‘Min Älskade’, le troisième album de Caroline Day sorti début juin est entièrement interprété avec uniquement des instruments « classiques ».
Depuis les Beatles et les Kinks, en passant par les Moody Blues, Procol Harum ou encore Alan Parsons, la pop a toujours tissé des liens étroits avec le classique. Mais la plupart du temps il s’agissait de mixer instruments rock et orchestrations à cordes ou cuivres. Quelques rares exemples de chansons étaient arrangées avec uniquement des formations classiques. On peut citer entre autres Eleanor Rigby ou She’s Leaving Home, mais même Yesterday comportait une guitare folk.
Min Älskade, le troisième album de Caroline Day sorti début juin, a choisi le parti-pris d’un album interprété en intégralité avec uniquement des instruments « classiques ». Piano, quatuor à cordes et c’est tout.
Vous pensiez que cette formule était restreinte à la musique de chambre ? En écoutant ce disque, on comprend rapidement que quelques cordes peuvent installer une ambiance digne d’un groupe électrique. Violon, violoncelle et alto suffisent amplement à soutenir les très belles mélodies des chansons.
Nul besoin d’autres artifices pour insuffler du rythme, par exemple sur The Choice ou I’m in Love, et même du swing comme dans D.A.P.H.N.E et surtout Just Because She Is, morceau léger et enlevé au sein d’un album globalement mélancolique. La voix de de Caroline Day, souvent douce et éthérée, se fait ici espiègle et emporte l’auditeur si ce n’était déjà fait sur les titres précédents.
À l’image de sa pochette arborant une mer calme et tranquille, Min Älskade respire la sérénité et l’apaisement. Une invitation à l’introspection, au lâcher prise, à la rêverie. Une musique aérienne et profonde à la fois. Laissez-vous porter par l’album de Caroline Day, et vous aurez l’impression de voler au-dessus d’une mer limpide où l’horizon vous semble à portée de main.
© Jean-François Convert – Août 2022