Mardi soir, Stan Mathis était en concert au Hard Rock Café de Lyon pour présenter son nouvel album ‘57.75’, sorti l’année dernière.
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Première fois au Hard Rock Café
Bien que le Hard Rock Café se soit implanté à Lyon depuis le 30 octobre 2016, je n’y avais jamais mis les pieds, j’y étais seulement passé devant à plusieurs reprises. Ce mardi 24 janvier, j’ai découvert ce lieu hybride qui mixe boutique, bar-restaurant animé parfois de blind-tests (comme ce soir-là) et salle de concert isolée acoustiquement, mais visible à travers des baies vitrées.
Et ce qui fait la renommée des Hard Rock Cafés partout dans le monde (une chaine qui s’est développée après un certain album des Doors), c’est bien sûr son lot d’objets liés à la culture rock. Dans l’établissement lyonnais, on trouve quelques spécimens comme un blouson de Lou Reed, une tenue de scène de Bowie, des guitares signées par Pete Townshend et John Entwistle ou Steve Miller, ou même brisées par Billie Joe Armstrong, une basse du bassiste de Marilyn Manson, des baguettes signées par Ian Paice ou Don Henley…
En dehors de la découverte du lieu, cette soirée était avant tout l’occasion de venir au concert de Stan Mathis dont j’avais chroniqué l’album 57.75 sorti l’année dernière. Un concert précédée d’une première partie avec le duo Les Toons.
Les Toon’s
Avec les Fat Bottomed Boys, j’avais découvert un groupe fan de Queen qui en reprenait tous les gimmicks, de la voix aux orchestrations. La démarche des Toon’s est un peu différente : le duo rend hommage au groupe mythique à travers un disque/spectacle intitulé Chroniques mercuryennes. Les textes renvoient aux chansons et albums de Queen (par exemple un morceau intitulé Une soirée à l’Opéra, ou un autre axé autour de l’album Jazz), mais aussi au vécu du chanteur et auteur qui évoque par exemple la dernière fois où il a vu Queen en concert avec Freddie Mercury dans Fréjus 86. Et les Toons ont terminé leur set par une reprise de Tie Your Mother Down, qui ouvre A Day At The Races.
Stan Mathis
Pour son entrée en scène, Stan Mathis surprend tout le monde en arrivant par le fond de la salle et en traversant le public pour atteindre la scène. Sa toute nouvelle SG en main, il démarre le concert en mode riffs et solos rentre-dedans avec disto et wah-wah. L’énergie est le maitre-mot de la soirée et les personnes présentes dans l’assistance ne cachent pas leur enthousiasme !
Un public plutôt jeune qui s’enflamme vite sur les rythmiques acérées et le ton résolument rock. Certain-es tentent même un pogo, tandis que Stan ironise sur « la scénographie très travaillée ». Avec son guitariste, ils se partagent les parties de guitares. Je retiens entre autres un chouette solo sur Stratocaster Sunburst et une slide aérienne sur ES-335. Pour offrir un large panel de sonorités, les deux musiciens disposent d’ailleurs de pedalboards impressionnants.
Un de ces effets permet à Stan de jouer en solo La réponse avec une Telecaster crème, un peu façon Jeff Buckley, en y ajoutant des sortes de nappes qui renforcent l’ambiance du morceau. Des arrangements épurés qui mettent en valeur le texte. Comme dans toutes ses chansons, Stan Mathis apporte un grand soin aux paroles, et il rappelle constamment que les guitares électriques peuvent aussi accompagner la poésie ou la philosophie.
« ça manque de Rock’ n’ roll non ? » lâche-t-il avant de lancer un morceau chargé d’électricité, et en même temps rendant hommage aux femmes. Après la présentation des musiciens, place à un duo de Telecasters pour évoquer l’icône Cobain dans Kurt #67 & 94. Et c’est déjà la fin du concert.
Mais Stan revient en mode intimiste avec une guitarlele (un ukulélé à 6 cordes) et en chantant directement au sein du public le bien nommé Un homme dans la foule. Et comme la soirée se devait de terminer comme elle avait commencé, le groupe revient pour un final électrique survitaminé.
« Ça fait chaud au cœur de pouvoir jouer dans un contexte aussi énergique »
Avec cette formule, Stan Mathis a parfaitement résumé l’atmosphère enflammée de ce concert bien rock. Si vous voulez entendre de beaux textes sur fond de guitares et rythmique survoltées, c’est lui qu’il faut programmer dans les festivals !
© Jean-François Convert – Janvier 2023