Il y a 30 ans Pink Floyd donnait son dernier concert lyonnais

Le 23 septembre 1994, Pink Floyd jouait au Stade de Gerland à Lyon, dans le cadre de la tournée suivant la sortie de l’album ‘The Division Bell’. C’est le dernier concert donné par le groupe dans la capitale des Gaules. Pour ma part j’avais assisté à celui du 11 septembre.

Pink Floyd sur la scène du stade de Gerland en septembre 1994 © Joël Philippon / Le Progrès

Septembre 1994. Pink Floyd n’est plus à mon goût le grand groupe qu’il a été dans les seventies, mais j’avoue qu’à l’époque j’écoutais quand même The Division Bell, même si je ne lui trouvais pas l’excellence des chefs-d’œuvre de la décennie entre Atom heart Mother et The Wall. Aussi, quand j’apprends que le Flamant Rose qui n’en est pas un vient se produire à Lyon où je réside je n’hésite pas une seconde. Oui bien sûr, il n’y a plus Waters, ce n’est pas le « vrai Pink Floyd » pour moi, mais quand même, impossible de résister à aller voir ce mythe en concert. Deux dates se présentent, je ne me souviens plus pourquoi je choisis celle du 11, sans doute parce que c’est la première.

Ce dont je me souviens, c’est que le show a répondu au-delà de mes attentes. Car il s’agit bien d’un show, une expérience audio-visuelle intégrale, une immersion dans l’univers sonore et l’imagerie de Pink Floyd. L’écran circulaire bien sûr, mais aussi un jeu de lumières féérique, des feux d’artifice sur le final, et un son énorme. Il se disait à l’époque qu’on l’entendait jusqu’à Villeurbanne… Et bizarrement sur place ça ne semblait pas « fort », ça n’agressait aps les oreilles, il n’y avait pas ces basses assourdissantes et saturées qu’on entend trop souvent depuis quelques années. je garde le souvenir d’un son pur et parfaitement équilibré.

La magie d’Internet nous permet d’entendre un enregistrement complet du concert :

J’avais beaucoup apprécié le fait que la scène soit surélevée. N’étant pas très grand, les concerts en fosse ne me sont guère favorables en terme de visibilité, et il m’arrive souvent de voir des bras levés et des têtes plutôt que les artistes sur scène… Avec ce dispositif, je pouvais voir pleinement Gilmour et ses acolytes, ainsi que l’écran derrière lui et les diverses attractions visuelles, lumineuses ou autres.

Parmi ces surprises destinées autant aux yeux qu’aux oreilles, l’apparition des énormes cochons gonflables pendant One of these days m’avait marqué. En revanche, je n’avais pas trop compris le lien avec le morceau, ces animaux faisant plutôt référence à mon sens au bien nommé Animals, album totalement ignoré par Gilmour, aussi bien dans cette dernière période de Pink Floyd que durant sa carrière solo. A noter que l’icône emblématique du cochon apparaissait déjà sur la tournée 1988, durant le même titre (mais sous une autre forme).

Les deux vidéos ci-dessous présentent l’enregistrement audio du 11 septembre à Lyon, et la vidéo du Live Officiel PULSE (retraçant cette tournée 1994) où on aperçoit les fameux cochons géants qui surgissent des deux cotés de la scène :

Côté musique, je n’ai eu que très peu de surprises. En 1994, j’avais déjà écouté en boucle le live Delicate sound of thunder. Je m’attendais donc à ce que le concert débute par Shine On You Crazy Diamond, et qu’il soit à nouveau écourté de son troisième solo de guitare, à mon grand dam. Les titres du dernier album The Division Bell étaient une évidence, tout comme les grands classiques. Seul morceau inattendu : Astronomy Domine en début de deuxième set.

Le fait d’avoir opté pour la date du 11 plutôt que celle du 23 m’a offert l’occasion d’entendre cette chanson de l’ère Barrett, ainsi que On the Turning Away, What Do You Want From Me, Poles Apart, et surtout Hey You (en rappel), des titres auxquels n’a pas eu droit le public du 23 qui en revanche a bénéficié de Coming Back to Life et de l’intégralité de The Dark Side of the Moon. Ce sont-là les différences entre les deux concerts :

11 septembre

Set 1 :

  • Shine On You Crazy Diamond (Parts I-V)
  • Learning to Fly
  • What Do You Want From Me
  • On the Turning Away
  • Poles Apart
  • Take It Back
  • Sorrow
  • Keep Talking
  • One of These Days

Set 2 :

  • Astronomy Domine
  • Speak to Me
  • Breathe (In the Air)
  • Time
  • Breathe (Reprise)
  • High Hopes
  • The Great Gig in the Sky
  • Wish You Were Here
  • Us and Them
  • Money
  • Another Brick in the Wall, Part 2
  • Comfortably Numb

Rappels :

  • Hey You
  • Run Like Hell

23 septembre

Set 1 :

  • Shine On You Crazy Diamond (Parts I-V)
  • Learning to Fly
  • High Hopes
  • Take It Back
  • Coming Back to Life
  • Sorrow
  • Keep Talking
  • Another Brick in the Wall, Part 2
  • One of These Days

The Dark Side of the Moon :

  • Speak to Me
  • Breathe (In the Air)
  • On the Run
  • Time
  • Breathe (Reprise)
  • The Great Gig in the Sky
  • Money
  • Us and Them
  • Any Colour You Like
  • Brain Damage
  • Eclipse

Rappels :

  • Comfortably Numb
  • Wish You Were Here
  • Run Like Hell

Le concert du 23 septembre est lui aussi disponible en intégralité sur YouTube, en différentes versions, dont certaines filmées :

On trouve aussi un enregistrement de Comfortably Numb indiqué du 11, mais illustré par un billet du 23. Après comparaison des deux concerts, il s’agit bien de la version du 11. Elle est tout bonnement plus longue que celle du 23 d’environ 1 minute !

10 minutes pour le 23, et 11 minutes pour le 11. C’est à ma connaissance une des plus longues versions du morceau qui selon les concerts et les tournées (aussi bien avec Pink Floyd qu’en solo) oscille autour des 8, 9 voire 10 minutes maximum. Sans le savoir j’ai assisté à un des plus longs Comfortably Numb de la carrière de David Gilmour !

Un Gilmour qui s’est exprimé à plusieurs reprises en français au cours de la soirée. « Merci beaucoup, et bonsoir ! (…) bon on va jouer de la musique, ça s’appelle ‘qu’est-ce que vous voulez de moi’ (…) On espère qu’on va vous revoir bientôt, celle-ci s’appelle ‘Comfortably Numb’ (…) Merci beaucoup, bonne nuit, au revoir ! »

Rien de surprenant quand on sait que le guitariste-chanteur a passé plusieurs mois en France vers 1966, d’abord à la Talaudière dans la banlieue de Saint-Etienne puis sur la côte d’Azur avec son groupe Jokers Wild. Pour en savoir plus sur les liens entre Pink Floyd et l’Hexagone, je ne saurais que trop vous conseiller l’excellent ouvrage de Patrick Ducher Pink Floyd en France. Une mine d’informations qui nous apprend entre autres que le concert du 23 septembre 1994 a été le tout dernier du groupe dans la Capitale des Gaules. Quant à celui du 11 où j’étais, il est sorti en bootleg :

Quand je classe les concerts auxquels j’ai assisté par ordre de meilleur souvenir, je résume souvent la chose ainsi : Mark Knopfler en 1996 reste l’expérience la plus émotionnelle à titre personnel, Bruce Springsteen en 1993 assurait l’ambiance la plus fiévreuse et la plus « rock », mais Pink Floyd en 1994 demeure à coup sûr le spectacle le plus grandiose qu’il m’ait été donné de voir et entendre. C’était il y a 30 ans.

© Jean-François Convert – Septembre 2024

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1 commentaire sur “Il y a 30 ans Pink Floyd donnait son dernier concert lyonnais

  1. 23 septembre 2024 ! Mon 1er concert. Et quel Concert ! J’avais 20 ans, étudiant et… dépensé une bonne partie de mes économies. Jamais regretté !

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