Avant-hier soir je suis allé voir Pink Floyd at Pompeii MCMLXXII au cinéma. une version restaurée et remixée par Steven Wilson de la performance du groupe en 1971… et non pas 1972 comme l’indique le titre.
Première impression sur le mixage de Steven Wilson : l’effet de stéréo au tout début me semble nouveau. En tout cas je ne me le rappelais pas sur la version originale. Sinon le reste de la bande son est plus claire, plus aérée que le souvenir que je gardais de mon premier visionnage il y a plusieurs années, voire décennies. Bizarrement, un des passages où j’ai trouvé le mix moins bon est celui des fameux arpèges dans la deuxième partie d’Echoes : la guitare est sous-mixée à mon goût et on n’entend pas assez ce riff iconique du morceau.
Côté image, j’espérais voir peut-être surgir des images inédites, des axes de caméra retrouvés par magie… mais non… on a toujours droit à Nick Mason tout seul sur l’intégralité de One of these days (pour cause de perte des autres bobines des autres caméras). Ainsi que l’insertion du plan large de début de Echoes dans un autre morceau (j’ai oublié lequel), sans doute là aussi pour combler un manque de rushes. Ce magnifique travelling/zoom avant qui part de très loin pour aboutir au groupe en formation resserrée est à mon sens un des plus beaux du film.
Parmi les 3 versions du film (1972, 1974 et 2002), c’est celle de 1974 qui a été retenue pour cette réédition restaurée et remixée.
C’est-à-dire la version comprenant le « concert » à Pompéi (et Paris), entrecoupé par les séquences à Abbey Road, durant les sessions d’enregistrement de The Dark Side of the Moon. L’appellation Pink Floyd at Pompeii MCMLXXII (soit 1972) est donc un choix étonnant, puisque 1972 n’est ni l’année de sortie de la version retenue (en l’occurrence 1974) ni l’année de tournage (qui est 1971). En effet, 1972 fait référence à l’année de sortie de la première version du film, mais ce n’est pas celle-ci qui est montrée !
En dehors de ce chipotage qui me correspond bien, deux choses m’ont sauté aux yeux et aux oreilles lors de cette projection :
- La séquence où Gilmour dit en substance « le matériel technologique n’est qu’un outil, il n’aura jamais d’idée tout seul » porte une résonnance particulier dans la période actuelle qui voit l’IA prendre de plus en plus d’ampleur. Entendre une telle phrase aujourd’hui fait prendre conscience de l’évolution technologique qui peut parfois paraitre inquiétante.
- Je n’avais jamais remarqué à quel point Nick Mason pouvait avoir des airs d’Eric Idle des Monty Python ! Autant sur la photo intérieure de Meddle, j’ai toujours trouvé qu’il était le sosie quasi parfait de Robert De Niro dans Mission, autant ce lundi soir son regard et son sourire m’ont immédiatement fait penser au joyeux luron des Monty Python. Et son insistance concernant les parts de tarte sans croûte ont accentué cette ressemblance inédite !
Ce même Nick Mason a répondu aux questions de fans sur la chaine YouTube officielle de Pink Floyd :
Enfin, il y a quelques jours, j’ai eu un commentaire sur mon blog de Madame Raucher, la fille de l’ingénieur du son Charles Bernard Raucher qui a enregistré la performance du groupe dans les ruines de Pompéi. J’ai bien attendu le générique de fin pour voir son nom apparaitre, mais mal orthographié : « Rauchet ».
Un français au commandes du son, de même que pour le montage, puisqu’il s’agit du réalisateur José Pinheiro. Comme quoi les frenchies et Pink Floyd c’est une longue histoire (et ce n’est pas Patrick Ducher qui dira le contraire…). Avant-hier, la salle de cinéma était quasiment pleine, preuve que ce groupe mythique continue d’enflammer les foules, et notamment dans l’hexagone.
© Jean-François Convert – Avril 2025