Le nouvel album de Grant Haua ‘Mana Blues’ sort le 8 septembre, en même temps que le lancement de la coupe du monde de rugby. Normal pour un ancien deuxième-ligne et supporter des All Blacks.
On l’avait découvert il y a 2 ans avec l’album Awa Blues. Le néo-zélandais Grant Haua proposait déjà un blues mêlé de culture maori dont il est issu. Et cette année, la sortie de son nouvel album Mana Blues coïncide avec le lancement de la coupe de rugby, un sport qu’il connait bien pour avoir été deuxième-ligne dans le club de Rangataua et de la province de Bay of Plenty. C’est pourquoi il a voulu combiner ses deux passions sur la pochette du disque : la guitare bien sûr et les yeux exorbités en référence au fameux Haka des All Blacks, Haka qui trouve son origine dans la culture Maori. La boucle est bouclée.
Son précédent album, le live Ora Blues At The Chapel sorti l’année dernière, confirmait l’impression de la première découverte : Grant Haua jouait un blues teinté de folk et de soul à forte dominance acoustique (même si sa guitare folk était amplifiée, et parfois colorée par des effets). Mais sur Mana Blues, le guitariste prouve qu’il peut aussi envoyer du bois en jouant purement électrique, et en démontrant une technique et une vélocité qui n’a rien à envier aux guitar-heroes célèbres.
Dès l’ouverture Pukehinahina ça déménage sur du son bien gras, avec le concours du duo landais The Inspector Cluzo. La connexion avec la France se fait d’ailleurs à travers deux titres sur le même thème, Pukehinahina et Embers. Grant Haua explique : « ces 2 titres de l’album parlant de la guerre sont pour moi une grande nouveauté en tant qu’auteur. ‘Pukehinahina’ me transporte littéralement et nul doute que la contribution de Mathieu et Laurent de The Inspector Cluzo ne fait que rajouter à la rage de ce titre. Concernant ‘Embers’, lorsque j’ai visité en mars 2022 le Mémorial de Caen, j’ai ressenti un incroyable mélange de tristesse, de perte mais aussi de fierté, de crainte et de respect envers tous ces hommes qui sont tombés là, pas mal d’entre eux étant aussi de mes ancêtres. »
Le rapide Billie Holiday ou le funky Bad Mofo rendent hommage aux références du jazz et du blues qui ont bercé les influences musicales de Grant Haua. Et le musicien rend son tribut aux grands bluesmen avec une reprise de Time of dying de Blind Willie Johnson, un morceau connu surtout par son adaptation zeppelinienne sur Physical Graffiti.
Les autres chansons embellissent l’album de diverses couleurs : L’entrainant Aches au groove Rhythm and blues, ou les funky Blame it on monday et Good Struff donnent immédiatement la banane et l’envie de secouer la tête et les jambes, tandis que le langoureux Jealousy respire la soul mélodique parfaite.
« Étant de la génération X, toutes ces chansons sont fortement influencées par cette période que je considère, et de loin, comme la meilleure dans l’histoire du rock. » reconnait Gran Haua. « Je sais que cela me vaudra des critiques d’être trop « old school » mais à vrai dire je prends cela plutôt comme un compliment car mon ADN musical est définitivement construit autour de cette période. »
Un disque résolument plus rock et « heavy » que les précédents, ce qui n’est pas pour déplaire aux amateurs de riffs acérés et solos bien tranchés, comme l’auteur de ces lignes. Grant Haua joue sur les scènes françaises à la rentrée, ne le ratez pas :
- 07/09 : Dampierre en Yvelines : « les 17 » (solo)
- 22/09 : Le Puy en Velay : « La Distillerie » (w/Neal Black & band)
- 23/09 : Paris : « Jazz Club Etoile » (w/Neal Black & band)
- 25/09 : Solothurn – Suisse (guest Neal Black)
- 29/09 : Blue in Athena – St Saulve (w/Neal Black & band)
- 01/10 : Le Groovy – Freyming Merleback (solo – 1ère partie Cutting Crew)
- 04/10 : Theolonious Café – Bordeaux (solo)
- 06/10 : Zygo Bar – Nantes (solo)
- 13/10 : La Maroquinerie – Paris (solo – 1ère partie The Silencers)
- 14/10 : Le Grillen – Colmar (solo – 1ère partie The Silencers)
- 15/10 : Chez Paulette – Pagney Derrière Barine (solo – 1ère partie The Silencers)
- 26/10 : Dampierre en Yvelines en Yvelines : « les 17 » (solo)
© Jean-François Convert – Juillet 2023