Il y a 110 ans naissait Samuel Barber

Surtout célèbre pour son Adagio pour cordes, Samuel Barber reste l’un des plus talentueux compositeurs américains du 20ème siècle.

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L’auteur d’un morceau

Samuel Osborne Barber est né le 9 mars 1910 à West Chester en Pennsylvanie. Il commence à composer à l’âge de 7 ans. En 1936, à 26 ans donc, il écrit son quatuor à cordes en si mineur, dont il arrangera plus tard le second mouvement — à la suggestion d’Arturo Toscanini — pour orchestre à cordes sous le nom Adagio for Strings, puis pour chœur sous le nom d’Agnus Dei.

Comme sans doute beaucoup de personnes, j’ai découvert ce thème déchirant au cinéma, dans le très beau film de David Lynch Elephant Man. Une histoire qui m’a ému aux larmes, et l’Adagio de Barber n’y est pas étranger, comme dans cette magnifique scène finale :

Le quatuor à cordes n°1, Op. 11 a été composé en 1936, mais ce n’est qu’en 1938 que Barber envoie le morceau à Arturo Toscanini. Le chef d’orchestre rend la partition sans commentaire, et Barber, vexé, évite de le revoir. Toscanini lui envoie alors un mot par le biais d’un ami, disant qu’il envisage de jouer l’œuvre et qu’il la lui a rendue parce qu’il l’a déjà mémorisée. L’arrangement de Barber lui-même pour orchestre à cordes est donné en concert par Arturo Toscanini avec l’orchestre symphonique de la NBC le 5 novembre 1938 à New York. Et le compositeur attendra 1967 pour arranger le morceau pour un chœur de huit chanteurs, sous forme d’Agnus Dei.

Mais c’est sous sa forme orchestrale que le thème reste le plus connu. Sa célébrité s’est encore accentuée à travers ses multiples utilisations au cinéma. Outre Elephant Man (1980), le premier film à l’avoir repris est Rollerball de Norman Jewison en 1975. En revanche, c’est sans doute à Platoon d’Oliver Stone (1986) qu’il est le plus souvent associé. Si Coppola faisait virevolter les hélicoptères au son de La chevauchée des Walkyries de Wagner dans Apocalypse now, Stone choisit de pousser la dramaturgie à l’extrême en proposant une vision quasi-lyrique de la guerre du Vietnam :

Une oeuvre maintes fois reprises

En dehors de ces deux films auxquels on pense instantanément en écoutant ce morceau, de nombreuses autres œuvres cinématographiques se sont appuyées sur sa mélodie poignante :

  • Rollerball en 1975
  • Elephant Man en 1980
  • El Norte en 1983
  • Platoon en 1986
  • Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles en 1988
  • Little Buddha en 1993
  • Les Roseaux sauvages en 1994
  • Les Amants du nouveau monde en 1995
  • Jägarna en 1996
  • Fermeture de l’usine Renault à Vilvoorde en 1998
  • La Cité des anges en 1998
  • Kevin & Perry en 2000
  • Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain en 2001
  • S1m0ne en 2002
  • Reconstruction en 2003
  • Swimming Upstream en 2003
  • Ma mère en 2004
  • Luibi en 2005
  • Tenacious D in The Pick of Destiny en 2006
  • 300 en 2006
  • Ce soir je dors chez toi en 2007 (Agnus Dei interprété par l’Orchestre National du Bolchoï)
  • Sicko de Michael Moore en 2007
  • Namastey London en 2007

Le morceau figure également à la télévision, au théâtre, dans des jeux vidéo… et il a été joué lors d’obsèques ou d’hommages aux victimes d’attentats, notamment en 2015. ► Plus d’infos sur Wikipedia

Un compositeur éclectique

Cette magnifique mélodie, à la fois pleine d’emphase et de retenue, a quelque peu occulté le reste de l’oeuvre de Barber. Pourtant, le compositeur américain a également écrit des opéras, de la musique de chambre, des concertos pour orchestre, de la musique pour piano, et même des chansons.

Sa Sonate pour piano en mi bémol mineur, Op. 26 (1949), commandée par Richard Rodgers et Irving Berlin, a été interprétée pour la première fois par le célèbre pianiste Vladimir Horowitz,

D’autres aspects de sa musique qu’on peut découvrir notamment sur la chaîne Youtube officielle qui lui est consacrée.

Décédé en 1981, Samuel Barber restera malgré tout pour la majorité du public, surtout le créateur de ce magnifique Adagio, très populaire, et qui est utilisé dans sa forme chorale d’Agnus Dei pour les funérailles d’État et les services commémoratifs publics des États-Unis depuis la mort de Franklin Delano Roosevelt.

Se souvenir aujourd’hui qu’il est né il y a tout juste 110 ans peut nous donner l’occasion d’aller rechercher dans le reste de son répertoire, et découvrir d’autres pépites de ce grand mélodiste.

© Jean-François Convert – Mars 2020

Source : Wikipedia

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