Dans son nouvel album ‘Metamorphosis’ qui sort le 18 mars, Jacob Artved adapte des morceaux de Ravel, Debussy, Tchaikovsky, Prokofiev, et Poulenc avec une touche jazz.
Quand un guitariste de jazz décide de reprendre des morceaux du répertoire classique, on peut s’attendre à ce que la majorité du disque soit centrée autour de la six-cordes. Pierrejean Gaucher en a donné un magnifique exemple, inventif et maitrisé, avec son dernier album Zappe Satie.
Mais le jeune danois Jacob Artved a plutôt choisi de s’effacer derrière ses confrères musiciens. Dans son nouvel album Metamorphosis, à paraitre le 18 mars chez Stunt Records (UVM Distribution), il a sélectionné un groupe d’instrumentistes dont le parcours, les sons et les outils musicaux ne sont pas de trop pour couvrir toute l’étendue du matériel à faire vivre :
Jacob Artved: guitare, Max Artved : hautbois, Ben Besiakov : piano, Felix Moseholm : contrebasse, Cornelia Nilsson : batterie, Eliel Lazo : percussions, Kirstine Schneider : violon, Stine Hasbirk Brandt : alto, Joel Laakso : violoncelle
On remarque, entre autres, Max Artved, l’hautboïste de l’album, le père de Jacob et le professeur de hautbois du Conservatoire Royal de Musique du Danemark. Au delà de la connivence père-fils, tous deux partagent la même compréhension et appréciation de la musique dans toute sa diversité.
Et les adaptations de Ravel, Debussy, Tchaikovsky, Prokofiev, et Poulenc donnent l’impression d’écouter plutôt un album de musique classique à la première écoute. Les incursions purement jazz sont subtiles, discrètes, espacées, presqu’en filigrane. La guitare est souvent plus en soutien qu’en soliste, totalement insérée dans l’orchestre et pas du tout en vedette. Néanmoins, les interventions du jeune guitariste respirent la virtuosité et le bon goût, le choix des bonnes notes au bon moment.
Jacob Artved n’en est pas à son coup d’essai. À l’âge de 15 ans, il est devenu la plus jeune personne jamais admise au prestigieux Conservatoire de Musique Rythmique de Copenhague. À 18 ans, il a interrompu ses études et est parti à New York pour étudier « à l’ancienne » – en jouant dans des jam-sessions et des clubs, passages obligés de chaque musicien qui s’installe dans « The City ». C’est ainsi que Jacob a pu jouer avec certains des plus grands noms de la scène New Yorkaise.
La scène jazz contemporaine au Danemark se compose actuellement d’un vaste éventail de jeunes musiciens talentueux et assidus dont Jacob Artved est l’un des éléments les plus prometteurs. Cet album Metamorphosis le confirme aisément.
© Jean-François Convert – Mars 2022