L’album ‘Country’ de Baptiste W. Hamon est sorti le 8 novembre. Un disque où l’auteur-compositeur-interprète bourguignon revendique son goût pour la musique de cow-boys
J’ai découvert Baptiste W. Hamon en 2019 avec Soleil, soleil bleu. Puis en 2022, je l’ai interviewé à l’occasion de la sortie de Jusqu’à la lumière. Plus on avançait dans sa discographie, plus l’influence country se faisait sentir. Cette fois, avec son dernier album, il embrasse entièrement le genre et affiche fièrement sous amour pour cette musique. Dès l’ouverture, il clame avoir été contaminé par la Fièvre Honky Tonk, avant de revendiquer haut et fort sa préférence musicale dans ce qu’on pourrait qualifier de chanson-titre. Les paroles effeuillent les prénoms de références du genre : Waylon (Jennings), Willie (Nelson), Loretta (Lynn), et Dolly (Parton).
Les autres chansons naviguent entre une ode à la paresse mais sur une musique qui donne envie de prendre la route (Mes envies de ne rien faire), une introspection accompagnée par un rythme façon rodéo (Arrêter de faire semblant), une ballade crépusculaire dans les rues parisiennes (Rabbit pâté), une déclaration amoureuse mélancolique (Pour exprimer ce qu’est l’amour), une auto-description pleine d’humour suite à une conversation avec un chauffeur de taxi (Je ne suis pas Georges Moustaki)…
On trouve aussi une reprise du classique Stewball, mais dans sa version française, c’est-à-dire avec le dénouement triste (alors que la version anglophone, chantée par entre autres Joan Baez, connait une fin heureuse). Et puis J’connais des gens, le premier single sorti avant l’été, se moque des faux semblants et du grand théâtre permanent qu’est notre société :
Les 10 morceaux sont arrangés aux sonorités typiquement americana : guitare acoustique en rythmique, quelques riffs qui semblent provenir d’une Telecaster vintage, Pedal Steel de rigueur, clavier Würlitzer (joué par Baptiste lui-même), chœurs masculins et féminins… tous les ingrédients du style country sont présents.
L’auteur-compositeur-interprète bourguignon explique : « La country est la musique qui m’a donné envie d’écrire des chansons il y a douze ans. J’ai toujours considéré le genre comme formidablement poétique et subversif. Pourtant, elle traîne encore aujourd’hui en France l’image d’une musique un peu poussiéreuse et dépassée. » Baptiste W. Hamon rappelle également que « les rares artistes français qui se sont essayés au genre ont paradoxalement connu un très fort succès avec leurs chansons, contredisant l’assertion parfois entendue que « la country, ça ne marche pas en France ». Et le jeune chanteur en profite pour reprendre Je ne deviendrai jamais une Super Star d’Eddy Mitchell, issue de l’album Rockin’ in Nashville, qui relança la carrière de Schmoll en 1974.
Une façon de s’inscrire dans cette lignée de country à la française (Joe Dassin, Hugues Aufray, Dick Rivers, Johnny Hallyday, Graeme Allwright…) et d’en dépoussiérer l’image souvent jugée comme ringarde.
L’auteur-compositeur-interprète en profite pour indiquer une playlist « avec une série de chansons qui témoignent de toute la diversité du genre. » :
Si vous aussi vous aimez la musique country, ou si au contraire vous en avez une image un peu cliché et has been, écoutez ce disque, dans les deux cas c’est sûr qu’il vous plaira. Et Suivez Baptiste W. Hamon sur les reseaux pour connaitre ses prochaines dates de concerts :
© Jean-François Convert – Décembre 2024