny. « ça ne nous rajeunit pas ! » a avoué le chanteur-guitariste qui a donné un show fiévreux et endiablé.

« Endiablé » c’est le mot. Déjà, son groupe s’appelle The Devil Blues. Ensuite, le titre phare de son dernier album solo Grand casino sortien 2019 s’intitule tout bonnement Je suis le diable, un des rares textes en français (avec aussi Donne moi la fièvre) au sein d’un répertoire aglobalement anglophone, et qui clôturera le set avant les rappels. Et pour débuter son concert, Manu Lanvin nous plonge justement d’emblée dans cette atmosphère diabolique, avec une intro en voix off semblant venir d’outre-tombe, et ambiance vaudou typique de la Louisiane, renforcée par les gris-gris à tête de mort pendus aux micros. Un décor qui sera à l’honneur avec parmi les reprises dans la stelist le classique Born on the Bayou de Creedence.

Un show à 100 à l’heure

Dès l’ouverture, ça envoie du gros son, et les morceaux s’enchainent sans temps mort. Epiphone 335 en main, Manu Lanvin délivre riffs et solos qui déchirent le mix. En véritable showman, il déploie une énergie plus que visible et se dépense sans compter. On se demande s’il lui arrive d’être fatigué !

© Pascal Sauriat

« J’ai déjà conduit des bagnoles dans un état pas très normal…. dans 95% des cas ça s’est bien passé. Pour la musique c’est pareil, on part à fond et on verra bien ! »

Manu Lanvin

La setlist mêle compositions originales et reprises de standards mais toujours réadaptés. Ainsi, Highway to hell se transforme en blues presque funky, Red house offre des écarts dynamiques impressionnants, et Stand by me terminera la soirée en faisant chanter le public ad lib. Gloria reste dans le même esprit que les versions célèbres des Them, Doors ou de Patti Smith.

Au milieu de la foule

Et question public, Manu Lanvin sait le mettre rapidement dans sa poche. Que ce soit par l’autodérision (« Pour ceux qui me connaissent pas je suis Manu Lanvin, comme les chocolats… » lance-t-il avant de présenter ses musiciens), ou tout bonnement en allant jouer directement au milieu des gens. Les musiciens qui font ça d’habitude sont en HF, mais lui est branché à son ampli avec un bon vieux câble… que le technicien guitare doit gérer !

Et pour ce qui est de la guitare, on a eu droit à un changement d’instrument suite à une corde cassée pendant un morceau, qui aurait presque fait penser à un certain Stevie Ray Vaughan :

Cette communion avec le public s’est également concrétisée à travers un hommage à Calvin Russell. Après un entracte de 5-10 minutes au bout d’une heure de concert environ, Manu Lanvin est remonté sur scène mais d’abord en acoustique pour reprendre deux morceaux du songwriter texan qu’il a eu la « chance d’accompagner ». Le français a d’ailleurs enregistré un album hommage à Russell, qu’il dit être « encore très présent dans le cœur des gens ». Et quand on voit certaines personnes reprendre par chœurs les paroles de Crossroads, on ne peut que lui donner raison.

La guitare acoustique s’électrifie rapidement et le show reprend à fort volume pour une deuxième heure tout aussi énergique que la première.

La soirée se termine sur le public reprenant en chœur un leitmotiv improvisé sur Stand By Me :

Dans l’assistance, quelques têtes connues dont Pascal (merci pour les photos), et les habitué-es Martin, Arnaud, Lucie, Franck, et Mary qui a d’ailleurs été choriste pour Manu et Gérard Lanvin l’année dernière.

Des ami-es que j’aurai le plaisir de retrouver mercredi 22 février pour le traditionnel bœuf mensuel à la Vache Rouge. Un lieu de partage musical, mais aussi de concerts d’excellente facture comme l’a prouvé cette soirée du vendredi 10 février. Manu Lanvin avait l’air heureux, et nous aussi.

© Jean-François Convert – Février 2023

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