Lenny Kravitz prône l’amour fraternel dans ses concerts

Samedi soir Lenny Kravitz jouait à la LDLC Arena à Lyon. Un concert placé sous le signe de l’amour façon Flower Power.

Le revival du Flower Power

J’ai découvert Lenny Kravitz en 1989 avec le single I build this garden for us entendu à la radio et le clip Mr Cab Driver vu sur M6 (vous vous souvenez « la chaine musicale ? »…). Puis assez rapidement, son premier album Let love rule suivi de son deuxième Mama said ont tourné en boucle dans mon walkman. A une époque de fin des eighties où les synthés et boites à rythme étaient rois, j’ai tout de suite apprécié ce son vintage avec des vieilles guitares branchées dans des vieux amplis et mixées dans des consoles qui avaient pris la poussière. Moi qui écoutait Hendrix, Pink Floyd, Led Zep et les Beatles, je trouvais enfin un artiste du moment qui ne sonnait pas new wave, hip hop ou electro, et faisait revivre ces sonorités des sixties et seventies.

Je me souviens qu’on se gaussait un peu de moi en me disant que j’écoutais de la musique de vieux… Et puis je me suis bien marré quand tout ça a commencé à revenir à la mode… que Vanessa Paradis s’habillait avec des pattes d’eph’ ou que François Feldman était fier d’avoir enregistré un album « avec des vrais instruments »… Tout à coup, le Flower Power redevenait tendance !

J’ai ensuite décroché avec les opus suivants, mais différents tubes m’ont régulièrement accroché l’oreille. Je suivais la carrière de Lenny Kravitz de loin, sans plus. Mais quand j’ai vu qu’il venait jouer dans ma ville, je me suis dit pourquoi pas ? Et justement question Flower Power, j’ai été servi…

Entrée en matière tonitruante

Pour se mettre dans l’ambiance, la musique diffusée dans la salle avant le concert était bien dans le style escompté : entre autres, Come Together et Don’t let me down des Beatles, que le public autour de moi semblait visiblement bien connaitre, en fredonnant les paroles. De même que Sunshine of your love et Strange Brew… la période psyché de Clapton où il arborait des cheveux frisés… tout comme Craig Ross, le guitariste de Lenny Kravitz !

Et l’ouverture annonce tout de suite la couleur : gros son et setlist de tubes avec le riff iconique de Are you gonna my way, un riff que j’ai toujours pensé avoir été piqué à Hendrix sur 1983… (A Merman I Should Turn to Be) (► à 10:44 dans le clip). La LDLC Arena est en feu dès les premières notes, et plusieurs spectateurs en gradins n’hésitent pas à se lever instantanément.

Multi-instrumentiste confirmé

Sur ses premiers albums, Kravitz jouait la plupart du temps tous les instruments, même la batterie. En concert, il alterne plusieurs solos à la guitare (Minister of Rock ‘n Roll, I Belong to You, Stillness of Heart …. et celui sur Paralyzed qui sonne à mi-chemin entre une wah et une talk-box, je ne suis pas arrivé à déterminer avec certitude de quel effet il s’agissait exactement), du slap à la basse (TK421), et du piano (I’ll Be Waiting). Sur d’autres morceaux, il chante uniquement.

Question guitares, il joue soit sur Flying V, Les Paul, ES-335, et folk acoustique. Craig Ross lui a un panel plus étoffé : Les Paul, Explorer, Telecaster, Stratocaster standard, Stratocaster avec deux humbuckers, ES-335, ou encore Coral Sitar et folk acoustique… avec forcément un pedalboard conséquent. Kravitz en revanche semble ne pas en avoir, juste une pédale wah. Est-ce qu’un technicien backstage enclenche ses effets (comme par exemple le phaser/flanger sur le premier titre) ?

Parmi ses interventions guitaristiques j’ai particulièrement les deux tubes que sont Always on the Run et It Ain’t Over ‘Til It’s Over, tous deux tirés du deuxième album Mama Said. L’un avec un riff imparable à la Les Paul, l’autre avec un solo tout en finesse aux couleurs jazzy sur une ES-335 :

Des musicien-n-es au top

Ils et elles accompagnent Kravitz depuis quelque temps maintenant. Outre des cuivres qui interviennent dans le show avec parcimonie, un claviériste qui n’est pas présent sur tous les morceaux laissant parfois s’exprimer un combo uniquement guitares, on remarque parmi les deux choristes un qui ressemblerait presque à Isaac Hayes, et l’autre qui empoigne parfois une guitare.

La garde rapprochée du chanteur est applaudie à hauteur de sa notoriété : le bassiste (et claviériste) Hoonch ‘The Wolf’ Choi aux abdos saillants, la batteuse Jas Kayser qui obtient les meilleures faveurs du public avec la plus grande ovation, et enfin le guitariste Craig Ross présenté en dernier, et dont le solo final à la Telecaster sur Believe est salué par Kravitz lui-même.

© Pascal Damiani

Mais si Kravitz s’est entouré d’un groupe qui porte sa musique haut et fort, celui-ci lui laisse bien évidemment la lumière. Le chanteur garde les feux de la rampe tout au long du show et rappelle régulièrement que la star c’est lui.

Chanteur mais surtout séducteur

A plusieurs reprises entre les chansons, on a droit au numéro de séduction. 60 ans passés, mais un corps athlétique qui visiblement ne laisse pas de marbre la gent féminine… commentaires entendus à la sortie : « non mais t’as vu ? Il n’a pas un seul bourrelet ! »… « le jean taille basse va revenir à la mode c’est sûr ! » Lenny Kravitz sait qu’il est beau et sexy et il en joue. Déhanché sensuel, attitude lascive… il s’amuse avec le public en lui lançant des accessoires vestimentaires. Effet garanti.

Et pour enfoncer le clou, il n’hésite pas à susurrer un I love you so much séducteur… Une posture à l’image de ses derniers clips ou la star s’affiche à peine vêtu. On ne peut pas lui en vouloir, le rock a toujours été aussi une question d’image, mais la répétition au cours du concert pouvait parfois paraitre un poil too much.

Exemple à 25:40 juste avant I’ll Be Waiting

Alors sexy oui, mais aussi avec un fort capital sympathie, notamment dans son discours plein d’amour qui sonne très hippie.

Un message très Flower Power

En introduction du cinquième morceau I belong to you, Kravitz a présenté sa musique comme inclusive et acceptant toutes les différences, toutes les minorités. Sans doute en réaction aux infléchissements inquiétants que prennent certains états ces derniers temps. Le monde va de plus en plus mal avec des directions politiques qu’on pensait révolues… et même si elle ne renverse pas les choses instantanément, la culture peut souvent apporter une contradiction aux forces en présence.

© FKrock_43

Et en guise de rappel, on a eu droit à un fabuleux final, lui aussi sous le signe de l’amour fraternel. Rien de mieux que le morceau-titre du premier album Let Love Rule pour créer une communion dans l’assistance. La reprise du refrain en chœur par le public a offert une belle apothéose, tandis que Lenny a une nouvelle fois délivré son message : « Incroyable. Vive la France ! » Puis avant descendre aux côtés du public : « je ressens votre amour, j’espère que vous ressentez le mien » Et il ajoute : « Tout ça a commencé en France ! » peut-être en rapport à ses premiers succès auprès du public français aux débuts de sa carrière.

© FKrock_43

A peine les dernières notes lâchées que la salle se rallume, et que la sono diffuse All along the watchtower version Hendrix, toujours pour rester dans la même couleur musicale… un morceau que je vais d’ailleurs jouer demain soir au bœuf mensuel de la Vache Rouge ! Finalement, cette « musique de vieux » elle reste toujours autant d’actualité…

Setlist

  1. Are You Gonna Go My Way
  2. Minister of Rock ‘n Roll
  3. Bring It On
  4. TK421
  5. I Belong to You
  6. Stillness of Heart
  7. Believe
  8. Honey
  9. Paralyzed
  10. Low
  11. The Chamber
  12. I’ll Be Waiting
  13. Always on the Run
  14. It Ain’t Over ‘Til It’s Over
  15. Again
  16. American Woman
  17. Fly Away
  18. Human
  19. RAPPEL : Let Love Rule

Le morceau Honey a été joué pour la première fois en live à ce concert lyonnais

© FKrock_43

© Jean-François Convert – Février 2025

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2 commentaires sur “Lenny Kravitz prône l’amour fraternel dans ses concerts

  1. Bonjour, j’ai un doute sur la batteuse, merci de vérifier ^^

    1. merci. oui effectivement je me suis trompé c’est Jas Kayser. J’ai rectifié 🙂

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