“Africa Speaks”: Santana fusionne son rock latino avec le continent africain

On connaissait l’attirance évidente de Carlos Santana pour la musique latino, la culture mexicaine et sud-américaine. Mais après s’être aventuré sur les traces de Mona-Lisa en début d’année, il nous emmène à la découverte du continent africain sur son album Africa Speaks, dans les bacs ce 7 juin.

Un artiste prolifique

Après un EP sorti fin janvier, In search of Mona-Lisa, Carlos Santana ne se repose pas sur ses lauriers et sort un nouvel album Africa speaks ce vendredi 7 juin chez Universal Music Group / Concord.

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La pochette de l’album

Rejoint pour l’occasion par la chanteuse espagnole Buika, il a enregistré 49 chansons en 10 jours (!) sous la direction artistique du légendaire producteur Rick Rubin. Recomposer dans un album de 11 titres, ces 49 morceaux n’était pas une mince affaire, mais le résultat est là.

Comme le titre l’indique, l’album est fortement inspiré par la musique africaine, notamment des percussions proéminentes, et des chœurs typiques du continent berceau de l’humanité, comme dans ce final épique Candombe Cumbele :

“C’est une musique qui me tient particulièrement à cœur, et qui m’est tout sauf étrangère”

Carlos Santana

On se souvient du titre Mother Africa sur l’album Welcome en 1973, qui témoignait déjà de l’amour de Santana pour l’Afrique, mais il faut reconnaître que sa discographie a plus souvent fait la part belle aux rythmes cubains, caribéens ou sud-américains, quand ils ne viraient pas jazz-rock, psyché ou bluesy.

Le guitariste confesse : “les mélodies, rythmes et grooves venus d’Afrique m’ont toujours inspiré. Ils font partie de mon ADN. Si tu puises ton inspiration à plusieurs sources, ça s’appelle de la recherche. J‘ai recherché cette magnifique musique en arpentant les pays du continent africain; ils ont quelque chose en commun qui leur est propre. C’est marrant parce que quand je joue en Afrique les gens me disent ‘Hey, comment tu connais notre musique ?’ Et je leur réponds : ‘Comment pourrais-je ne pas connaitre ce que j’aime?’”

Au fil des morceaux, la guitare au son légendaire garde toute sa place, et tisse des arabesques aux couleurs parfois arabo-andalouses qui se mêlent aux voix évoquant plus l’Afrique centrale ou du sud

Un producteur et une chanteuse hors-normes

Pour mener à bien ce projet, le musicien qui s’est rendu célèbre à Woodstock a pu s’appuyer sur la collaboration de deux personnalités artistiques confirmées :

  • On ne présente plus le légendaire et iconoclaste Rick Rubin qui a produit les pus grands (dans les plus récents : Eminem, Red Hot Chili Peppers, Black Sabbath, ZZ Top…) dans son non moins légendaire studio de Shangri-La à Malibu. Il fallait une personnalité de cette trempe, capable de penser en dehors des chemins battus pour réaliser ce que Carlos Santana avait en tête. Et le producteur a tout de suite été emballé par les demos : ”Ces chansons sont comme des portes d’accès à la conscience des gens”

“il a été très gentil et d’une grande discrétion. Il avait une grande confiance dans le projet”

Santana à propos de Rubin
  • La chanteuse espagnole Buika a élevé le projet musical à une autre dimension. Le guitariste était tellement impressionné par celle qui remporta le Latin Grammy Award du meilleur album en 2010 qu’il lui demanda d’écrire les paroles de ses nouvelles compositions. Elle raconte : “j’ai écrit des paroles et des mélodies comme je ne l’avais jamais fait auparavant. Je pleurais, je riais. La musique m’a possédé et m’a poussé à créer des choses en dehors de ce que j’avais l’habitude de faire”.

“Elle réunit dans sa voix Nina Simone, Etta James, Tina Turner, Aretha Franklin et bien d’autres encore”

Santana à propos de Buika

Une guitare majestueuse

Entouré de ses huit musiciens (dont son épouse Cindy Blackman à la batterie), Carlos Santana fait chanter sa guitare comme jamais, avec une wah-wah très présente sur l’ensemble de l’album. Le groovy-rock Yo Me Lo Merezco lui offre l’occasion de délivrer un solo de 3 minutes qui s’envole dans de hautes sphères.

Et le guitariste renoue avec les sonorités latino qui ont fait son succès sur Breaking Down The Door, un peu comme si Cuba se rapprochait de l’Afrique

“Ce disque devait exister. Ça a été un cadeau qui m’est tombé du ciel et qu’il nous était demander de diffuser auprès du plus grand nombre. Nous avons hâte de jouer cette musique sur scène l’année prochaine”

Carlos Santana

Rendez-vous est pris, et nous attendons avec impatience de pouvoir aller écouter cet immense artiste qui, 50 ans après Woodstock, continue de faire vibrer les foules au son d’une musique au message humaniste et fraternel.

Infos via Yazid Manou

© Jean-François Convert – Juin 2019

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