Un premier opus du groupe latino-rock qui fit l’effet d’une bombe, à peine 2 semaines après avoir été révélé au festival de Woodstock
Carlos Santana n’était pas encore le guitariste renommé qu’il est devenu depuis, mais on sentit tout de suite qu’il allait falloir compter avec lui.
Des influences blues et rock comme beaucoup d’autres groupes de l’époque, mais plus rare, des incursions dans le jazz, la musique latine, voire africaine.
50 ans avant l’album Africa speaks sorti cette année, Santana proposait déjà un pont entre Cuba et l’Afrique dès le morceau d’ouverture Waiting. Des percussions et une atmosphère qui semblent appartenir à tous les continents.
Et puis Evil ways mixe habilement un rythme salsa avec une guitare au son typique de la fin des sixties.
L’organiste Gregg Rolie assure le chant avec des intonations soul, notamment sur Persuasion ou sur Shades of Time
Jingo, grand succès du groupe, est représentatif de ce courant qu’on n’appelait pas encore « world music » et Treat navigue entre jazz-rock et couleur latino dont le riff annonce le tubesque Oye como va qui paraîtra sur Abraxas l’année suivante
Le blues lourd et psyché de You just don’t care contraste avec les ambiances tropicales de Soul sacrifice
Un album éclectique qui synthétisait les différents courants musicaux de cette année 1969, et allait enflammer la décennie suivante avec ce mélange de dimension festive, multiculturelle, spirituelle et universelle propre à la musique de Santana. Une musique qui réchauffe indéniablement l’atmosphère, et ravive les couleurs, bien que la pochette de ce premier album soit en noir et blanc.
D’ailleurs, celles des albums suivants rivaliseront de compositions picturales chamarrées, bigarrées et foisonnantes. Tout comme la musique du groupe.
N.B. : Je poste volontairement la pochette avec 2 luminosités différentes, pour apprécier les deux (voire plus) niveaux de lectures de la superbe illustration