Eric Clapton sortait ‘Backless’ il y a 45 ans

Le 25 novembre 1978 arrivait dans les bacs ce sixième album studio d’Eric Clapton. Le dernier avec son groupe des seventies.

La fin d’un cycle

Après l’aventure Derek & The Dominos, Clapton avait sombré dans les drogues dures et traversé un période au fond du gouffre, mais avait fini par se relever, et finalement était revenu sur le devant de la scène en 1974 en apparaissant apaisé. Baignant dans le style laidback cher à JJ Cale, il a sorti dans les seventies plusieurs disques au son country-rock tranquille. On peut considérer que Another ticket en 1981 sera le dernier dans ce style musical, mais Backless en 1978 marque déjà une fin de cycle dans la mesure où il est l’ultime opus avec le groupe qui l’accompagne depuis 461, Ocean Boulevard : George Terry à la deuxième guitare, Carl Radle à la basse, Dick Sims aux claviers, Jamie Oldaker à la batterie, et Marcy Levy aux chœurs, et ici au chant principal sur Roll It, comme elle l’avait déjà fait sur Innocent Times ou The Core.

Intérieur de la pochette (à gauche : Marcy Levy, Jamie Oldaker, Eric Clapton. à droite : Carl Radle, George Terry, Dick Sims)

Country-rock, blues et ballades

Les dix titres de l’album offrent un bon équilibre : Deux compositions de Bob Dylan et sa compagne du moment Helena Springs, Walk Out In The Rain et If I Don’t Be There By Morning, un standard du blues Early in the Morning à la slide omniprésente, des titres très orientés country comme Tulsa Time de Danny Flowers, Watch Out for Lucy, ou l’entêtant Roll It co-signé par Clapton et Marcy Levy, et des ballades mélancoliques telles Golden Ring, Tell Me That You Love Me ou le single Promises et son refrain qui ne sort plus de la tête. Mon morceau préféré de l’album qui à chaque écoute me suggère l’image de la route et du voyage à deux.

Le lien indéfectible avec JJ. Cale

Quand on évoque Clapton reprenant JJ Cale, on cite invariablement After Midnight et Cocaine. Mais la discographie de Slowhand comporte un troisième morceau signé du musicien de Tulsa : I’ll Make Love To You Anytime. Sauf que dans ce dernier cas, Clapton l’a sortie avant Cale, qui l’enregistrera l’année suivante sur son album 5, dans une version plus rapide. Tout comme pour Cocaine, c’est finalement Clapton le plus laidback des deux ! Et de son côté, JJ Cale reprendra Golden Ring dès 1978, mais sa version n’apparaitra que dans la compilation d’inédits Rewind, sortie en 2007.

Deux artistes qui sont restés étroitement liés jusqu’à la mort de Cale en 2013, que ce soit à travers les apparitions sur scène de Cale au Festival Crossroads de Clapton, l’album en commun The Road to Escondido en 2006, ou encore l’hommage rendu par Clapton en 2014 The Breeze: An Appreciation Of J.J. Cale.

Eric-Clapton-JJ-Cale

A l’image de son ami et mentor, Eric Clapton livre avec Backless un album calme et sans esbrouffe. Pas de solo tonitruant, ni de démonstration de force. Juste des chansons simples qui s’écoutent tranquillement « en allongeant les jambes » comme aimait dire JJ Cale. Un album sorti il y a tout juste 45 ans aujourd’hui.

© Jean-François Convert – Novembre 2023

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3 commentaires sur “Eric Clapton sortait ‘Backless’ il y a 45 ans

  1. Knopfler se produit le 24 juillet 2013 à Carcassonne : 2 jours après J.J Cale disparaît. Knopfler se produit le 28 juin 2001 aux arènes de Nîmes : 2 jours après, Chet Atkins disparaît. Ne serait-il pas un peu chat noir MK ?

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    1. ah ah… espérons que non

  2. N’oublions pas l’excellent Live San Diego (2007) dans lequel Clapton et J.J Cale partagent également la scène. Backless est un album sublime avec de superbes mélodies. La pochette est superbe. 45 ans déjà ? Punaise…je l’écoute encore. Merci pour l’info concernant Golden Ring chantée par J.J Cale qui a pris son envol avec un aller simple en juillet 2013, le même mois durant lequel se produisait un certain Mark Knopfler au théâtre de la cité de Carcassonne.

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