‘The Rose Society’ d’Angelica Rockne est sorti le 5 mai 2023. Un très bel album entre folk et country new age.
Les chanteuses folk sont encore et toujours dans le vent. Pour reprendre le flambeau de Joan Baez ou Joni Mitchell (qui a récemment sorti un nouvel album live), on peut compter sur les françaises Roxane Arnal ou Clémentine Dubost, mais surtout les américaines Alela Diane et Angelica Rockne qui vient de sortir son deuxième album The Rose Society. Il fait suite à Queen Of San Antonio, premier opus paru en 2017 et qui a permis à LA Weekly de saluer Angelica Rockne comme la meilleure chanteuse country de 2019.
Ce nouvel album, The Rose Society sorti en mai dernier, était en cours de gestation depuis cinq ans. « Cela peut sembler une éternité, mais en réalité, le processus a été tout aussi éphémère qu’éternel » explique la chanteuse.
L’album a été autoproduit, avec Oz Fritz à la barre. Rockne a fait appel à des collaborateurs de longue date, Jason Cirimele à la guitare et à la basse, Cody Rhodes à la batterie et aux percussions, et un nouvel ami, Patrick McGee, au piano et à l’orgue. Le groupe dit s’être inspiré de tout, du jazz éthiopien à Stravinsky, en passant par des standards folkloriques et des morceaux de rock emblématiques comme Pussy Cats de Harry Nilsson, produit à l’époque par John Lennon.
On savoure les arrangements feutrés avec une guitare principalement acoustique, sauf sur le bluesy Protection, Prayers and Vigilance. Une valse pour ouvrir l’album (Age Of The Voyeur), un morceau-titre enivrant, The Distance Is High doux et rêveur… on remarque que toutes les chansons sont en ternaire, sauf une, Crystalline, dont le titre sied parfaitement à la voix pure d’Angelica.
Assise dans les vergers de Corralitos, en Californie, Angelica Rockne réfléchit au passé récent. Ses textes traduisent une mélancolie assumée à l’instar de White Cadillac, le deuxième single. Elle raconte : « une histoire d’amour jeune, dans toute sa passion et sa volatilité. Il y a un désir de s’échapper, de trouver la liberté intérieure sous un ciel clair, quelque part où personne d’autre ne voudrait être, un endroit où exister simplement et se libérer du fardeau d’essayer d’être un meilleur être humain. Il y a ici un carrefour : se résigner et revendiquer la défaite, ou s’abandonner aux circonstances actuelles de l’inconnu ».
Cette musique fluide, entre folk et country new age, a été enregistrée dans un petit studio à Nevada City, en Californie, en juin 2021. Puis Angelica Rockne a continué à sculpter le matériau pendant huit mois supplémentaires avant de réfélchir à des arrangements de cordes avec Scott McDowell, Graham Patzner et Lewis Patzner aux Hyde Street Studios de San Francisco.
C’est le tire qui clôt l’album The Night Dreams of You qui illustre le mieux ce syncrétisme musical, mêlant influences folk et classique.
Une magnifique conclusion d’un très bel album qui vous fera voyager entre passé et présent, classicisme et modernité. La relève de la musique folk est assurée, et Angelica Rockne en est sans aucun doute une des figures de proue, à suivre de très près.
© Jean-François Convert – Août 2023
