J’ai enfin trouvé le temps d’écouter le vinyle ‘Live at Wembley 1974’ de Pink Floyd, une version en concert de ‘The Dark Side Of The Moon’.
De multiples concerts des différentes tournées de Pink Floyd sont disponibles depuis bien longtemps en bootlegs. Mais les avoir en éditions officielles est souvent un plus. A l’occasion des 50 ans de The Dark Side Of The Moon, Warner a sorti un coffret incluant notamment un concert enregistré à Wembley en novembre 1974. Et il faut reconnaitre que le vinyle représente un bel objet.
La pochette affiche une esquisse de ce qui deviendra une image iconique : le croquis du fameux prisme avec des annotations indiquant les couleurs à utiliser pour le rendu final. Idem pour l’intérieur avec tous les détails du packaging du troisième album le plus vendu de tous les temps.
En complément, deux posters : les horloges de Time qui ne sont pas sans rappeler Dali, et l’affiche de la tournée 1974 dessinée par Gérald Scarfe qui œuvrera plus tard sur The wall. Les 4 membres du groupe y apparaissent de façon peu flatteuse.
Musicalement, le concert est très intéressant. On sait que The Dark Side Of The Moon est né sur scène en 1972 et qu’il existe de nombreuses versions live d’avant l’enregistrement de l’album. Mais celle-ci datant de novembre 1974 est bien postérieure à la sortie du disque et offre donc un témoignage de la façon dont le groupe jouait l’album en concert à cette époque. Accompagné de Dick Parry au Saxophone et de Venetta Fields et Carlena Williams aux chœurs, Waters, Gilmour, Wright et Mason interprètent plutôt fidèlement les morceaux avec tout de même quelques variations notables :
- L’introduction est plus longue, avec plus de phrases et plus de bruitages.
- Breathe ne comporte pas de slide puisque Gilmour est seul à la guitare, mais un solo joué sur la Black Strat. Sur les tournées de 1988 et 1994, c’est Tim Renwick qui jouera la partie au bottelneck, tandis que lors du concert Live 8 en 2005, Gilmour prendra pour la première fois sur ce morceau une lapsteel en introduction.
- On the run comprend plus de bruitages que la version studio.
- Le solo de Time est différent, Gillmour ne se réduit pas au note à note par rapport à la version studio
- Sur The great gig in the sky, on n’entend pas la fameuse phrase « I am not frightened of dying… ». Gilmour joue des phrases slide différentes, il est ensuite à l’orgue Hammond, en complément de Wright qui joue un final au piano plus développé.
- Sur Money le riff à la guitare sonne un peu diffèrent. On entend Gilmour dire « come on Dick » pour lancer le solo de Parry. Le premier solo de guitare est identique à l’original, le passage « calme » est doublé (deux cycles au lieu d’un), et le troisième solo est différent (il était joué sur la Custom Bill Lewis en studio).
- L’intro à l’orgue de Us and them est légèrement plus longue. L’echo sur les couplets est produit par la choriste, on imagine aisément qu’en 1974 il était trop compliqué de caler parfaitement un delay avec un clic, dispositif qui a pu être mis en place en 1988 et 1994.
- Any color you like trouve toute son inspiration originelle de jam en s’étirant bien plus que la version studio et en s’en écartant mélodiquement.
- Sur Brain damage on entend des rajouts de bruitages, des licks de guitare différents sur le refrain, avec un son plus saturé et plus groovy.
- Eclipse sonne avec autant d’emphase qu’en studio.
- La phrase de fin « There is no dark side of the moon, really… » est bien plus forte que sur le disque, et une cloche assortie d’un effet sonore termine le set en beauté.
Un concert qui retranscrit bien ce que pouvait être Pink Floyd à son apogée. Un groupe au sommet de son art qui jouait son album le plus célèbre de façon fidèle tout en le rendant vivant. Une version live d’un disque mythique à savourer la tête dans les étoiles, et en imaginant de découvrir les secrets de la face cachée de la lune.
© Jean-François Convert – Mai 2023
La version de The Great Gig In The Sky au niveau des choristes me paraît tout de même inférieure à celle qui figurait sur Pulse. En effet, celles qui l’interprètent à savoir Sam Brown, Durga McBroom et Claudia Fontaine s’acquittent toutes trois d’une prouesse vocale remarquable ce qui est loin d’être le cas pour Venetta Fields et Carlena Williams qui, à mon humble avis, me paraissent plus limitées dans cet exercice. Hormis cela, il s’agit d’un excellent live du groupe que je n’aurais seulement vu qu’en 1988 au Château de Versailles.
Bonjour,
Effectivement cela doit être dans ma PinkFloydtheque.
Question
Existe t il un album du concert de PF à Versailles de 1988?
Merci
oui sans doute il faut chercher.
voici la base de données la plus complète en matière de bootlegs des Floyd : https://www.pf-roio.de/
J’ai les deux bootlegs en CD avec un son que l’on qualifiera de « brut ».
Effectivement, le groupe continuait à expérimenter/explorer, même après le succès phénoménal.
C’est juste exceptionnel, magnifique et pour mes 60ans, je sais ce qu’il me reste à faire. .
Bon, Bhen j’ai plus qu’à me l’offrir. Merci de ce résumé si convainquant.