Sorti le 22 octobre, le premier album éponyme de Circle of Mud propose un blues résolument moderne, mais fidèle à ses racines.
Sommaire
Blues-rock intemporel
Pas facile de jouer le Blues au 21è siècle… Est-il possible de rendre ce genre musical attractif pour la nouvelle génération sans pour autant oublier ses origines ? C’est le pari de Circle of Mud.
Et ce premier album démarre roots et rugueux avec Free Me From The Devil : rythme lourd, ambiance pesante, voix puissante et guitares râpeuses, dont une lapsteel. C’est bien l’esprit du blues qui est présent dès cette ouverture : quelques accords, pas trop, un chant qui sort des tripes, un leitmotiv scandé et obsédant, le tout délivrant une rage qui ne triche pas.
Quelques accents pop
Mais plutôt que de rester dans une imitation des classiques et cantonné dans un schéma maintes fois entendu, Circle of Mud fait le choix de sortir du carcan bluesy traditionnel. Les riffs tranchants et le gros son n’empêchent pas la subtilité mélodique, les chœurs, et les harmonies vocales. Certains morceaux s’aventurent même vers des couleurs pop comme Coming back, The fool, ou Momentarily :
Du disco-blues ?
Et pour faire le lien entre ces racines de blues parfois primal et de musique plus accessible au grand public, Circle of Mud fait un choix étonnant en reprenant un standard des Bee Gees ! Vous êtes-vous déjà demandé comment sonnerait du disco à la mode blues-rock ? En voici une idée avec cette adaptation surprenante de Stayin’ alive qui prouve que la fièvre du samedi soir peut aussi venir avec des grosses guitares et une rythmique en acier. Le croisement entre dancefloor et deepsouth delta-blues qui vire garage-rock, il fallait oser, et ça sonne d’enfer :
Un groupe aux solides références
Les autres morceaux offrent un beau panel allant du heavy-rock (Native man, Victim of love, Always have to run) aux ballades crépusculaires (I remember) ou bucoliques (Coming back) en passant par du groove funky (Pretty baby) et du Rhythm and blues gorgé de Soul (You’re my home, Real good man).
Belles influences pour ce groupe né de la rencontre entre le guitariste Gino Monachello (jouant également avec le groupe OSH) et le jeune chanteur-guitariste Flo Bauer repéré notamment dans l’édition 2014 de The Voice où il a atteint les quarts de finale. Le duo a vite été rejoint par Matthieu Zirn à la batterie et Franck Bedez à la basse, deux pointures ayant accompagné les plus grands. Et le producteur David Husser les a aidés a canaliser leurs idées et forger le son adapté à leurs compositions. Il a lui-même co-signé avec Flo Bauer deux titres de l’album : le premier (Free Me From The Devil) et le dernier (The fool).
À la fois roots et contemporaine, la musique de Circle of Mud se veut forte et accessible. Ce tout premier album fera sans doute réagir dans le monde du Blues, et même ailleurs…
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© Jean-François Convert – Novembre 2021