Quoi de plus naturel pour lui qui naviguait dans des contrées musicales stratosphériques, aux confins du blues, du jazz, du rock psychédélique, du funk et du vaudou.
Un personnage excentrique avec notamment des chapeaux et autres couvre-chefs singuliers.
Mais c’était surtout une voix gorgée de soul, un brin nasillarde, un ton nonchalant et goguenard, qui s’accompagnait le plus souvent au piano, après avoir commencé à la guitare.
Il était passé au claviers, suite à l’annulaire de sa main gauche sectionné par une balle tirée par un mari jaloux l’ayant trouvé au lit avec sa femme…(merci à Serge Debono pour cette anecdote), mais ne dédaignait pas de temps à autre reprendre la six-cordes :
Je l’ai découvert lors de son duo avec Etta James sur I’d Rather Go Blind à l’occasion des 60 ans de BB King, en 1987. Le concert avait été retransmis 2 ou 3 ans après dans l’émission « Jazz 6 » :
Puis quelques années plus tard, lorsque The last waltz a été diffusé à la télévision, c’est la version de Such a night qui m’est restée en tête, chaque fois que son nom était évoqué :
Encore plus tard, en fac de cinéma, je l’ai redécouvert dans le film de Robert Frank Candy Mountain (1988). Un film qui comporte également des apparitions de Tom Waits, Joe Strummer ou Leon Redbone) :
Enfin, plus récemment, j’étais rentré dans son univers psyché à travers son premier album Gris-Gris sorti en 1967, et notamment le morceau I Walk On Guilded Splinters :
De la génération Woodstock (même s’il n’y a pas joué), Dr. John avait insufflé la culture vaudou dans sa musique. Il faut dire qu’en étant né à la Nouvelle Orléans, il baignait dans cette ambiance propre au bayou, et ses légendes.
Cette nuit, il est allé rejoindre un autre ‘Voodoo child‘….