‘Et pour quelques dollars de plus’ a 60 ans

Le 18 décembre 1965, le deuxième opus de ‘La trilogie du dollar’ sortait dans les salles italiennes.

Quand on évoque les westerns de Sergio Leone avec Clint Eastwood, ce qui vient spontanément à l’esprit est sans doute Le bon la brute et le truand, le plus célèbre, puis Pour une poignée de dollars parce qu’il s’agit du premier, ayant révélé à la fois le réalisateur et l’acteur. Mais entre les deux se situe Et pour quelques dollars de plus, moins souvent cité mais tout aussi excellent, et constituant ainsi avec les deux autres la Trilogie du dollar.

Il est peut-être encore plus violent et cynique, notamment dans la scène où une femme et son enfant sont froidement abattus sous les yeux du père. Cela n’empêche pas paradoxalement un humour pince sans rire que ce soit dans l’affrontement initial entre Eastwood et Van Cleef ou dans le comptage final des bandits à livrer… morts ou vifs.

Le personnage de l’homme sans nom incarné par Eastwood est ici affublé du surnom « manchot », indiquant qu’il ne se sert de sa main droite que pour tirer. Une main droite équipée d’une sorte de bracelet-gant en cuir, accessoire que j’avais donné à mon personnage de bande dessinée Concho, ceci en hommage à la fois au film et à l’épisode de Gotlib sur les westerns spaghetti.

Les protagonistes n’hésitent pas à se faire des entourloupes et trahisons en tous genres, et le manchot apparait plus cupide que le colonel qui lui est guidé par une cause plus noble que le simple appât du gain. Van Cleef semble moins cruel qu’il ne sera en Sentenza dans le film suivant, mais il garde quand même des accès de sadisme, par exemple lorsqu’il humilie le bossu interprété par Klaus Kinski.

La musique de Morricone est comme à chaque fois magnifique. Le thème principal associe guimbarde lancinante, coups de fusils, sifflement lugubre et envolées lyriques. Le leitmotiv obsédant du carillon a je pense influencé John Williams pour la marche de Darth Vader. Quant à la mélodie des duels, tantôt à l’orgue (dans la chapelle) ou à la trompette (sur le final), elle est habilement réarrangée pour cordes lorsqu’il s’agit de dire « adieu au colonel ». Le maestro italien marque une fois de plus sa patte et instaure le canon des musique de westerns spaghetti.

Pour apprécier toutes les répliques, tous les retournements de situation, toutes les scènes cultes, le film est disponible en intégralité sur YouTube :

En 2019, mon ami Denys avait dessiné Clint Eastwood pour célébrer ses 90 ans. Et il avait pris comme modèle une image de Et pour quelques dollars de plus, un film qui fête ses 60 ans aujourd’hui.

Dessin réalisé par mon amis Denys en 2019 pour les 90 ans de Clint Eastwood © Denys Legros

© Jean-François Convert – Décembre 2025

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