Il y a tout juste 40 ans, Téléphone crachait son venin !

Le 2 avril 1979 sortait Crache ton venin, le deuxième album de Téléphone. 40 ans et pas une ride. Les morceaux sonnent comme s’ils avaient été composés et écrits aujourd’hui. Connu essentiellement pour La bombe humaine, il recèle d’autres pépites. Petit retour dans le temps pour un bain de jouvence, et peu importe l’époque à laquelle “j’suis parti de chez mes parents”.

1. Crache ton venin

En guise d’ouverture, le morceau-titre annonce tout de suite la couleur : il va y avoir de la sueur, du sang et des larmes, ou plutôt de la rage, de la hargne et du rock.

C’est avec ce morceau que les Insus ouvraient leur concert durant leur tournée.
J’avais eu l’occasion d’assister à leur concert à Lyon en juillet 2017.

2. Faits divers

Pas de répit, on enchaîne avec Faits divers, son riff imparable, et l’histoire de cette fille au destin tragique. Le clip sorti à l’époque : 

3. J’suis parti de chez mes parents

La révolte adolescente est un thème récurrent dans le rock, et les chansons de Téléphone s’en font souvent l’écho à travers les textes de Jean-Louis Aubert. Sauf que justement, ce titre là est écrit par « Aubertignac », comprenez la plume conjuguée de Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac.

4. Facile

Passage au rythme ternaire avec Facile. De nouveau Aubert seul au texte, comme sur les 2 premiers titres

5. La bombe humaine

Puis vient le plat de résistance, le morceau d’anthologie : La bombe humaine
Symbole du sentiment d’urgence permanente ressenti par une jeunesse écorchée, « cette chanson était à l’origine une nouvelle de science-fiction écrite par Jean-Louis Aubert où des hommes avaient un H tatoué dans le dos, à la fois appareillage technologique et symbole de leur statut social, le H évoquant la Bombe H mais en remplaçant hydrogène par humaine. Il a ensuite réduit la taille de la nouvelle pour arriver au texte de la chanson » (source : Wikipedia).

6. J’sais pas quoi faire

J’sais pas quoi faire tire son titre et son refrain de la célèbre réplique d’Anna Karina dans Pierrot le fou (1965) de Jean-Luc Godard, avec Jean-Paul Belmondo :

7/8 . Ne me regarde pas / Regarde moi

Le diptyque Ne me regarde pas / Regarde moi a la particularité d’être écrit par « Aubertignac » et, fait plus rare, Richard Kolinka. Le batteur se joint d’ailleurs au chant sur la deuxième partie, tandis que Corinne Marienneau et Louis Bertignac chantent sur la première. 

9. Un peu de ton amour

Un peu de ton amour s’aventure vers le funk-rock, et son riff évoque immanquablement Finerprint file des Stones

10. Tu vas me manquer

Les Stones qui étaient évidemment la plus grand influence du groupe. Faut-il voir dans Tu vas me manquer, un jeu de mots – clin d’œil à Monkey Man ?

Louis Bertignac fait rugir sa Les Paul Goldtop en slide, pour un magnifique final, qui clôt l’album en beauté

Après leur premier album sorti en 1977, Téléphone transformait l’essai avec ce deuxième opus, et les 4 musiciens s’affirmaient réellement comme les Rolling Stones français. Des riffs taillés pour la scène, des paroles réalistes et révoltées, et une attitude « Rock » jusque dans la pochette, conçue par Jean-Baptiste Mondino : les vêtements d’apparence ne sont en fait qu’un calque, qui lorsqu’on ouvrait le vinyle, laissait découvrir les 4 membres du groupe entièrement nus. Culte !

40 ans après, la musique de Téléphone n’a rien perdu de sa fraîcheur, et a su dépasser les fossés entre générations. En témoigne l’incroyable succès de la tournée des Insus.

Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac continuent leur carrières respectives avec bonheur. J’ai d’ailleurs eu le plaisir d’interviewer Louis à l’occasion de la sortie de son dernier album Origines

Preuve si l’en était besoin, que le rock français est en 2019, toujours aussi vivant qu’il l’était en 1979.

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