Le guitariste Dickey Betts co-fondateur du Allman Brothers Band est mort aujourd’hui à l’âge de 80 ans.
Dickey Betts s’est éteint ce 18 avril alors qu’il avait 80 ans. Le guitariste avait fondé le groupe Allman Brothers Band en mars 1969 avec Greg Allman (chant et claviers), Duane Allman (guitare), Berry Oakley (basse), Butch Trucks (batterie), et Jay Johanny Jaimoe Johanson (batterie).
Le groupe originaire de Georgie, souvent présenté comme un des hérauts du southern rock, a fait exploser les limites du genre en poussant sa musique aux confins d’un cocktail unique mêlant jazz-rock, psychédélisme et blues débridé. Les longues improvisations donnaient l’occasion aux musiciens de s’exprimer pleinement sur scène. Les échanges entre les deux guitaristes Dickey Betts et Duane Allman étaient particulièrement éloquents.
A la fougue indomptable de Duane, Dickey opposait plutôt un jeu raffiné et élégant, tout en subtilité et virtuosité technique. En introduction de sa composition In Memory Of Elizabeth Reed, il débute par un effet violon parfaitement maitrisé comme on peut l’entendre sur le fameux Live at Fillmore East :
Après la mort de Duane Allman en 1971, le groupe a pris quelques inflexions country, notamment sous l’influence de Dickey Betts. En 1973, sur l’album Brothers and Sisters, figure Ramblin’ Man que Betts compose et surtout chante. C’est le premier single de l’album, et il devient rapidement un incontournable du répertoire du Allman Brothers Band :
De ce même album est tiré Jessica, sorti en second single. Un instrumental signé Betts qui sonne très Americana, et qui pourtant est un hommage au maitre du jazz manouche Django Reinhardt, en ce sens qu’il a été conçu pour être joué avec seulement deux doigts de la main gauche :
Dickey Betts savait aussi sonner très blues et très rock, que ce soit sur Les Paul ou sur SG. Le 27 juin 1971, le Allman Brothers Band joue au Fillmore East de New York, à la demande de Bill Graham. De l’avis de nombreux fans, le groupe est en feu ce soir-là, et plus particulièrement Betts. Son solo sur You don’t love me est qualifié comme l’un de ses meilleurs :
Encore un immense guitariste de plus qui quitte la scène… Dickey est allé retrouver Duane là-haut pour des joutes de six-cordes célestes. RIP Mister Betts.
© Jean-François Convert – Avril 2024
Toute ma sympathie pour sa famille et ses proches.
Je découvre des soli décoiffants de nuance et de force avec l’immense tetard que met le son à traverser l’Atlantique. Un guitariste virtuose que je salue faute d’avoir eu la chance de l’entendre sur scène.
Mais jamais ne s’éteindra le son incroyable de sa guitare gravée à jamais dans le vynil, matière plus vivante que le marbre qui à l’instar du marbre tourneà jamais.