Coko mêle humour et poésie dans ‘Un nom d’oiseau’

Le nouvel album du chanteur Corentin Coko ‘Un nom d’oiseau‘ est sorti en octobre. 20 morceaux entre humour, tendresse, humanisme et écologie pour finir l’année sur une note positive et bienveillante.

J’ai découvert le nom de Corentin Coko l’année dernière lorsque j’ai interviewé Sam et Alice Burguière des Ogres de Barback à l’occasion de la sortie du disque La Commune refleurira. Le chanteur était à l’origine du projet, mais n’en était pas à son coup d’essai puisqu’il fait partie du paysage de la chanson française depuis une quinzaine d’années. Il a joué en première partie de entre autres Juliette Greco, Arthur H, Alain Leprest, Oldelaf… et participé à des soirées collectives au côté de notamment Juliette (dont il a été l’élève) ou Anne Sylvestre. Il a également créé des spectacles sur les chansons de 14-18, La Commune de Paris, les années 1930… a fait une tournée en roulotte, co-fondé un lieu associatif à Béziers, la Cosmopolithèque, et plusieurs festivals… Excusez du peu !

Il vient de sortir en octobre son troisième album Un nom d’oiseau. Sur les 20 chansons, même s’il n’y en a que trois-quatre qui versent vraiment dans l’humour, on les retient dès la première écoute tant elles sont drôles : l’auto-dérision de Sale temps pour la poésie, la fausse muflerie de T’es grosse en duo avec Agnès Bihl, la naïveté touchante de C’est aujourd’hui (mariage), et l’ironie jouissive à l’encontre du capitalisme dans Les nouveau messies, dont rien que le sous-titre vaut son pesant d’or (au Cac 40 bien sûr) :

Mais il serait extrêmement réducteur de ne retenir de Coko que des bons mots, du sarcasme ou de la parodie. Le chanteur écrit surtout sur des sujets sociétaux actuels, toujours avec finesse et plume aiguisée (normal pour quelqu’un qui a un nom d’oiseau). Parmi ses thèmes abordés, il nous offre son regard sur par exemple l’amour libre (Elle vit l’amour en HLM) la prostitution (53 ans), l’urgence climatique (La Terre a bon dos) ou plus généralement l’avenir de l’espèce humaine (Bouteille à la Terre).

Et comme tout poète qui se respecte, Coko se présente souvent dans ses textes comme un amoureux transi. Des paroles sous forme d’ode à la féminité (Des mots pour te dire belle, Ses yeux disaient, T’étais si belle) à l’amour-passion (Heureux qui comme les sirènes, Comme j’aimerais en duo avec la chanteuse Mèche), mais aussi parfois des aveux de fragilité (Dis papa tu l’aimes comment ?). Il y a également ce sentiment que tout peut chavirer, et que la flamme peut s’avérer aussi intense que fugace, telle la déclamation dans Je viens comme un amant :

Avec ce morceau, Coko montre qu’il ne dédaigne pas le slam, tout comme dans Dis, papa (Tu l’aimes comment ?) et Briller d’un juste feu. Sur Tendresse impertinente il franchit même le pas du poème pur et simple, sans musique pour l’accompagner. Mais les orchestrations sont néanmoins bien présentes tout au long de l’album, grâce à l’aide de Sam Burguière (Ogres de Barback), Danito (Les Croquants) Frank Marty (musicien d’Olivia Ruiz) et Jérémy Champagne. Une musique principalement acoustique où l’accordéon de Coko prend toute sa place, accompagné par des cordes et des cuivres tour à tour festifs ou délicats.

Multi-instrumentiste, Corentin Coko joue seul sur plusieurs chansons, notamment celle qui clôt le disque et nous éclaire sur son titre. Nostalgie de l’enfance et douce mélancolie pour finir cet album, et pourquoi pas aussi pour terminer cette année… Avant bien sûr d’aller voir et écouter Coko sur scène en 2023. Retrouvez les prochaines dates de concerts sur son site ou sa page Facebook.

© Jean-François Convert – Décembre 2022

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