Demain 12 janvier, cela fera exactement 50 ans qu’est sorti le premier album de LED ZEPPELIN.
Le quatuor fondé sur les cendres des Yardbirds avait enregistré ce disque en seulement 36 heures au mois d’octobre 1968.
Et ça démarrait très fort pour un groupe qui allait devenir une des emblèmes du rock, le géniteur du hard-rock, et explorer aussi bien le folk, le progressif, et revisiter le blues comme jamais auparavant.
Bien sûr il y avait eu Cream, Jimi Hendrix. Et des artistes comme Jeff Beck, Vanilla Fudge, Deep Purple, Black Sabbath allaient emboîter le pas dans cette surenchère de décibels, cette obsession du riff ultime, et cette propension à vouloir faire retourner le chant au cri primal.
Mais Led Zeppelin a toujours eu quelque chose en plus. Dès ce premier opus, on est déjà bien au-delà du heavy blues. L’ambiance est clairement psychédélique (à l’image de la Telecaster « Dragon » de Page), mais les influences vont aussi vers le folk ou les prémices du jazz-rock et du prog.
Et surtout quels musiciens !
Même s’il n’a pas encore atteint l’envergure des albums suivants, Robert Plant montre déjà un magnétisme certain, et un charisme dont la voix haut perchée va devenir le symbole, auquel tout chanteur de hard-rock devra se comparer par la suite.
John Bonham propulse la batterie dans une nouvelle ère en donnant l’impression d’avoir 3 pieds dès les premières mesures de Good times bad times. Sa frappe puissante sera à jamais indissociable du son du groupe, mais elle ne doit pas faire oublier un sens du groove, digne des pus grands batteurs de jazz.
Plus discret, mais pourtant tout aussi primordial, John Paul Jones apporte beaucoup plus qu’un accompagnement de basse classique. Outre sa base rythmique solide qu’il forme avec Bonham, il apporte de nombreuses idées d’arrangements, et dès ce premier album, s’illustre au claviers qui apporteront une dimension capitale dans l’identité sonore de Led Zeppelin.
Enfin, Jimmy Page est bien sûr le chef d’orchestre du groupe, et tire de sa guitare des sons inédits pour l’époque, expérimentant déjà l’archet sur Dazed and Confused
ou How many more times et sa citation du Beck’s Bolero de Jeff Beck
Il utilise la Pedal steel, alors plutôt dévolue à la country, pour une mélodie planante sur Your time is gonna come, et montre ses talents aussi bien sur acoustique que sur électrique.
Son expérience du studio lui permet toutes les audaces, notamment le fameux echo inversé sur la voix de Plant à la fin de You shook me
Mais au milieu de toutes ses expérimentations, il n’oublie pas le tribut qu’il doit à la musique à l’origine de toutes ses influences : le blues
Avec ce premier disque, le rouleau compresseur Led Zeppelin était lancé et n’allait plus s’arrêter, dominant le rock pendant une décennie.
L’année 1969 sera d’ailleurs riche pour le groupe, car à peine 9 mois plus tard, en octobre, sortira Led Zeppelin II…
© Jean-François Convert – Janvier 2019